1490 - Jean Le Gronnais repousse les Lorrains comme un "petit Roland"
Contenu
- Titre
- 1490 - Jean Le Gronnais repousse les Lorrains comme un "petit Roland"
- Nature de l'événement
- Batailles et faits d'armes
- Personnage principal
- Jean Le Gronnais (14..-1535)
- Période
- 1490
- Description de l'événement
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En février 1490, la guerre ouverte éclate entre Metz et le duché de Lorraine. Les armées de René II ravagent le pays de Metz tandis que les Messins multiplient les incursions en Barrois. Dans ses Mémoires, Philippe de Vigneulles raconte une incursion lorraine jusque sous les murs de Metz. Le jeune patricien Jean Le Gronnais démontre son courage et repousse les troupes ennemies. L'épisode est à la fois héroïque et comique, car Jean, qui était bossu, ne ressemble pas du tout à un beau chevalier.
L'épisode n'est pas daté : il a dû avoir lieu au printemps. 1490. Philippe le situe au "Pontiffroy", c'est-à-dire sans doute au débouché du pont en rive gauche de la Moselle, près la Croix du Pont-aux-Loups. -
« Les deux camps continuaient de s’affronter et le nombre de prisonniers à Metz ne cessait d’augmenter. Un jour, il y eut une nouvelle alerte, comme cela arrivait souvent. Les Lorrains s’étant avancés jusqu’au Pontiffroy, les Messins se ruèrent à leur poursuite. Ils n’étaient pas aussi nombreux que leurs adversaires, quelques gens d’armes tout au plus, avec messire Jean le Gronnais à leur tête. Ils s’attendaient à du renfort, mais messire Michel Le Gronnais leur fit faire demi-tour. Voyant cela, les Lorrains campèrent sur leurs positions. Cependant Jean Le Gronnais, bien qu’il fût bossu, contrefait et d’une toute petite taille, avait beaucoup trop de courage pour les craindre. Tout seul, comme un lion déchaîné, il se précipita sur eux avec la plus grande énergie, frappant l’un puis frappant l’autre, et fit tant avec son arme que c’en était merveille. Voyant qu’il était seul au milieu d’eux, les Lorrains s’acharnaient sur lui à l’envi, sans aucune retenue. Quand ils comprirent que c’était un seigneur de la ville, ils voulurent le faire prisonnier et, tout en frappant, ils le sommaient de se rendre. Mais vaillant comme un petit Roland, Jean Le Gronnais restait insensible à leurs injonctions et poursuivait le combat. Comme il avait les jambes longues mais le buste court, on le voyait à peine derrière la tête de son grand cheval. C’était un homme d’armes d’une formidable hardiesse, accoutumé à tous les exercices militaires. Quand ses hommes le virent ainsi seul au milieu des ennemis, ils s’efforcèrent de lui venir en aide, mais ce ne fut pas sans peine. Certains furent faits prisonniers à sa place. Quant à lui, grâce surtout à sa vaillance, il réussit à échapper à ses adversaires, mais non sans avoir reçu un violent coup de lance ou d’épée. Il guérit rapidement de ses blessures et connut une grande réputation. À son retour à Metz, Jean Le Gronnais fut estimé et aimé de tous les hommes d’armes étrangers. On le louait plus que quiconque pour la bravoure dont il avait fait preuve à cette occasion, comme en beaucoup d’autres. »
(Mémoires de Philippe de Vigneulles, trad. Alain Cullière)
Ressources liées
| Titre | Classe |
|---|---|
| Jean Le Gronnais (14..-1535) | Personne |
