Évêques et suffragants

L'évêque est le prélat élu pour prendre la direction d'un diocèse de l'Eglise catholique. Il ordonne les nouveaux prêtres et consacre les autels des églises. À l'époque médiévale, l'évêque dispose également d'un pouvoir temporel : il administre "l'évêché", une seigneurie qu'il gouverne au nom de l'Eglise. L'évêché de Metz était centré sur Vic-sur-Seille. Comme la plupart des évêques sont choisis parmi les nobles pour se consacrer au gouvernement temporel et résident dans le Saulnois, ils choisissent parmi leur clergé un évêque suffragant, qui réside à Metz et se consacre aux affaires spirituelles.

Liste des évêques de Metz

  • Adhémar de Monteil (12..-1361)
    Adhémar de Monteil a été le 70e évêque de Metz, de 1327 à 1361. Il est issu d'une famille noble du Dauphiné, fils d’Hugues II Adhémar de La Garde, seigneur de La Garde et de Monteil, et de Sibylle de Poitiers. D'abord archidiacre de Reims, et doyen de la cathédrale de Toul, il est ensuite nommé nommé évêque de Metz en 1327. Il meurt le 12 mai 1361. Enseveli dans la chapelle des évêques, son gisant, abîmé, se trouve aujourd'hui dans la crypte de la cathédrale.
  • Charles de Lorraine, évêque de Metz (1524-1574)
    Charles est le fils de Claude de Lorraine, duc de Guise, et le cousin du duc de Lorraine. Il devient archevêque de Reims dès 1538 puis cardinal. En 1547, il est associé au gouvernement de l'évêché de Metz par son oncle l'évêque Jean de Lorraine. Il lui succède en 1550 mais renonce à l'évêché de Metz dès l'année suivante.
  • Conrad II Bayer de Boppard (13..-1459)
    Conrad II de Bayer est le 77e évêque de Metz. Il est le fils de Conrad Bayer de Boppard, seigneur de Château-Bréhain et de Marie de Parroy. Lors de ses études, il devient bachelier en droit canon. Il est d'abord chanoine de Verdun et de Metz, et est élu princier du chapitre de Metz en 1411. Il succède à Raoul de Coucy à l'épiscopat de Metz en 1415. Il participe au concile de Constance (1414-1418). Il nomme comme coadjuteur Georges de Bade qui lui succède à sa mort. Il meurt le 20 avril 1459 dans la maison de la Haute-Pierre et son corps est enseveli dans la cathédrale Saint-Étienne.
  • Georges Ier de Bade (1433-1484)
    Georges de Bade a été le 78e évêque de Metz. Fils du margrave Jacques Ier de Bade et de Catherine de Lorraine, il nait en 1433 et entre dans les ordres en 1445. Il étudie en plusieurs lieux : Pavie, Cologne et Erfurt. D'abord nommé coadjuteur de l'évêque Conrad II Bayer de Boppard en 1456, il devient évêque de Metz en 1459, à la mort de celui-ci. Il meurt le 11 octobre 1484 et son corps est enseveli dans la cathédrale.
  • Henri de Lorraine, évêque de Metz (142.-1505)
    Henri de Lorraine est le fils d'Antoine de Lorraine, comte de Vaudémont et de sa femme Marie d'Harcourt. Il devient évêque de Thérouanne, en Picardie, en 1457, puis obtient le siège de Metz en 1484. Henri réside très peu à Metz pendant son épiscopat, durant lequel le chapitre reconstruit la cathédrale. C'est la première fois depuis le XIIIe siècle qu'un membre de la famille ducale de Lorraine monte sur le trône épiscopal, suscitant la crainte des Messins. Mais à sa mort en 1505, son petit-neveu Jean, fils de son neveu le duc René II, lui succède, alors qu'il n'est encore qu'un enfant, permettant la main-mise durable de la maison ducale sur le pouvoir épiscopal.
  • Pierre de Luxembourg (1369-1387)
    Pierre de Luxembourg a été le 75e évêque de Metz. Il est le fils de Guy de Luxembourg et de Mahaut de Châtillon. Il appartient donc à la branche cadette des Luxembourg, comtes de Ligny-en-Barrois, tandis que le roi Wenceslas, de la branche aînée, règne sur le Saint-Empire. En 1384, il est nommé évêque de Metz à l'âge de seulement 15 ans par le pape Clément VII à Avignon. En 1386, il est également nommé cardinal d'Avignon. Il meurt moins d'un an plus tard, le 2 juillet 1387, à 18 ans, en raison, dit-on, de son mode de vie austère. Son tombeau à Villeneuve-lès-Avignon est rapidement vénéré après sa mort, si bien qu'un procès de canonisation débute en 1390. Mais après la mort du pape Clément VII en 1397, le procès est abandonné et jamais repris. Pierre de Luxembourg n'a jamais été canonisé, mais il est proclamé bienheureux à Rome en 1527. Si son tombeau se trouve à Villeneuve-lès-Avignon, on fit construire un gisant à sa mémoire dans la cathédrale Saint-Étienne de Metz, dont Louis Boudan fournit le relevé à la fin du XVIIe siècle.
  • Thierry Bayer de Boppard, évêque de Metz (13..-1384)
    Issu d'un lignage aristocratique originaire de la ville de Boppard, dans la vallée du Rhin, Thierry Bayer est d'abord chanoine puis évêque de Worms en 1359. Il s'agit d'un fidèle de l'empereur Charles IV de Luxembourg. Il est élu évêque de Metz en 1365. Il est plusieurs fois en conflit avec la cité, à propos de la capture du duc Robert de Bar en 1368, puis entre 1373 et 1375 à propos de la taxation du clergé messin par les autorités urbaines. Endetté, il vend le droit de monnayage épiscopal à la ville en 1383. En 1376, il offre à la cathédrale un buste-reliquaire de saint Étienne offert par l'empereur Charles IV. Thierry meurt en 1384 et est enterré dans la cathédrale. Son gisant, issu initialement de son monument funéraire, se trouve encore aujourd'hui dans la cathédrale.
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Liste des évêques suffragants de Metz

  • Didier Noël (14..-1483)
    Didier Noël est originaire du diocèse de Châlons. En 1456, il est maître ès arts et bachelier en théologie. Il obtient la licence en théologie à l’université de Paris en 1460 puis accède au grade de docteur. Il est plusieurs fois lecteur et est élu recteur de l’université de Paris en juin 1459. Il bénéficie d'une prébende de chanoine de la cathédrale de Verdun de 1456 à 1468. Il devient chanoine de la cathédrale de Metz après 1462. Il y occupe la charge de cerchier (circator). À partir de 1473, l'évêque de Metz Georges de Bade fait de lui son évêque suffragant. Il porte alors le titre théorique d'évêque de Panade in partibus infidelium. Il résigne sa charge de cerchier en faveur de son neveu Jean Noël en 1482. Retiré au couvent des Cordeliers de La Chapelle-aux-Bois, près d'Avril, il y meurt le 11 avril 1483 et y est inhumé. Deux livres de sa bibliothèques personnelle ont été identifiés.
  • Jean Faquelo de Vy (13..-1452)
    La mère de Jean Faquelo dit de Vy (Vic-sur-Seille) est inhumé à Avioth en Meuse : lui-même est peut-être originaire de la région, possiblement de Marville. Jean Faquelo, ou Jean de Vy, devient frère franciscain au couvent des Cordeliers de Metz à la fin du XIVe siècle. Il est ensuite nommé évêque suffragant de Metz, l'évêque chargé des tâches pastorales pendant que l'évêque en titre, choisi dans une famille aristocratique, gouverne la principauté épiscopale. Il joue ce rôle pendant les épiscopats de Raoul de Coucy (1387-1415) et de Conrad Bayer de Boppard (1415-1459). En 1400, il est nommé évêque de Coria en Espagne par le pape de Rome Boniface IX : il s'agit d'un diocèse « in partibus infidelium », c'est-à-dire dans les « régions des infidèles ». En 1400, la papauté est déchirée par le Grand Schisme et le pape de Rome n'est pas reconnu en Espagne, fidèle au pape d'Avignon. En 1406, il lui est accordé le droit de célébrer pontificalement dans les diocèses de Metz, Toul et Verdun. Il a été également appelé à suppléer l'évêque de Trêves en 1413. Il meurt en mars 1452 et est enterré dans l'église des Cordeliers, comme c'était la pratique d'enterrer les évêques suffragants non pas dans la cathédrale, mais dans leur institution religieuse d'origine.
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