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Fauconneau Desch Ce canon de bronze à fût octogonal, autrefois monté sur un affut à deux roues, est appelé fauconneau. Il s'agit d'une pièce d'apparat commandée par la famille Desch, qui y a fait sculpter ses armes et sa devise, la guimbarde. Le canon est daté et signé Maître Denis, qui peut identifier le fondeur mais aussi un possesseur ultérieur. La décoration de cette arme est très riche : les anses sont en forme de dragons, la culasse porte une harpie sculptée, les côtés de l'octogone sont ornés de décors architecturaux, de feuillages et de personnages masculins et féminins. Ce canon provient peut-être de Flandre, ou plus sûrement d'Allemagne du Sud, où des ateliers spécialisés produisent de tels objets de luxe à cette époque.
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Fonts baptismaux de Vigneulles
Les fonts baptismaux sont contemporains de la construction de l'église de Vigneulles, due au patronage de Jean Gérard, maire du village et père de Philippe de Vigneulles. Ils ont pu être déposés dans l'église de Lorry après la Révolution.
La partie supérieure, haute de 22 cm, est moderne. La plinthe, haute de 22,5 cm, est plate. Au-dessus, le fût de 37 cm de haut est orné sur chacune de ses huit faces d'une niche en ogive. Au-dessus, le chapiteau de 19 à 24 cm de haut porte une inscription gravée sur cinq des faces. Déclarée illisible par Ernest Bouteiller au XIXe siècle, elle a été déchiffrée par Roch-Stéphane Bour en 1915 : « Priez pour Jean Gérard qui a donné la pierre et la façon, Priez pour celui qui a donné le bassin ».
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Grille de fenêtre Cette belle grille décorative fermait la fenêtre sur rue d'un cabinet voûté, pièce destinée à conserver des objets précieux. Selon G. Collot, il s'agit d'un « magnifique exemple de ferronnerie [...] Aux éléments internes simplement ondulés et montés symétriquement s'oppose le travail de l'encadrement : torsades plus ou moins sculptées et fleurons ».
La grille a été dessinée par l'architecte Schmitz au XIXe siècle, alors qu'elle était en place au 1, rue des Bons-Enfants. En 1966, elle été collectée, avant le quartier soit démoli et que la rue disparaisse au profit du centre Saint-Jacques. La maison elle-même avait été reconstruite au XVIIIe siècle par Louis Masson, conseiller au Parlement de Metz, et la grille avait pu être remployée dans la nouvelle construction. La maison de Philippe de Vigneulles s'élevait à proximité immédiate, mais rien ne prouve que la grille vienne de sa maison.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas Ce carreau de pavement est carré à décor géométrique (motif de losange) et provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas : personnage assis Ce carreau de pavement porte une figure blanche sur un fond rouge. Il peut s'agir d'un personnage assis dont seules les deux jambes seraient intactes. Ce carreau provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas : oiseau Ce carreau de pavement figuré représente un oiseau : on distingue les deux serres et le bec jaune, le corps vert. Il provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Carreau de poêle niche : le jeune noble Ce beau carreau de poêle a été découvert sur le site d'un atelier de potier. Il s'agit d'un carreau-niche, moulé autour d'une alvéole semi-cylindrique. Le personnage est en haut-relief sur un décor d'architecture de trilobes gothiques ornées de lancettes évidées. Le visage du personnage est jaune, et son chaperon noir. Il est représenté de face, les bras le long du corps. Son costume est celui d'un jeune noble : chaussé de poulaines, il porte un chaperon et un surcot court aux manches outrageusement longues qui lui descendent jusqu'aux mollets.
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Calice de Saint-Pierre-aux-Nonnains Ce calice en argent servait à célébrer la messe. Il a été trouvé, endommagé, dans le sarcophage d'un clerc. Ce dernier avait été enterré dans la chapelle sépulcrale qui se trouvait au nord-est de l'église Saint-Pierre. Au XVIe siècle, la tombe a été refaite et la pierre tombale ornée d'une croix d'abbé ou d'évêque et des initiales MT, mais on ignore l'identité du défunt, mort au XIVe ou au XVe siècle.
La tombe a été découverte lors des fouilles de l'archéologue allemand Reusch, en 1942-1944. Les vestiges de la chapelle ont été détruits pour ouvrir un passage entre Saint-Pierre-aux-Nonnains et l'auditorium de l'Arsenal.
Le calice est à coupe hémisphérique, avec une base en pavillon de trompette et un anneau à mi-hauteur du pied.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas Ce carreau de pavement est carré à décor géométrique (motif de losange) et provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Carreau de pavement de Saint-Nicolas : couple dansant Ce carreau de pavement provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil. Le carreau représente peut-être une scène courtoise, un couple dansant.
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Haquebute de Mardigny Le musée de la Cour d'or conserve trois haquebutes en provenance du château de Mardigny. Cette pièce d'artillerie de petit calibre et portative est l'ancêtre du fusil. Elle pèse environ 10 kg et pouvait tirer des balles de plomb (« plommées ») de 25 à 30 mm de diamètre à une cinquantaine de mètres.
Selon un inventaire du début du XVIe siècle, la cité de Metz possédait pas moins de 162 haquebutes, qui constituaient un tiers de son artillerie.
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Serpentine de Mardigny Cette serpentine est une pièce d'artillerie de moyen calibre. Elle se charge par la gueule et pouvait tirer des boulets en métal de 8 cm de diamètre à une distance comprise entre 1 et 2 km. Cette pièce est renforcée par de nombreux anneaux. Deux tourillons permettaient de la fixer. Près de la culasse a été gravé l'écusson de la cité de Metz. Le canon provient donc de l'arsenal de la ville. Au XVe siècle, le château de Mardigny appartenait au chapitre de la cathédrale, mais la cité y entretenait une garnison dotée d'artillerie.
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Cheminée au chien Cette cheminée monumentale est faite d'un manteau crenelé ; une frise sculptée est ornée d'un chien, sans doute un lévrier, et de deux écus. Autrefois peints, ils ont perdu leur polychromie qui permettait d’identifier leurs propriétaires. Ils devaient figurer les deux familles d'un couple : les écus sont inclinés de façon à laisser apparaître les liens noués autour d’une moulure finement sculptée, qui par son relief, donne l’illusion d’une tringle. Au centre du manteau, le chien attaché à un arbre par une chaîne remarquablement travaillée est un symbole de fidélité.
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Cheminée de la ferme Saint-Ladre Le manteau de la cheminée est crénelé ; trois écus sont accrochés à une tringle sculptée en trompe l’œil par un lien évoquant une lanière de cuir. Les écus peuvent être ceux des gouverneurs de l’hôpital. Celui de gauche porte quatre bandes horizontales, pouvant appartenir à la famille des Withier. Celui du centre a un aigle bicéphale où l’on distingue des traces de polychromie rouge : ce sont les armes des Brady, famille propriétaire du domaine de la grange. À droite, l’écu à la bande oblique chargée de trois coquilles peut être celui des Heu.
La cheminée provient d'une dépendance de la ferme Saint-Ladre, qui appartenait à l'hôpital Saint-Nicolas de Metz. En 1867, l’administrateur des hospices donne au musée le manteau de la cheminée et sa taque datée de 1590. Au musée, la cheminée a été reconstituée à partir du manteau, en le complétant par des flancs et une hotte.
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Chaussure basse (pied gauche?) Cette chaussure peut être un pied gauche. C'est un modèle de chaussure basse, à la mode à la fin du Moyen Âge.
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Chaussure haute (pied droit) Cette chaussure est un pied droit. Elle est haute et monte jusqu'aux malléoles. Elle était fermée par deux boucles sur l'empeigne et le demi-quartier, qui ont disparu. Sa longueur peut correspond à une chaussure de femme. La forme pointue est restée à la mode jusqu'à la fin du XVe siècle, remplacée ensuite par la mode des chaussures à bout plat.
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Sceau du paraige de Porte-Moselle Le paraige de Porte-Moselle se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau rond de 78 mm, figurant un écu burelé de huit pièces (une succession de bandes horizontales). La légende de cet exemplaire n'est que partiellement lisible, mais Auguste Prost rapporte qu'elle se lisait ainsi : + S . DE . PORTE . MVZELLE.
Un délicat filet perlé la sépare du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : un burelé d'or et d'azur, c'est-à-dire des bandes horizontales jaunes et bleues, au nombre de huit. Plusieurs hommes de paraiges, pour signaler leur appartenance à leur paraige, reprennent le burelé sur leurs propres armes, par exemple les Desch, les Chaverson, les Dieu-Ami, les Grognat.
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Sceau du paraige d'Outre-Seille Le paraige se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau scutiforme (en forme d'écu, triangulaire) de 67 mm de haut par 54 mm de large. Cette empreinte est simple et fragmentaire. Aucun filet ne la sépare la légende du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : les chevrons, bleus sur fond d'or, ici au nombre de quatre. De la légende, on ne lit plus que les lettres "SI..M ... BO.." Auguste Prost rapporte la légende du sceau : + SIGILLVM . DE . MALEBOCHES (sceau des Malebouche). Les Malebouche étaient l'une des familles associées au paraige d'Outre-Seille au XIIIe siècle, mais qui disparaît vers le tournant du XIVe siècle.
Plusieurs familles reprennent l'emblème des chevrons sur leurs propres armes pour signaler leur appartenance sociale aux paraiges, tels quels comme les Noiron, ou bien en les associant à d'autres meubles héraldiques, comme les Baudoche ou les Dieu-Ami.
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Sceau du paraige de Saint-Martin Le paraige de Saint-Martin se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Ce sceau rond est simple et fragmentaire : la légende n'est plus lisible. Elle est connue par d'autres empreintes : "+ Sigillum illorum de Sancto Martino", soit "Sceau de ceux de Saint-Martin". Aucun filet ne sépare la légende du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : les trois besants d'or sur fond rouge. Les besants sont des représentations de pièces d'or et tirent leur nom de Byzance. Ici, ces pièces sont frappées d'une croix.
Plusieurs familles reprennent l'emblème du besant sur leurs propres armes, par exemple les Roucel et les Louve.
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Sceau du paraige de Porsaillis Le paraige de Porsaillis se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau rond de 59 mm. Dans le champ, il porte l'emblème de la tour noire sur fond d'or. La tour comprend une porte cintrée et deux fenêtres en forme de quadrilobes. La légende en latin se lit « S[igillum] parentele de Porta Salie », c'est-à-dire « sceau du paraige de Porte salée ».
De l'emblème de la tour découlent les armes de plusieurs familles de paraiges, seule (les Raigecourt, les Faulquenel, les Hungre) ou associée à d'autres éléments des armes des paraiges (les Gronnais, les de Vy, les Baudoche).
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Grand sceau de la communauté de Metz La municipalité utilisait ce sceau pour donner valeur légale aux actes les plus solennels qu'elle produisait : les atours, les lettres de paix et autres chartes à valeur perpétuelle. Il s'agit d'un sceau rond de 80 mm de cire brune. La face avant (empreinte du sceau) représente le martyre de saint Étienne, patron de la cathédrale. Étienne, premier martyr chrétien, est à genoux en costume de diacre. Il tend les mains vers le ciel où apparaît la colombe du saint Esprit. Ses bourreaux sont à une échelle plus petite et portent le chapeau juif (Judenhut). Sa légende, rapportée par Auguste Prost, était : + SIGILLVM S. STEPHANI DE COMVNITATE METENSI (sceau de saint Étienne de la communauté de Metz).
La face arrière du sceau porte aussi une empreinte, le contre-sceau. Elle représente l'apôtre saint Paul tenant le livre et l'épée, il est oblong de 64 mm de haut et de 46 mm de large. L'usage du contre-sceau n'est pas systématique entre les XIVe et XVIe siècles. La légende se lisait ainsi : + SANTVS . POVLVS . APOSTOLVS (saint Paul apôtre)
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Clés de voûtes armoriées de Saint-Eucaire Ces clés de voûtes ont été ornées des armes et de l'emblème de la famille Desch, qui patronne les travaux de l'église Saint-Eucaire, leur paroisse, dans les années 1470. La première n'est connue que par ce dessin : elle porte les armes des Desch et quatre guimbardes. Deux autres montrent trois guimbardes rassemblées en triangle. Deux autres montrent deux écus effacés et quatre guimbardes. La dernière, outre un écu effacé et des guimbardes, conserve une devise personnelle : « Esch à Philippe » ; il s'agit fort possiblement de Philippe Desch, fils de Jacques I, mort en 1476.
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Guimbarde La guimbarde est aussi appelée « trompe d'Allemagne ». Celle-ci est incomplète : entre les deux tiges de l'armature, une languette médiane en métal servait de membrane : elle produisait le son quand on la faisait vibrer. Ces petits instruments de musique étaient très populaires et très diffusés. La famille Desch avait choisi la guimbarde comme symbole. Aujourd'hui, la guimbarde est encore utilisée en musique populaire en Europe de l'Est (Roumanie, Ukraine) ou au Canada.
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Dizain de Michel Le Gronnais Le dizain est un objet de dévotion : le chrétien compte ses prières en égrenant les grains de ce chapelet. Michel Le Gronnais a choisi d'être enterré avec ce dizain : il est fait de dix grains de buis et porte en son extrémité une croix en buis. Entre la croix et le dizain se trouve un noyau d'abricot dont chaque face est sculptée : d'un côté on reconnaît les armes de sa famille (trois tours superposées dans un écu à entourage à chevrons), de l'autre un buste d'homme : le personnage est vêtu à la mode des élites du XVIe siècle, barbu et coiffé d'une toque.
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Sceau du paraige de Jurue Le paraige de Jurue se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau scutiforme (triangulaire) de 58 mm de haut par 47 mm de large. Il porte l'emblème de l'aigle, dite "écourtée" car ses pattes ne sont pas représentées. Au revers est présente une second empreinte, appelée contre-sceau. Ce contre-sceau porte l'effigie d'un homme barbu avec un chapeau pointu. Il s'agit de l'effigie d'un Juif, suivant l'étymologie de la Jurue, rue des Juifs. Le « chapeau juif » a été imposé aux Juifs par le concile de Latran en 1214 comme signe de discrimination. Dans le Saint-Empire, ce chapeau, ou « Judenhut », devient au cours du XIIIe siècle un signe identitaire pour les communautés juives ashkénazes. À Metz, les sources se font muettes sur la présence de Juifs au début de ce siècle. Auguste Prost rappelle que la légende du sceau se lisait ainsi : + SIG . DOV . PARAIE . DE . GEVRVE
Certains familles des paraiges reprennent l'emblème de l'aigle de Jurue sur leurs propres armes, c'est le cas des Chaverson ou des Brady.