1525 - Humbert de Serrières, courroucé, tue un boucher
Contenu
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Titre
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1525 - Humbert de Serrières, courroucé, tue un boucher
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Nature de l'événement
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Justice et faits divers
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Autres personnages
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Jean, boucher de Porte-Moselle (1...-15..)
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Didier Bégoinne, dit châtelain de Passe-Temps (1...-15..)
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Date
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19 avril 1525
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Lieu
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Porte Champenoise
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Abbaye Saint-Martin-devant-Metz
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Description de l'événement
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Le 19 avril 1525, alors que plusieurs personnes jouent à des jeux près de la porte Champenoise, tels que « la grosse porte » et « la plate pierre », éclate un débat entre Jean, boucher de Porte-Moselle et Didier Bégoinne, dit le Châtelain de Passe-Temps. La querelle prend de telles proportions que Jean en vient à frapper Didier au visage. Un jeune homme de lignage et homme de paraiges, alors âgé de 22 ans, Humbert de Serrières, tente de calmer les deux hommes et leur fait promettre de ne plus se quereller. Mais Jean, devant l'injure que lui a fait Didier, recommence à se disputer avec lui. Le jeune Humbert, en colère, lui donne alors un grand coup de sa main qui l'envoie valser au sol. Alors qu'il met la main sur son épée de Verdun, un type d'épée longue et étroite, un autre boucher de la Vieille-Boucherie, Collignon Matisse dit le Piéton, s'interpose entre les deux hommes, tentant de calmer l'ire d'Humbert. Mais ce dernier, hors de lui, transperce de son épée le corps de Collignon, tant et si bien qu'un pied de la pointe de l'épée apparaît au dos du pauvre Collignon, comme le raconte Philippe de Vigneulles dans sa chronique.
De suite, Humbert quitte les lieux, rentre chez lui, prend ses affaires et monte à cheval pour s'enfuir à Saint-Martin-devant-Metz. Collignon, mortellement blessé meurt au courant de la nuit, laissant sa femme veuve avec cinq enfants. Les Treize jurés se saisissent de l'affaire et émettent un huchement (un jugement de justice) obligeant Humbert à venir s'excuser dans l'espace de 7 nuits, comme il est de coutume à Metz. Mais, sous la pression populaire, Humbert est finalement aussi tenu de payer une amende à la famille du défunt, ainsi qu'une messe perpétuelle à la mémoire de l'âme de Collignon. On oblige aussi le jeune homme à effectuer un pèlerinage à Rome et à Saint-Jacques de Compostelle de sa propre personne pour faire sa pénitence. En raison des guerres qui avaient cours, Humbert requiert cependant de pouvoir envoyer quelqu'un d'autre effectuer le pèlerinage par procuration, du moment qu'il puisse ramener une bonne certification de sa réalisation à la justice de Metz. L'épisode est pour Philippe de Vigneulles un exemple de la bonne justice de la cité qui n'épargne ni grands, ni petits.