Prévôt

La prévôté fait partie des offices, dits secondaires au sein d'un chapitre. Le prévôt (praepositus) est l’adjoint du chef de la communauté, désigné par les autres membres pour un temps limité, généralement de deux ans, en charge de la gestion des domaines et des seigneuries appartenant au chapitre.

Liste des prévôts

  • Arnould Thierri, de Clerey (14..-1505)
    Arnould Thierri de Clerey est originaire de Clarey-sur-Brennon, dans le diocèse de Toul. Il aurait été chanoine de la cathédrale de Metz pendant 53 ans, soit entre 1452 et sa mort en 1505. Il a été également curé d'Épinal, ville du diocèse de Toul mais seigneurie de l'évêché de Metz. Arnoul Thierri a exercé d'autres dignités ecclésiastiques, trésorier du chapitre cathédral entre 1477 et 1484 et prévôt du chapitre de Notre-Dame-la-Ronde Contemporain des chanoines Jean Herbillon et Nicolle Desch, il exerce un rôle important dans la vie citadine dans la deuxième moitié du XVe siècle. Il est l'exécuteur testamentaire du doyen du chapitre Jean Nicolas en 1460. Mais il a aussi été étroitement lié aux élites patriciennes et bourgeoises messines, aux familles Desch et de Heu et à Philippe de Vigneulles. Il devient notamment le parrain du premier-né de Nicolle III de Heu et de Marguerite de Brandebourg. On connaît notamment Arnould Thierri pour sa bibliothèque personnelle, recomposée grâce à son ex-libris « ATM » (Arnulphus Thierricis Metensis). Au moins 20 manuscrits sont répertoriés, dont 10 malheureusement détruits par le feu de Saint-Quentin de 1944. Il s'agit d'un exemple exceptionnel nous informant des fonds canoniaux à la fin du Moyen Âge à Metz.
  • Thomas Richart (14..-1514)
    Thomas Richart porte le même nom que son oncle et comme lui il est chanoine rattaché au chapitre de la Cathédrale de Metz en 1472, date à laquelle il exécute ses dernières volontés. En 1500, il reçoit la charge d'archidiacre de Sarrebourg. Il habite alors rue Chèvremont. Il est également prévôt de Saint-Pierre-aux-Images, église du groupe cathédral qu'il reconstruit en 1493. Il meurt le 25 octobre 1514.
  • Henriet Roucel (14..-1490)
    Henriat Roucel est le fils de Nicolle Roucel de Vésigneul et de Marguerite de Toul. Il est d'abord prévôt et chanoine de Saint-Sauveur avant de devenir chanoine de la cathédrale et occuper la charge de grand aumônier. En 1488, il reconstruit la grande aumônerie et la chapelle qui en dépend, la chapelle Saint-Nicolas devenue Sainte-Reinette. Il meurt le 14 janvier 1490. Selon la Chronique rimée, il est enterré dans la cathédrale, sous le jubé, auprès de Nemmery Baudoche, lui aussi grand aumônier, que la chronique présente comme son oncle malgré les 150 ans qui les séparent.
  • Pierre Roucel (14..-1466)
    Pierre Roucel est le fils de Nicolle Roucel dit de Vésigneul et de Marguerite de Toul. Il occupe plusieurs charges ecclésiastiques : chanoine de la Cathédrale de Metz et de Notre-Dame-la-Ronde, prévôt de St-Sauveur et curé de Saint-Ladre. Il meurt de la peste le 27 août 1466, lors de la terrible épidémie qui ravage la cité. Il choisit d'être enterré anonymement au cimetière Saint-Louis, avec les pauvres, plutôt que d'être inhumé dans un grand sanctuaire comme les notables laïcs ou ecclésiastiques.
  • Otto de Diemeringen (13..-1398)
    Le chanoine Otto est sans doute originaire de Diemeringen, un village proche du comté de Sarrewerden vassal de l'évêché de Metz (Sarre-Union, Bas-Rhin). « Maître Otto » obtient le grade de maître ès arts, peut-être à l'université de Paris. Il ne semble pas avoir été prêtre, mais être resté diacre. Il devient chanoine de la cathédrale de Metz dans les années 1360. Il est accusé en 1371 d'entretenir une relation avec une femme. L'accusation ne peut pas être prouvée, mais Otto est réprimandé pour son allure non cléricale : cheveux longs, barbe, vêtements courts et chaussures pointues (à poulaines). Il est donc envoyé 14 jours dans la prison du chapitre. Otto de Diemeringen cumule son bénéfice de chanoine avec la charge de prévôt de la collégiale de Sarrebourg. Il est connu pour avoir traduit le "Livre des Merveilles" de Jean de Mandeville en allemand. Ce texte décrit la Terre en se présentant comme un voyage universel. Rédigé à Liège au milieu du XIVe siècle, il connait un énorme succès dans toute l'Europe. La version d'Otto est une des deux qui circulent en Allemagne à partir de la fin du XIVe siècle. Otto meurt le 24 août 1398 et est enterré dans la cathédrale. Sa tombe est fouillée en 1914.
  • Simon Noiron (13..-1435)
    Simon Noiron est le fils de Nicolle Noiron dit Guedange, maître-échevin en 1368, et d'Isabelle le Hungre. Il est chanoine de la cathédrale de Metz et occupe la charge de trésorier du chapitre à partir de 1394. Il est également chanoine de la cathédrale de Verdun, mentionné en 1394. En 1435, il est chanoine de Saint-Sauveur de Metz et prévôt de la collégiale Saint-Pierre-aux-Images de Metz. En 1408, il habite une maison canoniale en Nexirue, la maison canoniale n°7. Plus tard, il habite rue des Clercs dans une autre maison canoniale, la n°27. A sa mort le 10 décembre 1435, il aurait été riche de 60 000 francs, selon Pierre de Saint-Dizier.
  • André Roynette (147.-1557)
    Sans doute né dans les années 1470, André est le fils de Hugues Roynette, conseiller du duc de Lorraine René II, puis président de la chambre des comptes de Nancy. En 1494-1495, André est diacre et cumule des prébendes de chanoine des cathédrales de Metz, Toul et Verdun. Il s'agit de financer ses études : maître ès arts, il est alors inscrit comme étudiant de l'université d'Heidelberg en théologie. En 1499, son père Hugues est disgracié pour une raison inconnue et exécuté. À la suite de cette catastrophe, André semble se fixer à Metz. En 1500, il devient d'ailleurs le parrain d'André, fils de Philippe de Vigneulles et de Zabeline Le Sarte. Le 24 février 1506, il résigne sa prébende de Toul. Il occupe la charge d'écolâtre de la cathédrale de Metz de 1512 à 1532. En 1523, l'exécution de son père est pardonnée : il devient à son tour conseiller du duc de Lorraine, puis en 1530, prévôt de Saint-Dié. Il meurt en 1557 et se fait enterré dans la chapelle Saint-Léon qu'il a fait construire en 1545 dans la collégiale Notre-Dame de Saint-Dié.
  • Jean Ernst de Cologne (14..-1479)
    Jean Ernst, ou Jean Ernest est un chanoine de la cathédrale de Metz et est originaire de Cologne. Il est prévôt à la collégiale de Saint-Thiébault et habite dans la maison canoniale n°30, dite Maison au Bestiaire, à partir de 1446. Mais dès 1452, il vend sa maison de la rue au Blé à un autre chanoine : a-t-il déménagé deux fois ou cumule-t-il les maisons? En 1452, il est défrayé par le chapitre pour des voyages auprès du concile de Bâle et à Rome. Il fait partie des chanoines qui rompent avec la cité et partent à Pont-à-Mousson en 1462. En 1469, il est à nouveau mentionné comme habitant la maison de la rue Poncelet. Il décède le 2 décembre 1479 et est enterré dans la cathédrale. Après sa mort, son neveu, habitant de Cologne, attaque le pays de Metz pour revendiquer son héritage. Son testament, aujourd'hui conservé aux archives de la cathédrale, met en avant le fait qu'il a constitué un fonds d'une vingtaine de livres. Il donne aussi la moitié de son héritage à son neveu, ce que Metz refuse, expliquant la colère de son neveu Jean, lui aussi de Cologne. Lors des fouilles de 1914, on met à jour sa tombe, contenant sa croix d'identité et son calice.
  • Jacques Fessal (13..-1394)
    Jacques Fessal est le fils de Jean Fessal et d'une mère inconnue. Il poursuit une carrière ecclésiastique et devient un chanoine de la cathédrale de Metz. Il est documenté dans les archives du chapitre à partir de 1380. Jusqu'en 1384, il prend en location les étaux situés aux portes de la cathédrale. En 1384, il participe à la commission chargée de négocier le prix de la grande rosace avec le verrier Hermann de Münster. Il a habité dans la maison canoniale n°28, située place Armand Knecht, et il y est mort, entre janvier et avril 1394. Il est enterré dans la cathédrale. Les fragments de son épitaphe ont été découverts en 1911 dans le collatéral gauche de la cathédrale : « Devant cet autel gît maître Jacques Fessal, chanoine de céans et prévôt de Saint-Sauveur, qui mourut... ».
  • Pierre Carreti (14..-1552)
    Pierre Carreti est un chanoine du chapitre de la cathédrale de Metz de 1524 à sa mort en 1552. Il entre au chapitre de Saint-Sauveur en 1524 et en devint prévôt en 1526. En 1532, il obtient une prébende à Millery. En 1537, son chapitre le condamne à verser une amende et fait appel de la décision avec les autres membres du chapitre. En 1543 ou 1544, il est nommé cerchier, puis désigné exécuteur testamentaire par un autre chanoine. Il a surtout été vicaire général du diocèse, au moins à partir de 1545. Il meurt le 23 août 1552 et est enterré dans dans la cathédrale Saint-Étienne. Sa tombe est découverte en 1911.
  • Bertrand Noiron (13..-1400)
    Bertrand Noiron est issu d’une famille liée aux paraiges et influente parmi les membres du clergé messin. Chanoine de la cathédrale de Metz, il est un clerc actif à la fin du XIVe siècle. Dès 1378, le pape Clément VII ordonne qu’il reçoive un canonicat et une prébende à Cambrai, malgré son absence de diplôme en droit canon. Il obtient ensuite des bénéfices à Metz, notamment la chapelle Saint-Laurent en 1384 et la prévôté de la collégiale Saint-Thiébaut, confirmée par le pape. Bertrand reçoit les ordres mineurs ; il est sous-diacre en 1386, mais ne fut jamais ordonné prêtre, ce que confirme l’absence d’objets sacerdotaux associés à sa sépulture. Il devient prévôt de la collégiale de Saint-Sauveur en 1398, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1400. Après sa mort, la prévôté de Saint-Sauveur est contestée, puis attribuée à Nicolas de Spincourt en 1403.
  • Hugues des Hazards (1454-1517)
    Hugues des Hazards est un clerc natif de Toul, fidèle serviteur du duc René II de Lorraine. Il débute sa carrière à Rome après des études à Sienne et devient docteur dans les deux droits (canonique et romain). Il devient chanoine de la cathédrale de Metz et reçoit la dignité de doyen du chapitre en 1494, après avoir été prévôt de la collégiale de Saint-Georges de Nancy. René II le nomme président de la chambre des comptes de Lorraine en 1498. Sommet de sa carrière ecclésiastique, il est élu évêque de Toul en 1506, et se voit octroyer l'abbatiat de Saint-Mansuy de Toul par le pape Jules II. Il renonce à son décanat messin en 1514.
Voir tous les individus
Préc. Suivant