1437 - On crucifie le curé de Saint-Victor place du Change (c'est du théâtre)

Contenu

Titre
1437 - On crucifie le curé de Saint-Victor place du Change (c'est du théâtre)
Nature de l'événement
Célébrations et fêtes urbaines
Autres personnages
Forcelle, clerc des Sept de la Guerre
Période
Du 3 juillet au 6 juillet puis du 17 au 20 septembre 1437
Description de l'événement
Pierre de Saint-Dizier, curé de Saint-Eucaire, rapporte dans sa chronique la tenue d'un grand spectacle place du Change en 1437 : on joue un mystère (une pièce de théâtre sacré) appelé le « Jeu de la Passion ». Pendant quatre jours en juillet, acteurs amateurs et machines reconstituent la Passion du Christ. Mais l'acteur principal, le prêtre Nicolle Jean, joue de façon trop réaliste et s'évanouit sur la croix. À son tour, celui qui joue Judas fait un malaise en jouant le suicide du traître. Deux mois plus tard, un second spectacle fait suite au premier : on joue « la Vengeance du Seigneur », qui raconte le siège et la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70, pensés comme la vengeance de Dieu contre la ville qui a rejeté Jésus. Nicolle Jean joue désormais le général Titus, fils de l'empereur Vespasien, sans dommages semble-t-il.

Traduction de la Chronique de Pierre de Saint-Dizier :

« En 1437, le 3 juillet, fut monté le « Jeu de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ » sur la place de Vésigneul. La scène fut construite d’une très belle façon : il y avait neuf marches tout autour et derrière, des sièges et des loges pour les seigneurs et les dames. Celui qui joua Dieu était un seigneur appelé Nicolle Jean, de Neufchâteau en Lorraine, qui était curé de Saint-Victor de Metz : il faillit mourir sur la croix, mais on le secourut, et il fallut mettre un autre prêtre sur la croix pour continuer de jouer le personnage de Dieu. Avant, ce prêtre jouait un des bourreaux et il joua dans la crucifixion toute la journée. Le lendemain, le curé de Saint-Victor joua à nouveau dans la crucifixion, très vaillamment ; la pièce dura quatre jours. Messire Jean Denissey, chapelain de Marange, jouait Judas, et il faillit mourir en se pendant, car il fit un malaise : on le dépendait en toute hâte et on l’amena. La bouche de l’Enfer était très bien faite car elle s’ouvrait et se fermait quand les diables en sortaient. Et elle avait deux gros yeux en acier. Un clerc des Sept de la Guerre, appelé Forcelle était le maître du Jeu et portait le texte original. Beaucoup de seigneurs et de dames étrangers vinrent assister au spectacle : en premier l’évêque de Metz, messire Conrad Bayer, et comte de Vaudémont, le seigneur Baudoin de Fléville abbé de Gorze, la comtesse de Sarrebruck et le conseil des duchés de Bar et de Lorraine, monseigneur Hue d’Autel et ses deux frères, le Brun de Saulz, Charles de Cervole, Henri de la Tour et d’autres seigneurs et dames d’Allemagne et d’autres pays, dont je ne connais pas les noms. On fit mettre des lanternes aux fenêtres pendant toute la durée du spectacle [...]

Cette année-là, le 17 septembre, on joua le « Jeu de la Vengeance de Notre Seigneur Jésus Christ », sur la même scène fermée où l’on avait joué la Passion. On construisit magnifiquement la cité de Jérusalem et le port de Jaffa sur la scène. Jean Mathieu le plaideur joua Vespasien, et le curé de Saint-Victor qui avait joué Dieu dans la Passion joua Titus. Le spectacle dura quatre jours. »
1437 - Cambriolage de l'église Saint-Simplice

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