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1483-1500 - Chasse au chat noir dans la chambre de Philippe de Raigecourt
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Hôtel de Philippe de Raigecourt dit Xappel
Cet hôtel aristocratique était situé sur la place Chappé (Xappel) qui s'étendait entre la rue des Bons-Enfants et la rue de la Chèvre. La place n'existe plus aujourd'hui, détruite comme la rue des Bons-Enfants et la partie de la rue de la Chèvre menant en Fournirue, en raison de la construction du Centre Saint-Jacques.
À la fin du XVe siècle, il appartenait à Philippe de Raigecourt dit Xappel. Toute une branche de la famille de Raigecourt prend le surnom de « Xappel » sans doute en raison de la possession de cet hôtel.
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Château de Mardigny Au début du XVe siècle, le village de Mardigny (dans la commune de Lorry-Mardigny) appartient au chapitre cathédral de Metz. En 1404, le chanoine Thierry de la Tour est seigneur du village, qui compte alors 23 feux (foyers fiscaux). Il la lègue au chapitre de la cathédrale à sa mort. Au XVe siècle, la cité de Metz place régulièrement un capitaine et une garnison dans le château.
À partir de 1525, Mardigny appartient à une branche de la famille de Raigecourt, après que Philippe de Raigecourt l'ait acquis par échange avec les chanoines. Sa fille aînée, Anne, épouse de Jacques Desch, et en hérite entre 1533 et 1535. Le château passe ensuite à leur fille unique Anne Desch, épouse de Flory Marteau, qui prend aussi le titre de seigneur de Mardigny.
Le château actuel est partiellement classé Monument historique. Il a été transformé aux XVIIe et XVIIIe siècles mais en conservant son plan de la fin du Moyen Âge. Il forme un rectangle autour d'une cour, entouré de douves. Trois des quatre tours d'angle sont conservées : les deux du côté ouest, côté village, sont petites et rondes, celle du sud-ouest est en ruines. La grande tour rectangulaire du nord-est, disposée en épi, sert aujourd'hui de porte d'entrée et est percée d'un portail baroque.
À la fin du XIXe siècle, Schmitz dessine des détails du château : deux tympans trilobés et une cheminée ornée de trois écus dont la peinture avait disparu, et dont le manteau était décorée par une grecque monumentale. Le château avait conservé son artillerie : cinq canons légers sont déposés au musée de la Cour d'Or.
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Françoise de Warise (14..-1485)
Françoise de Warise est la seule fille et unique héritière de Joffroy de Warise et de Jennette Renguillon. Elle épouse Philippe de Raigecourt dit Xappel le 20 juillet 1467. Les époux se brouillent en 1480, conduisant Philippe de Raigecourt à abandonner ses droits dans les paraiges pour se mettre au service du duc de Lorraine. Ils divorcent par décision de la cour papale en 1485, mais Françoise meurt la même année, le 27 mai.
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Isabelle Desch dit la Sourde (14..-1483)
Fille de Jean Desch et de Catherine Dieu-Ami, Isabelle Desch dit la Sourde est la première femme de Nicolle de Raigecourt dit Xappel, avec qui elle se marie en premières noces entre 1444 et 1446. Veuve en 1458, elle se remarie avec Philippe de Bibra, un noble d'origine franconienne. Elle meurt en 1483, laissant Philippe veuf et sans descendance.
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Philippe de Raigecourt (15..-16..)
Philippe de Raigecourt est le fils aîné d'Antoine de Raigecourt et hérite d'une partie du patrimoine familial, dont le château d'Ancerville. Il épouse Philippe Le Gronnais le 4 octobre 1571. Philippe mène une carrière au service du duc de Lorraine pour qui il devient conseiller d'État, chambellan et maître d'hôtel ordinaire, puis bailli d'Allemagne. Il meurt à une date inconnue entre 1603 et 1606.
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Antoine de Raigecourt (15..-1570)
Fils de Nicolle de Raigecourt et de Contesse Desch, Antoine de Raigecourt épouse le 5 décembre 1535 Philippe de Pfaffenhoffen, issue de l'un lignage noble originaire d'Alsace et liée aux ducs de Lorraine. Il est veuf dès 1544, aucune autre épouse ne lui est connue. À la mort de son frère, sans descendance, il hérite du patrimoine familial des Raigecourt. Il meurt à une date inconnue en 1570.
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Hôtel de Vide-Bouteille
Les Raigecourt édifie l'hôtel de Vuide-Bouteille au bord de la Moselle dans la seconde moitié du XVe siècle, où réside notamment Philippe de Raigecourt dit Xappel. Proche de l'hôtel du Passe-Temps des Baudoche, il est comme lui une maison de plaisance construite au bord de l'eau sur l'île de la Chambière, près de l'abbaye Saint-Vincent et loin des quartiers marchands dont les paraiges sont originaires.
L'hôtel accueille régulièrement des princes étrangers lors de grandes festivités à la fin du XVe et au début du XVIe siècle.
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Richard de Raigecourt (15..-1546)
Richard de Raigecourt est le fils aîné de Nicolle de Raigecourt. Il épouse en premières noces Nicole de Chahanay, issue d'un lignage noble lorrain à une date inconnue. Devenu veuf en 1555 après la mort de son épouse en couches et de sa fille Jeanne qui ne survit que quatre jours, il se remarie en 1559 avec Jeanne de Ligniville, aussi issue de la noblesse lorraine. Il meurt à une date inconnue avant 1570. À son décès, sans descendance, les droits et titres qu'il a hérité de son père passent à son frère Antoine.
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Nicolle de Raigecourt (14..-1539)
Nicolle de Raigecourt est le fils aîné de Philippe de Raigecourt dit Xappel et de Catherine de Ville. Il participe aux guerres d'Italie dans les armées du roi de France : il est adoubé chevalier en 1509 à la bataille d'Agnadel. Il épouse Contesse Desch à une date inconnue en 1511.
Il apparaît d'abord dès 1514 au paraige de Porsaillis, celui de son père, mais il change pour le paraige d'Outre-Seille au sein duquel il mène l'ensemble de sa carrière municipale. Il meurt en 1539, laissant son épouse Contesse veuve. Son corps est inhumé à la collégiale de Saint-Sauveur.
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Philippe de Raigecourt dit Xappel (14..-1500)
Fils de Nicolle Raigecourt dit Xappel et d'Isabelle Desch dit la Sourde, Philippe de Raigecourt dit Xappel épouse en premières noces Françoise de Warise le 20 juillet 1467. Il part en pèlerinage à Jérusalem en 1478. Les époux se brouillent en 1480. Philippe décide alors d'abandonner ses droits et privilèges de citoyen messin et se met hors de la sauvegarde de Metz, sans renoncer à ses propriétés. Il passe au service du duc de Lorraine, René II, en 1481 et devient un de ses chambellans dès 1483 : officier de l'hôtel ducal, il sert le prince dans sa vie quotidienne. Il accompagne le duc en Italie lors de l'expédition de Ferrare (1483). Le divorce est acté en 1485 par décision pontificale mais Françoise meurt dans l'année. Gentilhomme de l'hôtel de René II en 1490, Philippe siège également au conseil du duché.
Quitter les paraiges était un événement exceptionnel et rare, les chroniqueurs messins du XVIe siècles ne manquent pas de souligner le fait. Se mettre au service du duc de Lorraine est même un cas unique : Philippe est le seul bourgeois de Metz à faire ce choix au XVe siècle, ce qui lui permet de vivre parmi les seigneurs de la chevalerie lorraine, mais le met dans une situation difficile quand Metz fait la guerre à René II en 1489-1492. C'est à la cour de Lorraine qu'il se remarie avec Catherine de Ville, issue d'un lignage noble lorrain, après 1485. Philippe revient toutefois vers la fin de sa vie à Metz, où il meurt veuf le 17 mars 1500. Ses trois fils, Nicolle, Philippe et Joffroy, sans doute encore mineurs, sont alors mis sous la tutelle d'André de Rineck, influent homme du paraige de Porsaillis. Or Rineck fait figure de chef du parti anti-lorrain au conseil de la ville. Philippe confie ainsi le destin de ses enfants à l'honneur de son pire ennemi politique, qui s'acquitte scrupuleusement de sa mission.
Philippe est le seul patricien de Metz qui soit passé au service du prince rival de la cité, le duc de Lorraine. Grand seigneur passionné de chasse, il a peut-être été impopulaire à Metz, comme le témoignage de Philippe de Vigneulles le laisse entendre après sa mort : il est un des rares patriciens messins dont on raconte une mésaventure dans les Cent nouvelles nouvelles.
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Château d'Ancerville Le château d'Ancerville est peut-être le mieux conservé des châteaux de la fin du Moyen Âge du pays de Metz, malgré sa transformation en fermes à l'époque contemporaine. Il appartient aux XVe et XVIe siècles à la famille de Raigecourt.
La première mention de la possession du château d'Ancerville par les Raigecourt est attribuée à Isabelle Desch dit la Sourde, veuve de Nicolle de Raigecourt dit Xappel. Le 22 juin 1480, Isabelle remariée à Philippe de Bibra cède le château à son seul fils issu de son premier mariage, Philippe de Raigecourt, qui le transmet à son tour à son fils aîné, Nicolle, en 1500. Selon Philippe de Vigneulles, Philippe, passionné de chasses, entretient une garenne autour du château et, pendant ses maladies, fait même combattre ses chiens de chasse dans sa cour, voire dans sa chambre.
En 1523, Nicolle de Raigecourt, au service de la cour ducale, accueille au château le duc et la duchesse de Lorraine, Antoine et Renée. Le château d'Ancerville passe ensuite aux mains de son fils aîné, Richard. Mais à sa mort, sans descendance, c'est son frère Antoine qui hérite du patrimoine d'Ancerville, puis son fils aîné, Philippe.
Un corps central est entouré d'un mur et de fossés : aujourd'hui loti en plusieurs maisons, il a conservé une tour d'angle ronde et un donjon ou châtelet d'entrée carré à mâchicoulis, qui s'ouvre sur l'ouest, à l'opposé du village. Dans la cour de ce logis seigneurial s'ouvrent des fenêtres à quatre baies. À l'ouest et au nord, un autre corps extérieur forme une enceinte autour ce corps central. À l'extrémité sud, il comprend un bâtiment à deux étages similaire aux maisons urbaines de Metz, qui donne sur le lieu dit aujourd'hui « cour du château ».
En 1855, Georges Boulangé a dessiné les lieux et recueilli le dessin des armes des Raigecourt (d'or à la tour crénelée de sable, c'est-à-dire noire), présent dans l'escalier du logis et sur un fragment de vitrail.
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Jacques Desch (15..-1561)
Jacques Desch est le fils de Philippe III desch et d'Agnès d'Abrienne. Il est le premier et seul époux connu d'Anne de Raigecourt. Il est adoubé en 1541. Il meurt veuf le 24 janvier 1561. Sa sépulture se trouve en l'église Saint-Eucaire.
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Anne de Raigecourt (15..-1552)
Anne de Raigecourt est la fille aînée de Philippe de Raigecourt et de Anne Remiat. À la mort de son père, n'ayant pas de frère, elle hérite du patrimoine foncier de son père. Elle épouse Jacques Desch à une date inconnue. Elle meurt 3 janvier 1552, le laissant veuf. Sa sépulture se trouve en l'église Notre-Dame d'Épinal.
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Anne Remiat (14..-1563)
Anne Remiat est la première et seule épouse connue de Philippe de Raigecourt dit le jeune, avec qui elle se marie au cours de l'année 1511. Il meurt la laissant veuve entre 1533 et 1535. Ses trois fils, Phillipe, Joffroy et Nicolle, sont alors mis sous la tutelle d'André de Rineck. Anne meurt 16 janvier 1563 selon l'obituaire du prieuré du Petit-Clairvaux, dont elle est bienfaitrice.
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Philippe de Raigecourt (14..-153.)
Deuxième fils de Philippe de Raigecourt et de Catherine de Ville, Philippe de Raigecourt est mis sous la tutelle d'André de Rineck à la mort de son père en 1500 avec ses deux frères Nicolle et Joffroy. Il se marie avec Anne Remiat en 1511. En plus d'une carrière municipale très active, il devient le chambellan d'Antoine, duc de Lorraine en 1533. Il meurt à une date inconnue entre 1533 et 1535, laissant Anne veuve.
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Château de Ladonchamps Au début du XVe siècle, le gagnage de Ladonchamps appartient à Lorette, femme de Colignon Baudoche ; on y élève chevaux, vaches et porcs. À la fin du XVe siècle, il s'agit d'un château qui appartient à André de Rineck. Après sa mort, en 1527, il passe aux mains de Philippe II de Raigecourt, dont André était le tuteur depuis la mort de son père Philippe I de Raigecourt, dit Xappel en 1500.
Philippe II de Raigecourt n'ayant pas de fils, c'est Anne, sa fille aînée, qui hérite du château. Mariée avec Jacques Desch, le château de Ladonchamps est transmis à leur mort à Anne Desch, leur fille aînée. À son décès en 1581, le château est finalement acquis par son deuxième époux, Renaud Le Gronnais qui meurt en 1613. Il est détruit après la Seconde guerre mondiale. Le domaine conserve une chapelle et des communs (actuelle commune de Woippy).