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Acolyte
L'acolyte est un clerc qui n'a reçu que les ordres mineurs. Sa fonction est celle de servant de messe, assistant le prêtre célébrant en lui apportant les différents objets liturgiques (burettes, voile, manuterge...) nécessaires au rite. Lors d'une messe, différents rôles d'acolytes peuvent être distingués : le thuriféraire, chargé de l'encensoir et de la navette contenant l'encens ; le céroféraire, qui porte un cierge pendant la procession ; et le cruciféraire, l'acolyte qui porte la croix du Christ, accompagné des céroféraires.
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Aman
Au Moyen Âge, Metz n'est pas une ville à notariat. Il s'y développe plutôt une institution originale sous le modèle de Cologne, instituée par l'évêque de Metz Bertram (1180-1212) : l'amandellerie. Les amans, à l'origine appelé les « erwardours » (les gardiens) sont responsable de la conservation des contrats entre particuliers à Metz et dans le pays de Metz. Ils doivent s'assurer de l'authenticité du témoignage entre les parties ; ils peuvent en être les rédacteurs, mais les parties peuvent aussi avoir recours à leur propre clerc. Les « écrits d'arche » sont conservés dans des arches paroissiales, des coffres sous clés placés dans l'église paroissiale. Les amans n'utilisent pas de seign ou de paraphes comme les notaires, c'est la conservation dans l'arche de l'original qui constitue le signe d'authenticité du document.
L'aman est nominé à vie et la charge est vendue parmi les « meilleurs et suffisants » de la paroisses. Aux XIIIe et XIVe siècles, cela peut désigner des bourgeois de la paroisse, mais les gens de paraiges s'approprient progressivement ces charges qui sont très lucratives. L'atour de 1385 stipule que les charges d'amandellerie doivent être vendues aux lignages de Metz et aux natifs de la ville, il s'agit sans doute ici déjà des hommes de paraiges. Mais c'est l'atour de 1423 qui ordonne officiellement de réserver les nouvelles ventes d'amandellerie aux hommes de paraiges. Si ils sont deux officiers désignés par paroisse, au XVIe siècle, le faible nombre d'hommes de paraige engendre de nombreuses vacances et la résidence dans la paroisse désignée n'est plus respecté. Il s'agit de l'une des charges du gouvernement urbain qui survit au changement de souveraineté de 1552.
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Archidiacre
Les archidiacres sont titulaires d’un personnat. Ils n’ont aucune part de juridiction dans la communauté des chanoines. Cette fonction ecclésiastique remonte au IVe siècle : à l’origine, l’archidiacre est « le premier des diacres » et est de ce fait unique. Tous les textes montrent l’archidiacre à la tête des clercs inférieurs qu’il dirige, gouverne et surveille. Il est le garant du maintien de la discipline et de la formation de ce clergé. Mais son rôle est principalement de suppléer l’évêque dans sa fonction, à l’exception de l’ordination et de la consécration. Il apparaît comme une des plus importantes figures du diocèse, un véritable vicaire épiscopal pour l’administration. Il a en charge un district, l’archidiaconé, dans lequel il exerce les plus hautes juridictions spirituelles.
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Atour
Au Moyen Âge, l'atour est un texte de loi ou un règlement rédigé par la municipalité de Metz à valeur perpétuelle, émis au nom des Treize jurés et de la communauté urbaine. Il est scellée des sceaux de chacun des 5 paraiges anciens, ainsi que du sceau de la communauté urbaine. Les atours sont alors préservés dans l'arche de la cathédrale dans la tour de Mutte, appelée « airche au grant moustier ».
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Aumônier
La charge d’aumônier est établie au commencement du IXe siècle pour présider à l’hôpital dit des pauvres clercs, bâti près du cloître de la cathédrale, et distribuer les aumônes. Il siège au chœur de la cathédrale dans la partie gauche, aux côtés coûtre. L’aumônier a pour fonction essentielle le service et l’accueil des laïcs au sein de la clôture.
C’est lui qui est chargé d’amener les 72 pauvres le Jeudi saint pour le « Mandatum », c'est-à-dire le rite du lavement des pieds dont le nom est tiré de l'antienne chanté lors de la cérémonie (mandatum novem do vobis). L'aumônier assiste l’évêque au lavement des pieds et pour le service de la Sainte Cène au réfectoire. C’est lui qui doit fournir les linges, les vases et les essuie-mains.
Le sous-aumônier, appelé le « petit aumônier », est placé sous les ordres du grand aumônier. Il apparaît dans la liturgie du XIIe siècle à deux occasions. Il est chargé de sonner la cloche qui annonce le départ et la fin des repas le dimanche de la Septuagésime et le Jeudi saint. Ce même jour, au chapitre et au réfectoire, il se met au service de la communauté pour le lavement des pieds et pour le repas de la sainte Cène.
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Camérier
L'office de camérier ou chambrier (camerarius en latin) fait partie des quatre offices de cloître mentionné dans le Cérémonial de la cathédrale de Metz, avec ceux d'intendant (ou de cellérier), de sénéchal et de percepteur.
La fonction de camérier n’apparaît qu’au cours de la Semaine Sainte : le Jeudi Saint, lors de la Sainte Cène, il doit prélever de la chambre du trésor deux cierges de 1 livre et demi ou 2 et les poser sur la grande table du réfectoire, ainsi que des petites chandelles, pesant chacune ½ livre de cire, qui sont à disposer sur les tables et sur le grand cierge en forme de colonne. Il doit également servir les chanoines le Vendredi saint au chapitre et au réfectoire, pour le Mandatum, avec l’intendant, le prévôt du réfectoire et le sénéchal. Il n’a aucun rôle particulier dans la liturgie proprement dite. Bien qu’il ait la charge de garder le trésor, ce n’est pas lui qui prépare les brancards à reliques ou qui orne la cathédrale lors des grandes fêtes.
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Cardinal
Le cardinal est un prince de l'Église catholique qui peut participer au gouvernement de l'Église catholique dans ses plus hautes sphères. Depuis le XIIIe siècle, les cardinaux se réunissent au sein d'un collège (Sacro Collège) à chaque élection du souverain pontife.
Ils ont la possibilité de se déplacer dans les diocèses en tant que légat pontifical pour représenter le pape dans les affaires ecclésiastiques. A l'époque médiévale, les cardinaux bénéficient d'un fort pouvoir temporel pour intervenir dans les conflits locaux, si mandatés par le pape. D'autre part, ils peuvent influencer la nomination d'un évêque.
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Cellérier
Le cellérier ou intendant (cellerarius en latin) est l'un des quatre officiers du cloître en charge de la gestion temporelle de la communauté des chanoines de Metz, avec le sénéchal, le camérier et le percepteur.
Dans la Règle de Chrodegang, le cellérier est cité à plusieurs reprises et un paragraphe entier lui est consacré. Il doit craindre Dieu, être tempérant, non grand buveur, ni querelleur, ni courroucé mais au caractère modeste, mature et fidèle. Il ne devra rien faire sans ordre de l’évêque et ne devra pas gaspiller, ni dissiper les biens du clergé. Au réfectoire, l’intendant est de service pendant que la communauté mange, sauf s’il est occupé à des affaires importantes, dans ce cas il est dispensé du service de cuisine. Cette fonction est modifiée en 1197, sous l’évêque Bertram.
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Cerchier
Le cerchier (circator en latin) est l'un des quatre officiers du chapitre, avec le coûtre, l'aumônier (et le sous-aumônier) et l'écolâtre. Il est attaché au cloître, exerçant la fonction de gardien ou surveillant général.
Il faisait à l'origine la « ronde », au cours de laquelle il réalisait la surveillance et la visite des locaux du chapitre. Lorsque le doyen est absent, il préside et convoque les réunions capitulaires. De plus, il commence l'office des complies, introduit les processions et récite les oraisons et prières aux défunts durant ces dernières.
La charge de cerchier apparaît en 1197, moment où le chapitre décide d'en élire pour chaque année et est supprimée en 1601.
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Chancelier
Le chancelier (cancellarius en latin) est le quatrième dignitaire du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, avec le primicier, le doyen, le chantre et le trésorier. Il est l’ancien notaire de l’Église cathédrale et le secrétaire de l’évêque.
Le chancelier siège au chœur de la cathédrale, à gauche et aux côtés du doyen, face à l’évêque. Il a pour charge de garder le sceau du chapitre. C’est lui qui l’appose aux actes capitulaires, surtout ceux qui doivent faire foi en public. Il met le scellé chez les chanoines défunts (un cachet particulier lui était remis). Enfin, il est chargé du soin des livres de la bibliothèque et de la rédaction des lettres émanant du chapitre.
La fonction de chancelier n’apparaît qu’une seule fois dans la liturgie du « Cérémonial de la cathédrale », à propos de sa place dans le chœur. Il ne semble pas tenir de rôle particulier dans ce cadre. En revanche, le sous-chancelier (subcancellarius en latin) apparaît plus souvent. Il lui revient, au chapitre, de distribuer les rôles de chacun pour la semaine à venir et à l’occasion de moments particuliers. Il nomme ainsi le prêtre, le diacre et le sous-diacre pour la nouvelle semaine, ainsi que ceux qui devront chanter aux offices et l’ordre à tenir.
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Chantre
Le chantre (cantor en latin) est le troisième dignitaire du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, avec le primicier, le doyen, le chancelier et le trésorier. Il peut être prêtre, mais pas obligatoirement.
Sa charge consiste en l’organisation et l’ordonnance de toutes les liturgies. Il lui revient surtout la direction du chant, de la psalmodie, avec un droit de regard sur le choix des lectures. C’est à lui que revient la charge de veiller sur les sous-chantres et les musiciens, de diriger le chœur et de reprendre ceux qui y font des fautes.
Le chantre a également la responsabilité des processions dans la nef de la cathédrale, entre le cloître et le chœur, et celles qui cheminent dans la cité, de sanctuaire en sanctuaire.
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Coûtre
Le coûtre (custos en latin) est le premier des quatre officiers de la cathédrale Saint-Étienne de Metz avec le cerchier, l'aumônier (et le sous-aumônier) et l'écolâtre.
Il est le maître de cérémonie, mais aussi le gardien de l'église et de la sacristie. À Metz, la règle de Chrodegang citait trois coûtres, un pour Saint-Étienne appelé « maior custos », un à Sainte-Marie et un à Saint-Pierre-le-Majeur. Après complies, ils devaient passer la nuit dans leur église ou dans une chambre adjacente, empêchant d'entrer et de sortir du cloître la nuit. Le coûtre avait aussi la responsabilité des sonneries de cloches rythmant les journées.
Au XIIe siècle, le coûtre de Saint-Étienne) a pour mission d'assurer la liturgie quotidienne. Il bénit l'eau, il célèbre la messe du jour sur l'autel de Saint-Étienne les jours de fêtes. Il est aussi chargé de l'organisation matérielle des cérémonies, notamment de préparer le brancard à reliques pour les Rameaux. Il a à son service des matricules et des serviteurs. Le Jeudi saint, il est chargé de nettoyer les autels. Enfin, le coûtre est aussi le gardien du trésor de la cathédrale.
Au XIVe, le coûtre siège dans la partie gauche du chœur, à côté de l'archidiacre de Sarrebourg.
Il jouit d'une voix dans l'élection annuelle du maître-échevin, en l'absence du primicier et du cerchier.
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Diacre
Le diacre est un clerc qui se situe hiérarchiquement en dessous du prêtre. Il est chargé d'assister le prêtre lors de la messe et a le pouvoir d'administrer deux des sept sacrements reconnus par l'Église catholique : le baptême et le mariage. Les diacres d'un diocèse forment un diaconat dont le supérieur est l'archidiacre.
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Doyen
Le doyen (decanus en latin) est le deuxième dignitaire du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, après le primicier. Au XIIe siècle, dans le « Cérémonial de la cathédrale de Metz », le doyen est à la tête du chapitre où il est secondé dans certaines de ses tâches liturgiques par le cerchier. Il est avant tout un prêtre, doté de l’autorité spirituelle sur le chapitre. En l’absence de l’évêque, il préside aux cérémonies et il lui revient d’inciter, au chapitre, au début du carême, les chanoines à la dévotion et à la prière. Il siège face à l’évêque, dans la partie gauche du sanctuaire. Dans les processions épiscopales, il se tient à l’arrière du cortège, aux côtés du primicier, devant l’évêque. Aux Complies, il est le premier à être aspergé d’eau bénite, juste après les enfants.
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Écolâtre
Cette fonction est citée pour la première fois dans le capitulaire carolingien « Admonitio Generalis » de 789. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, les papes reprennent à leur compte la politique scolaire des souverains et évêques carolingiens. Les conciles de Latran III (1179) et de Latran IV (1215) réitèrent l’obligation pour les chapitres cathédraux d’entretenir un maître pour enseigner aux pauvres. La fonction d'écolâtre épiscopal semble déjà bien établie au début du XIIe siècle.
Les écoles de la cathédrale sont documentées à partir du XIIe siècle, située dans l'aile nord du cloître. Elles déménagent dans l'aile sud au XVIe siècle.
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Évêque
L'évêque est le prélat élu pour prendre la direction d'un diocèse de l'Eglise catholique. Il ordonne les nouveaux prêtres et consacre les autels des églises. À l'époque médiévale, l'évêque dispose également d'un pouvoir temporel : il administre "l'évêché", une seigneurie appartenant à son diocèse. L'évêque suffragant s'occupe donc des affaires spirituelles, secondant l'évêque qui se consacre davantage au gouvernement temporel.
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Gagnage
Les terres du pays de Metz sont possédées par les églises et l'hôpital Saint-Nicolas, puis également par les bourgeois de Metz et les gens de paraiges. Les propriétaires urbains investissent dans des domaines agricoles très productifs : les gagnages. Aux XIVe et XVe siècles, on compte des dizaines de ces fermes, qui élèvent des troupeaux de dizaines de vaches ou de centaines de moutons. Ces gagnages peuvent compter une partie résidentielle, appelée "grange" quand elle est modeste, "maison-forte" quand ses éléments fortifiés sont plus développés, ou "forteresse" quand il s'agit d'un vrai château-fort capable de jouer un rôle militaire.
Parfois, la grange se transforme elle-même en château de plaisance au cours de la période.
Quelques-uns de ces gagnages sont encore des exploitations agricoles, telle la Grange-le-Mercier à Montigny-lès-Metz.
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Le bestiaire
Au Moyen Âge, le bestiaire ou le Livre des natures des animaux est un recueil de fables et de moralités. La description des animaux réels ou imaginaires est utilisée comme métaphore de la morale. Le plus ancien bestiaire est le Physiologus, écrit en grec à Alexandrie au IIe siècle. A partir du XIIe siècle, les bestiaires se multiplient en Angleterre et dans le Nord de la France. D’abord rédigés en latin, ils sont ensuite écrits en français. Les auteurs cultivent d’ailleurs ce genre littéraire jusqu’à proposer toutes sortes d’adaptations allant du bestiaire philosophique au bestiaire courtois. On retrouve les thèmes du bestiaire à Metz dans certains manuscrits et sur le célèbre plafond de la maison du 8, rue Poncelet, datant du XIIIe siècle.
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Le travail du cuir
À Metz, les artisans du cuir, tanneurs et mégissiers, et les cordonniers fabricants de chaussures, étaient installés dans le quartier d'Outre-Seille, souvent au bord de la rivière.
Pour fabriquer une chaussure, le cordonnier utilisait la technique du cousu-retourné, aujourd'hui employé pour les ballerines : il cousait les différentes pièces de cuir ensemble en les positionnant sur l’envers. Après assemblage, la chaussure était intégralement retournée et mise sur un embauchoir (moule en métal) chaud pour prendre sa forme définitive : c’est le formage. Il faut un cuir bien souple pour que la chaussure puisse être retournée.
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Les neuf Preux C'est le poète lorrain Jacques de Longuyon qui invente la liste des Neuf Preux, dans les Voeux du paon, poème composé pour l'empereur Henri VII de Luxembourg en 1312. Cette liste de guerriers célèbres se divise en trois groupes : les trois preux païens (Alexandre le Grand, Hector, Jules César), les trois Juifs (Josué, le roi David et Judas Macchabée) et les trois chrétiens (le roi Arthur, Charlemagne et Godefroy de Bouillon). La liste connaît un très grand succès en Europe aux XIVe et XVe siècle, sous la forme de cycles d'images accompagnées de poèmes. Les Preux ont ensuite été dotés d'armoiries imaginaires, assez variables. La cité de Metz n'échappe pas à cette mode : on y retrouve les Neuf Preux sur des peintures murales (12 rue des Clercs), des carreaux de poêle, une gravure sur bois, une chronique universelle ou encore un armorial.
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Les Treize
Les Treize jurés, ou les Treize, forment le principal conseil de la cité de Metz, aux fonctions judiciaires (tribunal des Treize), mais aussi législatives et exécutives. Ils étaient élus chaque année à la Chandeleur (2 février), cooptés parmi les hommes de paraiges : deux membres par paraige ancien plus trois pour le Commun. Leur conseil se tenait dans la chambre des treize au Palais des treize, situé à quelques pas de la cathédrale.
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Maître de la fabrique
Le maître de la fabrique, que l'on peut aussi appelé architecte de nos jours, est celui qui se consacre à la construction des bâtiments. Dans la cité de Metz, les maîtres de la fabrique sont pour la plupart des chanoines qui se consacrent à la construction d'église mais aussi à l'avancement des travaux de la cathédrale. Ils ne sont pas forcément des architectes mais plus les intendants des travaux. La fonction n'est ainsi pas réservée aux clercs, elle existe aussi pour les laïcs, qui en général, sont les véritables architectes.
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Maître-échevin
Le maître-échevin est le magistrat suprême de la cité de Metz. Il est
élu pour un an et choisi chaque année dans un paraige différent par rotation entre ceux-ci depuis l'atour de 1300. L'élection avait lieu le jour de la Saint-Benoît (21 mars) : les chroniques messines font donc commencer l'année ce jour-là. Les hommes de paraiges ne pouvaient tenir cet office qu'une seule fois au cours de leur carrière municipale. Mais devant la basse démographique des paraiges au XVe siècle, à partir de 1488, on accepte un deuxième mandat pour conserver le maître-échevinat parmi les familles les plus prestigieuses des paraiges.
Son pouvoir était judiciaire, mais il représente aussi le gouvernement de la cité. À partir du dernier tiers du XVe siècle, on lui attribue également la qualité de « vicaire impérial », en tant que représentant de la justice de l’empereur à Metz. Après 1552, l'occupation française vide la fonction de son pouvoir, mais les maîtres-échevins continuent d'être élus jusqu'au XVIIIe siècle. Désormais, ils ne sont plus choisis parmi les paraiges, qui cessent d'exister, mais parmi les couches aisées de la bourgeoisie messine, dont les familles qui avaient fourni des secrétaires au gouvernement des paraiges.
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Paraiges Les paraiges sont composés des hommes en âge de gouverner issus des familles riches et puissantes de la ville : ils prennent le contrôle de la municipalité de Metz au début du XIIIe siècle et gardent le monopole des charges municipales jusqu'en 1552. Au nombre de cinq puis de six avec le Commun, ils forment l'élite politique laïque de la ville. Le jeune homme au moment de recevoir son premier office au sein du gouvernement urbain peut choisir entre le paraige de son père et celui de son grand-père maternel.
Les paraiges étaient aux XIIIe et XIVe siècles divisés en quatre enbranchements chacun désigné par des noms liés à une famille influence, à l'exception du Commun. Saint-Martin était composé des Corbé, des Wathier, des Gaillard et des Louve. Le paraige d'Outre-Seille était composé des Tignienne, des Hennebour, des Anoioulz et des Roboan. Le paraige de Jurue était composé des Bertrand, des Forcon, des de la Court et des Piedeschault. Ils nous sont inconnus pour les paraiges de Porte-Moselle et de Porsaillis. Les enbranchements tendent à disparaître au cour du XIVe siècle en raison de la baisse démographique des paraiges.
Si en 1388 ils étaient composés de 155 hommes éligibles à une charge municipale, les paraiges sont en fort déclin démographique pour n'atteindre que 25 individus au début du XVIe siècle. Ils disparaissent peu après 1552, lorsque les troupes françaises occupent la ville. Le roi de France, Henri II, ouvre les charges municipales aux bourgeois aisés. Les paraiges qui s'arrogeaient le contrôle du pouvoir urbain n'ont plus de raison d'être et disparaissent abruptement. Les plus puissantes familles se fondent peu à peu dans l'aristocratie seigneuriale de la région, grâce aux nombreuses alliances matrimoniales qu'elles entretiennent, alors que les familles plus modestes se mêlent aux couches aisées de la bourgeoisie messine et continuent à exercer le pouvoir urbain.
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Pèlerinage de Sainte-Barbe
Aux XVe et XVIe siècles siècles, sainte Barbe est la patronne du pays de Metz et son pèlerinage, que l'on peut accomplir à pied dans la journée, est très populaire parmi les Messins. Il débute à la porte Est de la cité de Metz, dite porte Sainte-Barbe, et rejoint le village de Sainte-Barbe, soit par le Haut chemin en passant par la croix de Nicolle Louve sur le plateau, soit en passant par la vallée via Vantoux, Nouilly et Servigny. Le pèlerinage connaît son apogée entre la reconstruction de l’église en 1516 et 1583, dernier pèlerinage de groupe connu, qui aurait rassemblé plus de 1200 personnes.
Ce pèlerinage était effectué en l’honneur de sainte Barbe, en latin Barbara, une femme qui aurait subi le martyre au IIIe siècle, peut-être en Asie mineure (Turquie actuelle). Comme pour beaucoup de martyrs chrétiens très anciens, on ne dispose que de très peu de renseignements à son sujet, mais son culte existe dès l'Antiquité. Elle était fêtée le 4 décembre. Elle devient en Europe au XIVe siècle une des 14 saints auxiliateurs, auxquels on demande particulièrement d'intercéder auprès de Dieu.