1285-1393 - Les financiers messins mettent la main sur les forges de Briey
Contenu
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Titre
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1285-1393 - Les financiers messins mettent la main sur les forges de Briey
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Nature de l'événement
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Politique et diplomatie
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Période
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1285/1393
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Lieu
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Briey
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Moyeuvre
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Description de l'événement
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Les comtes de Bar financent leur principauté par des emprunts à des financiers messins. Dès 1285, le comte Henri III a remis en gage à son créancier Collignon de la Court le coeur de l’économie du comté : la châtellenie de Briey, dite la Montagne, avec les forges de Moyeuvre et les forêts qui leur fournissent le bois. En 1324, le fils d'Henri, le comte Édouard Ier, essaye de dégager la Montagne. Mais dès 1329, il la réengage à Jean de la Court, Bertrand Le Hungre et Baudouin Bagard. En échange de 3600 livres, il leur crée une rente annuelle de 300 livres sur les forges. Le comte se voit imposer des conditions dures : l’administration de la prévôté passe aux financiers, et les officiers du comte devront leur prêter serment. Ils n’auront pas à rendre de compte écrit, le comte devant se contenter de leur parole que les revenus des forges n’ont pas dépassé le montant de la rente. En 12 ans, les créanciers auront donc rentabilisé leur créance rien qu’avec les intérêts, le capital leur demeurant. Même après, la rente ne sera rachetable que d’un coup, ce que le comte aura plus de difficultés à faire.
Il faut 60 ans pour que les Barrois trouvent l’argent nécessaire au remboursement de la dette, en 1389, au temps du duc Robert, petit-fils d’Édouard Ier. Des financiers de 1329, seul le très vieux Bertrand Le Hungre était encore en vie. Il partageait alors la rente avec quatre héritiers messins : Jean de Vy, Catherine Baudoche, femme de Laurent Le Gronnais, Bertrand de Chambre et Bertrand Solatte, mari de Catherine Bertrand, veuve de Jean de Chambre frère de Bertrand. Jean de Vy, conseiller du duc de Bar, accepte de traiter séparément et liquide sa rente en échange d’une autre rente en argent, en renonçant à administrer la prévôté de Briey. En 1393, les autres créanciers suivent le mouvement et le duc récupère ses forges. Il y met le prix : il accepte de ne pas demander de comptes pour leur exploitation passée, et convertit sa dette en rentes à la hauteur de la moitié de la dette précédente. Comme si en 60 ans, les Messins n’avaient touché que la moitié des 3600 livres… en supposant que les rentes ont été payées régulièrement, ils ont peut-être gagné 18000 livres dans l’opération.