Le revenant du cimetière Saint-Louis
Contenu
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Titre
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Le revenant du cimetière Saint-Louis
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Nature de l'événement
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Anecdotes littéraires
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Personnage principal
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Le héros est anonyme
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Description de l'événement
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La nouvelle 76 des Cent nouvelles nouvelles de Philippe de Vigneulles est incomplète du début. Un homme pauvre tombe malade ; mal nourri, il finit par tomber dans le coma. Sa famille l'enterre au cimetière des pauvres, le cimetière Saint-Louis, au sud de l'enceinte urbaine. Quand il revient à lui, il réussit à s'extraire de terre et rentre à la maison, déclenchant la panique. L'anecdote a l'intérêt de témoigner de la mort des pauvres et de ses rites réduits au minimum : un linceul et une inhumation rapide et peu profonde dans un cimetière surpeuplé.
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« Comme le pauvre homme n’avait pas les moyens de se payer du bon vin ou de la bonne nourriture pour se réconforter, comme il l’aurait bien voulu, il s’affaiblit, jusqu’à s’évanouir : on aurait dit un homme raide mort. Alors sa femme et ses amis crurent qu’il était vraiment mort et sans plus attendre, ils prirent des draps, l’enveloppèrent dedans et cousirent les draps, comme on le fait d’habitude pour les morts – puisqu’il ne donnait plus signe de vie. Ceci fait, ils le prirent et l’emportèrent au cimetière Saint-Louis, en dehors des murs de Metz pour l’enterrer. Le cimetière a ceci de particulier que la personne qui y est enterrée se décompose en neuf jours - on y voit des ossements sans nombre : c’est pourquoi on n’enterre pas les corps très profondément. Notre homme fut enterré dans ce cimetière ; mais au bout de 6 ou 7 heures, par miracle ou autrement, il commença retrouver ses esprits et son sang, et il revint de son évanouissement. Il fut bien étonné quand il se sentit ainsi serré dans un linceul cousu. Il était dans l’obscurité et ne savait d’où il venait ni où il était, et s’il rêvait ou s’il était éveillé. Mais il prit courage et commença à bouger, tellement qu’à force de s’agiter, il parvint à sortir de terre. Il n’était pas enterré bien profond, comme je l’ai dit. Il regarde autour de lui et il voit qu’il est au cimetière Saint-Louis : il en fut bien étonné. Il fallut bien attendre qu’il fasse jour : quand le jour se leva, il entra dans Metz, toujours enveloppé dans son linceul. Le premier homme qu’il trouva, ce fut un valet qui portait deux grandes bouteilles de vin. Quand le valet le vit ainsi habillé, il eut tellement peur qu’il posa son vin dans la rue et partit en courant. Mais notre héros, lui, ne fut pas trop étonné : il pensa que Dieu lui envoyait ce vin, vu que naguère, pendant sa maladie, on ne lui en avait pas donné beaucoup. Il le prit pour l’emporter chez lui. Mais la porte de sa maison n’était pas encore ouverte ni sa femme levée : alors il frappa à grands coups à la porte, si bien que sa femme se la et alla ouvrir. Mais quand elle le vit, elle eut si peur qu’elle s’enfuit dans la pièce de derrière. Et lui de crier : « Oh, toi ! Ecoute, prend ce vin. Mais de quoi as-tu peur ? Espèce de folle, c’est moi, ton mari. Je ne suis pas mort. Viens m’aider ! ». En l’entendant parler, la femme fut un peu rassurée […] et quand elle comprit que c’était vraiment son mari, elle en fut bouleversée. Alors il lui raconta ce qui lui était arrivé et lui dit qu’à présent, grâce à Dieu, il se sentait assez bien. Il déjeuna, but du bon vin qu’il avait apporté et fit si bonne chère qu’en peu de temps il fut guéri. Il allait et venait en ville comme auparavant, et tous ceux qui en entendirent parler furent bien étonnés, si bien que depuis, on le surnomma ‘la Mort’. »
Ressources liées
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| Titre |
Classe |
| Cimetière Saint-Louis |
Lieu
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