1429 - L'armée messine tombe dans une embuscade au gué d'Atton
Contenu
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Titre
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1429 - L'armée messine tombe dans une embuscade au gué d'Atton
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Nature de l'événement
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Batailles et faits d'armes
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Personnage principal
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Charles II duc de Lorraine (13..-1431)
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Date
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4 août 1429
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Lieu
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Le gué sur la Moselle entre Atton et Blénod
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Description de l'événement
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En 1429, le duc Charles II de Lorraine défie la cité de Metz : symbole de la rupture, un panier de pommes que l'abbé (lorrain) du Ban-Saint-Martin aurait emporté à Metz, au mépris des droits du duc. Les Messins appellent dès lors cette guerre la « guerre de la hottée de pommes ». L'armée de Charles II et de ses alliés allemands ravage le pays de Metz au cours du mois de juillet, fauche les blés et coupe les vignes, puis tire sur la ville avec deux bombardes. En réponse à ces provocations, les Messins débauchent une troupe de soldats allemands, qu'elle envoie piller la région de Pont-à-Mousson. L'armée messine pénètre en Lorraine au matin du 4 août. Mais les Lorrains sont au courant : ils surprennent les Messine au passage du gué de la Moselle à hauteur du village d'Atton : c'est la débandade parmi les Messins, qui sont capturés, fuient ou se noient. En représailles, une semaine plus tard, les Messins vont brûler la ville de Moyeuvre, riche de ses forges.
La Chronique du curé de Saint-Eucaire Pierre de Saint-Dizier, messine et contemporaine des faits, et la Chronique lorraine, écrite à la cour lorraine près d'un siècle plus tard, donnent des faits un récit complètement contradictoire. Pierre de Saint-Dizier résume la défaite en 10 lignes. Il dénombre 117 prisonniers, surtout des Allemands : seuls deux « seigneurs de Metz » ont été fait prisonniers, Nicolle Grognat et le jeune Jacomin Boulay. Mais le butin est énorme, évalué à 13700 francs.
La Chronique lorraine est enthousiaste et consacre 4 pages à cet exploit : « Toujours en Lorraine on en fera mémoire ! » Elle s'étend sur le châtiment du capitaine allemand qui a trahi le duc, écartelé à son retour au pays, et surtout, dresse la liste des prisonniers messins : « Il y en avait plus de 400, et tous des notables : des Heu, des Roucel, des Chaverson, et des Warise, et des Serrières. Les Gronnais n'y manquaient pas... En les détenant prisonniers, le duc espérait bien s'emparer de Metz ».
Combien de Messins ont réellement été capturés au gué d'Atton? On l'ignore, mais la trêve conclue lors de l'hiver 1429-1430 oblige le duc à les libérer sans rançon : c'est l'échec de son projet de ruiner la ville. Le duc en serait mort de dépit.