Peintures

Bien que moins nombreuses que les sculptures et les objets, quelques peintures produites à l'époque médiévale à Metz ont été préservées, bien qu'elles soient malheureusement parfois fortement abîmées par les aléas du temps. 

  • Annonciation des Récollets
    Cette peinture de grande qualité se situe dans l'aile ouest du cloître des Récollets, sur le mur nord. Elle a été découverte en 1974, au cours des travaux qui font suite au départ des religieuses des Récollets et à l'installation de l'Institution européen d'écologie. L'ange Gabriel est à gauche, une de ses ailes repliée ; Marie est à droite, vêtue d'un manteau et d'un voile bleus. La peinture prend place dans une niche triangulaire. 50 ans plus tard, la niche a été agrandie pour servir d'enfeu au tombeau de Jean Brady.
  • Fresque des trois morts
    Cette peinture du Petit-Clairvaux a été décrite en 1866 avant sa destruction : elle représentait une scène morale appelée le « Dit des trois morts et des trois vifs »; trois mois morts interpellent trois (bon) vivants pour les inciter à se préparer à la mort inévitable. La peinture figure trois cercueils ouverts où sont placés les trois morts ; un groupe de cavaliers avec leurs chiens de chasse figurait les trois vivants, mais seuls subsistaient un chien et trois chevaux en 1866.
  • Plafond peint des Carmélites
    Le musée de la Cour d'Or conserve un plafond peint qui provient du couvent des Carmélites, possible vestige de l'hôtel Chaverson. Les planches ont été assez fortement dégradées. En 1899, on y voyait des décors géométriques (entrelacs à motifs floraux), des animaux (un coq, deux animaux, peut-être des renards, affrontés) et un cavalier. On conserve aujourd'hui neuf planches dont les décors d'entrelacs sont encore lisibles.
  • Vitrail de la Flagellation du Christ
    Ce vitrail aujourd'hui conservé à Londres provient d'une verrière dédiée à la Passion du Christ et qui occupait autrefois la baie axiale du chœur de l'église Saint-Martin. Les autres fragments sont conservés dans le transept nord. Ce vitrail est la tête d'une lancette : le haut est décoratif. Dans un cadre jaune, est figuré l'intérieur d'un palais : le Christ est attaché à une colonne, et torturé par les bourreaux de Ponce Pilate. L'un le frappe avec un faisceau, l'autre avec un fouet à lanières. La scène s'inspirerait, comme les autres scènes de la verrière, d'une gravure de l'artiste allemand contemporain appelé « Maître E. S. ».
  • Vitrail des rois mages
    Cette verrière d'une grande finesse provient de Sainte-Ségolène. Attribuée à Hermann de Münster, elle représente l'Adoration des Mages. Des trois lancettes, on a conservé les trois grands dais d'architecture gothique et deux des trois mages, figurés comme des rois couronnés allant présenter leurs cadeaux à Jésus qui vient de naître. Selon l'iconographie du XIVe siècle, les rois sont d'âges différents et non pas, comme au XVe siècle, de pays différents. Chacun porte un présent dans une boîte dorée ; le jeune tient un ciboire, sans doute rempli d'encens ; le roi âgé tient un coffret en forme de tour, peut-être rempli d'or. Il désigne du doigt un phylactère avec le texte latin : « Nous avons vu son étoile à l'Orient » (évangile selon saint Matthieu, 2, 2). Sous les pieds des rois, une inscription biblique en latin : « Les rois de Tarsis et des Iles [apporteront des présents]. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande ». Cette prophétie (Psaume 71, 10) annonce le règne universel du Christ, dont l'Adoration des rois est le signe. Au-dessus des dais, deux écus sont identifiés comme ceux d'un patricien nommé Perrin Bouchatte (+1388), possible donateur de la verrière. La verrière a fait partie de la collection du peintre verrier messin Michel-Frédéric Thiria. À sa mort en 1938, elle a été acquise par le Musée lorrain de Nancy.
  • Vitraux de la Passion du Christ
    Dans l'église Saint-Martin, huit vitraux représentent la Passion du Christ. Ils ont été insérés dans une baie du transept nord avec des ajouts décoratifs du XIXe siècle. Ils décoraient autrefois la baie axiale du choeur. On reconnaît tout à gauche en bas le couronnement d'épines, puis en haut le portement de croix. Dans la deuxième lancette, en bas le Christ et sainte Véronique, puis en haut la Crucifixion. Dans la troisième lancette, en bas la descente de croix et en haut la mise au tombeau. Sur la lancette de droite, en bas la Résurrection et en haut le Jugement dernier. Un neuvième fragment, la Flagellation, est conservé aujourd'hui conservé à Londres.
  • Vitraux de la vie de la Vierge
    Cette série de vitraux de Saint-Martin peut être rapprochée de la fondation d'un autel dans cette église par Catherine Le Gronnais en 1467. La figure de donatrice peut représenter Catherine ; le donateur en armure peut être un de ses deux maris défunts.
  • Vitraux des Grands Carmes
    Trois têtes de lancettes sont les seuls vitraux survivant du couvent des Grands Carmes. Sous une décoration Renaissance, un écu permet d'identifier la donatrice : il porte à gauche les armes de Jean Papperel et à droite celles des Renguillon. Il s'agit donc d'Alixette Renguillon, mariée à Jean Papperel en 1475 et décédée en 1514. Le style Renaissance oriente plutôt vers une datation du début du XVIe siècle, au temps de son veuvage. Neuf panneaux existaient encore au XVIIIe siècle aux Carmes. Une partie avait été acquise par Morlanne. Ces trois fragments ont ensuite été vendus en Angleterre.
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