-
Thiébaut de Heu (12..-1330) Thiébaut de Heu est le fils cadet de Roger de Heu et de Clémence. Il se marie en premières noces avec Afélix Le Bel de Heu qui décède en 1303. Il se remarie avec Alix de la Court, avec qui il a de nombreux enfants. Il meurt le 14 septembre 1330, laissant Alix veuve et 14 de ses enfants encore vivants. Son corps est inhumé au couvent des Frères prêcheurs. Cet homme d'affaires investit dans les domaines agricoles autour de Metz et fait la fortune de la famille de Heu. Il acquiert des seigneurs d'Ennery le château d'Ennery en 1323, qui deviendra la résidence des Heu pendant plus de deux siècles.
-
Château de Grimont
Le château est situé sur l'actuelle commune de Saint-Julien-lès-Metz, près des Archives départementales, à l'extrémité nord de l'actuelle agglomération messine. En 1404, il s'agit d'un gagnage appartenant à Nicolle de Métry : on y élève des chevaux, des vaches et surtout un troupeau de près de 300 brebis.
À la fin du XVe siècle et au XVIe siècle, la terre appartient à la famille Chaverson dont les chefs de famille se disent sires de Grimont. Jean Chaverson lègue le château à son fils Michel à sa mort en 1514. C'est Philippe Chaverson, sa fille et unique héritière qui le reçoit en dot. Par son mariage avec Robert de Heu, le château de Grimont passe aux mains de leur fille unique, Catherine de Heu. Mariée à Claude-Antoine de Vienne, Catherine lègue le château à leur fille unique Nicolle de Vienne en 1608.
Reconstruit au XVIIIe siècle, il fait partie au XIXe siècle de la zone du fort de Grimont. Le bâtiment est aujourd'hui occupé par des logements sociaux.
-
Catherine de Heu (153.-1608)
Catherine est la seule enfant issue du premier mariage de Robert de Heu avec Philippe Chaverson. Elle devient ainsi la riche héritière du patrimoine des Chaverson : l'hôtel des Chaverson et le château de Montoy lui reviennent. Elle épouse Claude-Antoine de Vienne, seigneur de Clervant le 18 avril 1553, quelques jours seulement après la mort de son père. Claude-Antoine est le fils du premier mariage de Claude du Châtelet, la deuxième épouse de Robert de Heu. Veuve depuis 1588, Catherine meurt âgée d'environ 70 ans le 6 janvier 1608.
-
Robert de Heu (1497-1553)
Né en 1497, Robert de Heu est l'un des fils de Nicolle III de Heu et de Marguerite de Brandebourg. Il épouse en premières noces la riche héritière Philippe Chaverson le 15 mai 1531. Il met ainsi la main sur l'hôtel des Chaverson et sur le château de Montoy. Il se convertit à la Réforme dès 1534. Le château devient un haut lieu d'exercice du protestantisme dans le pays de Metz. Devenu veuf entre 1543 et 1545, Robert se remarie avec Claude du Châtelet le 21 septembre 1545 par contrat de mariage. Quelques jours après sa mort, leurs enfants issus du premier lit sont mariés ensemble : Catherine de Heu épouse Claude-Antoine de Vienne. Il meurt le 6 avril 1553, laissant Claude veuve. Son corps est inhumé en l'église Saint-Martin-en-Curtis.
-
Pierre Baudoche (14..-1505) Pierre Baudoche, fils de Jean Baudoche et de Béatrice de Vy, est un riche noble homme de paraiges de la fin du XVe siècle. Il est celui qui fait ériger l'hôtel du Passe-Temps sur les bords de la Moselle entre 1486 et 1488. Il possède également une maison à Luxembourg. Il mène une carrière municipale active, d'abord au sein des sept des trésoriers, puis au sein du conseil des treize jurés.
Il épouse en premières noces Jennette, fille de Jean de Heu dit l'aumônier le 3 juillet 1459. Tous les enfants de cette alliance meurent en bas âge. Veuf en 1464, il convole en secondes noces avec Alixon Louve une lointaine cousine, par dispense papale. Le mariage a lieu le 10 juillet 1470. Alixon meurt quelques mois plus tard en mai 1471. Il se remarie une troisième fois avec Bonne, fille de Robert de la Marck, seigneur de Sedan en août 1475. Il meurt veuf le 11 juillet 1505. Son corps est inhumé dans l'église Saint-Martin-en-Curtis, dans la chapelle Saint-Nicolas que ses fils fondent pour lui, dite chapelle des Baudoche.
-
Strabon, Géographie, et Tacite, Histoire Auguste (Metz, BM, Inc. 96)
Venise (Italie)
-
Josse de Bade, Opera Virgiliana (Metz, BM, D 591)
-
Armorial d'André de Rineck (Vienne, ÖNB, cod. 3336) Metz (Moselle)
-
Cheminée de la ferme Saint-Ladre Le manteau de la cheminée est crénelé ; trois écus sont accrochés à une tringle sculptée en trompe l’œil par un lien évoquant une lanière de cuir. Les écus peuvent être ceux des gouverneurs de l’hôpital. Celui de gauche porte quatre bandes horizontales, pouvant appartenir à la famille des Withier. Celui du centre a un aigle bicéphale où l’on distingue des traces de polychromie rouge : ce sont les armes des Brady, famille propriétaire du domaine de la grange. À droite, l’écu à la bande oblique chargée de trois coquilles peut être celui des Heu.
La cheminée provient d'une dépendance de la ferme Saint-Ladre, qui appartenait à l'hôpital Saint-Nicolas de Metz. En 1867, l’administrateur des hospices donne au musée le manteau de la cheminée et sa taque datée de 1590. Au musée, la cheminée a été reconstituée à partir du manteau, en le complétant par des flancs et une hotte.
-
Tombeau de Nicolle IV de Heu (†1547) Le tombeau de Nicolle IV de Heu était placé contre un mur sous le parvis à la porte de l'église des Célestins. La pierre tombale noire était disposée sous un somptueux monument classique, avec fronton triangulaire et colonnes cannelées. Une inscription funéraire et les armoiries des ancêtres du défunt y étaient disposées. Le tombeau a disparu avec le couvent des Célestins, mais il nous est connu par un dessin du peintre Louis Boudan, collaborateur de François de Gaignières (+1715), et par une description de dom Dieudonné en 1770 (éditée par Ernest de Bouteiller, p. 82), accompagnée d'un dessin très sommaire.
Les armoiries affichées mettent en valeur les ancêtres maternels du défunt, puissants barons luxembourgeois. Sur le fronton, l'écu est écartelé (divisé en quatre) aux armes des Heu et des Chinery, dont Nicolle IV descend par sa grand-mère maternelle Marguerite de Brandebourg. Un écusson posé sur le tout porte les armes de Meyssembourg, seigneurie de son grand-père maternel. Sur les côtés du monument, huit écus attestent les quatre quartiers de noblesse de Nicolle IV. Les quatre écus à droite sont ceux des grands-parents de Marguerite. Mais les écus à gauche sont ceux de ses arrière-grands-parents paternels, Nicolas Ier de Heu et Isabelle Mortel, Girardin Chevalat et Isabelle Baudoche, en excluant donc certains écus de la génération suivante, peut-être pour cacher une mésalliance (Jean-Christophe Blanchard, p. 14).
-
Généalogie de la famille de Heu (Paris, BNF, ms. Arsenal 5028)
-
Louis Boudan, Le tombeau de Nicole IV de Heu
-
Jean Germain, Liber de virtutibus Philippi Burgundie et Brabancie ducis (La Haye, BR, ms. 129 G 15)
-
Élisabeth de Heu (15..-1599)
Élisabeth est la fille unique de Nicolle de Heu et d'Anne de Failly. Mineure au décès de son père, elle est mise sous la tutelle de son oncle Martin de Heu, qui prend le titre de seigneur d'Ennery. Quelques jours avant son décès, son père avait déclaré devant notaire qu'il voulait que sa fille épouse Godeffroy d'Eltz lorsqu'ils auraient respectivement 11 et 13 ans. Mais sa mère Anne de Failly s'oppose à cette union à un si jeune âge. Le mariage n'est célébré que le 22 février 1565. Élisabeth meurt le 29 juillet 1599, laissant son époux veuf. Son corps est inhumé à l'église de Munschausen-lès-Clervaux (Luxembourg). À la mort d'Elisabeth, les Eltz héritent des biens des Heu et de leurs archives familiales, qui partent au Luxembourg, avant de revenir à Metz au XIXe siècle pour former le fond de Clervaux aux Archives départementales de la Moselle.
-
Nicolle IV de Heu (1494-1547) Chevalier ; seigneur d'Ennery et de Vry
-
Marguerite de Brandebourg (14..-15..) Marguerite, fille de Godeffroy de Brandebourg et de Catherine de Chinery, est la seconde épouse de Nicolle de Heu, seigneur d'Ennery. Elle est issue d'un des principaux lignages nobles du Luxembourg. Fiancés le 30 juillet 1492, les époux célèbrent leur mariage le 6 août suivant. Leur premier enfant attesté, Nicolas, naît en novembre 1494. Le couple a au moins 12 enfants en 21 ans entre 1494 et 1515.
Marguerite meurt veuve après 1556, sans doute à plus de 80 ans. Son corps est enseveli dans l'église d'Ennery, alors chapelle du château.
-
Catherine Le Gronnais (14..-1490)
Catherine Le Gronnais est la seule enfant issue de l'union entre Pierre Le Gronnais et Catherine Chaverson. Elle est la première épouse de Nicolle de Heu, avec qui elle se marie le 9 novembre 1489. Le mariage est de courte durée, elle meurt le 18 novembre 1490 durant l'épidémie de peste.
-
Château de Montoy
Le château de Montoy, situé à Ogy-Montoy-Flanville, appartient à la fin du Moyen Âge aux familles des paraiges, les Baudoche, Grognat, puis Chaverson. Le château appartenait au tournant du XVe siècle à Nicolle Grognat, exécuté lors de la Rébellion de la Commune en juin 1405, puis à son fils Nicolle Grognat dit le bon Jouteur. Il donne le château en dot à sa fille unique héritière, Jennette, qui épouse Joffroy Chaverson. À la mort de Joffroy en 1472, il passe aux mains de son fils Jean.
Michel Chaverson hérite du château à la mort de son père Jean Chaverson en 1514, bien que son frère Joachim qui meurt en 1522 se dise également seigneur de Montoy. Joachim avait-il reçu le château en héritage en 1514, puis à sa mort en 1522 sans descendance le château de Montoy serait passé à son frère Michel ? Quoi qu'il en soit, peu de temps après, le château est détruit en 1518 par Franz von Sickingen et ses troupes, alors en guerre contre la cité. Michel Chaverson fait donc reconstruire le bâtiment et le lègue à sa fille Philippe, mariée à Robert de Heu. Montoy devient à cette époque un lieu important de l'église protestante dans le Pays messin. Le château passe ensuite aux mains de Catherine de Heu, leur fille et unique héritière, qui l'apporte en dot à son époux, Claude de Vienne. Nicolle, leur fille, vend alors le château en 1618, qui passe par plusieurs propriétaires au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
Le bâtiment d'aujourd'hui est largement issu des reconstructions du XVIIIe siècle. Il ne reste que quelques éléments architecturaux de l'ancien château du XVIe siècle, dont la tour ronde dans le prolongement de l'aile sud.
-
Philippe Chaverson (15..-15..)
Philippe Chaverson est la fille unique et héritière de Michel Chaverson. Elle hérite de l'hôtel Chaverson à la mort de son père vers 1533. Première femme de Robert de Heu, elle se marie le 15 mai 1531. Elle meurt laissant Robert veuf entre 1543 et 1545. L'hôtel des Chaverson passe alors aux mains de leur fille unique, Catherine.
-
Hôtel des Chaverson
L'hôtel des Chaverson était situé au bout de la rue des Trinitaires en face de la rue de la Glacière. Il est le seul hôtel aristocratique dont nous savons que la devanture arborait au XVIe siècle les armoiries de ses possesseurs : Michel Chaverson et Gertrude Le Gronnais.
On y entrait par un porche composé de deux arcades : sous la première figuraient les armoiries des Chaverson et l'autre des Gournay et des d'Abocourt (rappelant l'union entre Renaud Le Gronnais et Jennette d'Abocourt, les arrières-grands parents de Gertrude).
Après la mort des époux, l'hôtel passe aux mains de Philippe Chaverson, leur fille unique et héritière, première femme de Robert de Heu. Il est ensuite transmis à Catherine de Heu, leur fille, épouse de Claude-Antoine de Vienne, puis à Nicolle de Vienne, leur fille, épouse de Jacques de Jaucourt. À la mort de Nicolle, sans descendance, l'hôtel est acquis par Louis Ier d'Orthe, petit-fils d'Anne de Heu, fille de Robert de Heu, de son deuxième mariage. Il passe ensuite par un jeu d'alliance entre les mains de plusieurs autres familles.
Le bâtiment est finalement vendu aux Carmélites vers 1894. Le bâtiment est détruit pour reconstruire le monastère. Une salle de concert occupe aujourd'hui les lieux.
Le musée de la Cour d'Or conserve un plafond peint qui provient du couvent des Carmélites, possible vestige de l'hôtel Chaverson.
-
Château de Vry Le château de Vry est l'une des principales forteresses du pays de Metz. Au début du XIIIe siècle, il appartient à l'évêché de Metz. Entouré par de larges fossés, il protège le Haut Chemin, la route qui mène de Metz vers l'Allemagne. Pendant la guerre civile de 1326, les patriciens exilés de la cité, les Fort-Issus, se servent de Vry comme d'une base pour attaquer la ville. Vers le début du XVe siècle, le château appartient aux Lohier. Le duc de Lorraine, Charles II, acquiert une partie du château en 1410 et le cède à Jean Lohier dit de Chambre en 1423. À sa mort peu après 1427, c'est son fils Nicolle Lohier qui hérite du château de Vry. Près d'un siècle plus tard, par un jeu d'alliances complexe, c'est Nicolle de Heu qui possède désormais le château. Il est possible qu'à l'extinction biologique de la famille Lohier vers la moitié du XVe siècle, les droits sur Vry soient passés aux descendants de Guillaume de Heu marié avec Collette Lohier.
Aujourd'hui, quelques tours ruinées sont encore visibles autour de la rue du Château.
-
Château de Ladonchamps Au début du XVe siècle, le gagnage de Ladonchamps appartient à Lorette, femme de Colignon Baudoche ; on y élève chevaux, vaches et porcs. À la fin du XVe siècle, il s'agit d'un château qui appartient à André de Rineck. Après sa mort, en 1527, il passe aux mains de Philippe II de Raigecourt, dont André était le tuteur depuis la mort de son père Philippe I de Raigecourt, dit Xappel en 1500.
Philippe II de Raigecourt n'ayant pas de fils, c'est Anne, sa fille aînée, qui hérite du château. Mariée avec Jacques Desch, le château de Ladonchamps est transmis à leur mort à Anne Desch, leur fille aînée. À son décès en 1581, le château est finalement acquis par son deuxième époux, Renaud Le Gronnais qui meurt en 1613. Il est détruit après la Seconde guerre mondiale. Le domaine conserve une chapelle et des communs (actuelle commune de Woippy).
-
Marguerite de Heu (1426-1496)
Marguerite de Heu est la fille de Nicolle II de Heu et de Collette Barroy. Elle est la première et seule femme connue de Thiébaut Louve, avec qui elle se marie en 1439 âgée de 13 ans. Ils ont eu de nombreux enfants morts en bas âge. Après le décès de son époux en juillet 1466 durant l'épidémie de peste, elle demeure veuve jusqu'à sa mort le 8 septembre 1496, alors âgée de 70 ans. Sa sépulture se trouve au couvent des Célestins. Son épitaphe, connue par les relevés modernes, la décrit comme "une dévote et bonne personne et grande aumôneresse (généreuse en aumônes). Elle a fondé [les revenus pour entretenir] deux frères Célestins prêtres".
-
Thiébaut Louve (14..-1466)
Thiébaut Louve est le fils de Nicolle Louve et d'Alix d'Épinal. Il est le premier et seul époux connu de Marguerite de Heu, avec qui il se marie en 1439. Il meurt le 14 juillet 1466 durant la terrible épidémie de peste de 1466, laissant Marguerite veuve. Ils ont eu de nombreux enfants morts en bas âge. Sa sépulture se trouve au couvent des Célestins. À la mort de son père Nicolle en 1462, il hérite de la terre de Laquenexy et du gagnage de La Horgne. C'est Perrette Louve, seule héritière du patrimoine familial qui hérite de ces terres qui passent dans la famille Le Gronnais en raison de son mariage avec François Le Gronnais.
-
Nicolle III de Heu (1461-1535) Nicolle de Heu est le fils de Jean de Heu dit l'aumônier et de Jennette Chevallat. Sa mère meurt à sa naissance, et il perd son père à l'âge de 5 ans. Il se marie en premières noces avec Catherine Le Gronnais le 9 septembre 1488. Le mariage est de courte durée : Catherine meurt dès 1490. Veuf et sans descendance, il convole en seconde noces avec Marguerite de Brandebourg, issue d'un grand lignage noble du Luxembourg. Les fiançailles sont célébrées le 30 juillet 1492 et le mariage le 6 août suivant. Leur premier enfant attesté, Nicolas, naît en novembre 1494. Nicolle de Heu est adoubé chevalier en 1498. Le couple a au moins 12 enfants en 21 ans.
Nicolle III est le seul de son lignage à appartenir à un autre paraige que le Commun. Il paraît avoir opté assez jeune pour le paraige de Porte-Moselle, dans lequel il mène l'ensemble de sa carrière municipale. Il a des goûts de grand seigneur cultivé : il rassemble une collection de monnaies romaines, fait composer des livres à la gloire de sa généalogie et s'intéresse aux découvertes d'antiques. Il meurt le 8 juin 1535, laissant Marguerite veuve avec de nombreux enfants. Son corps est inhumé dans l'église Saint-Martin-en-Curtis.