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Cheminée du Passe-Temps Cette cheminée monumentale ornait l'hôtel du Passe-Temps construit par Pierre Baudoche entre 1486 et 1488. Le manteau est sculpté de six écus, dont, selon les relevés de Lorrain au XIXe siècle, trois étaient encore peints des armes des La Marck, des Anglure et des Baudoche. Mais son dessin montre à gauche un écu sans peinture qui ne porte pas les grelots des Anglure mais une croix engrêlée (comme celle des Lenoncourt) ; au milieu un écu parti portant la fasce et le lion des La Marck, et un autre écu parti des armes des Baudoche et d'un aigle noir sur fond d'or (non identifié).
Pierre Baudoche avait épouse Bonne de la Marck, dont la soeur Claude, morte avant 1489, était l'épouse de Louis de Lenoncourt.
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Enseigne de pèlerinage : sainte Barbe Cette toute petite pièce de métal est un souvenir de pèlerinage. Sainte barbe est reconnaissable aux attributs qu'elle porte : la tour où selon la légende son père l'a enfermée, et la palme, qui témoigne de son martyre. Sainte Barbe (ou Barbara) est une des saintes protectrices les plus populaires de la fin du Moyen Âge, devient la patronne du pays de Metz et le sanctuaire de Sainte-Barbe un pèlerinage populaire pour les citadins : située à 17 km de la ville, l'église pouvait faire l'objet d'un aller-et-retour dans la journée. L'enseigne a été trouvée lors des fouilles du Petit Saulcy, sous la place de la Comédie.
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Haquebute de Mardigny Le musée de la Cour d'or conserve trois haquebutes en provenance du château de Mardigny. Cette pièce d'artillerie de petit calibre et portative est l'ancêtre du fusil. Elle pèse environ 10 kg et pouvait tirer des balles de plomb (« plommées ») de 25 à 30 mm de diamètre à une cinquantaine de mètres.
Selon un inventaire du début du XVIe siècle, la cité de Metz possédait pas moins de 162 haquebutes, qui constituaient un tiers de son artillerie.
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Collier d'or de saint Étienne offert par Nicolle Louve
En 1448, Nicolle Louve donne au trésor de la cathédrale un collier en or pour le suspendre au cou du buste-reliquaire de saint Étienne. Le patricien s'inscrit ainsi dans les pas des empereurs de la dynastie de Luxembourg, Charles donateur du buste et Sigismond de qui il tient le collier. Le patricien Poince Grognat avait offert un premier collier en 1417. Il est possible que Nicolle Louve ait voulu faire encore mieux que lui : son collier porte une inscription beaucoup plus longue ; il semble plus élaboré, avec une croix et une louve gravée, emblème parlant de son lignage.
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Collier d'or de saint Étienne offert par Poince Grognat
Poince Grognat donne au trésor de la cathédrale un collier en or pour le suspendre au cou du buste-reliquaire de saint Étienne. La statue était un don de l'empereur Charles IV en personne : le patricien s'inscrit ainsi dans les pas de l'empereur. Le collier était fait d'anneaux d'or allongés auxquels sont attachées deux petite plaquettes gravées des textes « F. Ponce Grognat chevalier » et « L’an MCCCCXVII donait ce coliet » (« a donné ce collier en 1417 »). Le F de la première plaquette peut être l'initiale du latin « fecit » (m'a fait faire), ou être une erreur de lecture pour le S de « seigneur ».
Au XIXe siècle, Émile-Auguste Bégin mentionne l'objet et édite les inscriptions, sans préciser sa source : ses informations sont donc invérifiables.
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Buste-reliquaire de saint Étienne
En 1365, l'évêque Thierry Bayer enrichit la cathédrale d'un magnifique buste-reliquaire : une statue de vermeil ornée de pierres précieuses qui contient des reliques du saint patron de la cathédrale, saint Étienne, le premier des martyrs. Le buste est donné par l'empereur Charles IV de Luxembourg, qui le tenait lui-même du pape Urbain V.
Au XVe siècle, deux patriciens enrichissent le buste en offrant chacun un collier d'or : Poince Grognat en 1417 et Nicolle Louve en 1448.
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Inscription du moulin de la Porte-aux-Chevaux En 1547, la cité reconstruit les moulins de la Porte-aux-Chevaux, à l'emplacement de l'actuel pont de la Préfecture. Une inscription commémorative y est installée ; du plomb est coulé dans les lettres gravées pour la rendre plus lisible. Composée en vers de dix syllabes (décasyllabes), elle conserve les noms des trois patriciens qui ont supervisé les travaux, et celui du constructeur.
Traduction :
« Au mois de juin de l'an mille cinq cent
quarante-sept, par avis et bon sens
d'un chevalier et de deux écuyers,
Ces beaux moulins très bons et singuliers
Pour la cité, furent tous terminés.
Le chevalier fut Michel Le Gronnais,
Androuin Roucel l'un des écuyers
L'autre Robert de Heu. Et l'ouvrier
Qui les finit cette année et saison
Était nommé maître Jean de Mousson. »
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Sifflet en forme de cavalier Ce sifflet en terre cuite a pu servir de jouet. Le buste, troué par l'orifice du sifflet, représente un noble vêtu d'un habit de luxe et tenant une aumônière dans sa main gauche.
Plusieurs sifflets en forme de cavaliers, souvent réduits au buste du personnage, ont été retrouvés à Metz, datés de la fin du Moyen Âge.
Il a été collecté sur le site de la commanderie des Templiers, englobé après 1556 dans la citadelle des troupes d'occupation françaises.
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Cheminée aux griffons Cette cheminée monumentale provient du couvent Sainte-Élisabeth, installée dans l'hôtel de Raigecourt au XVIIe siècle. Il s'agit probablement d'un des derniers vestiges de l'hôtel patricien. Le manteau est décoré d'une frise d'arcatures entrelacées ; un écu occupe le centre, porté par deux griffons.
La cheminée était au XIXe siècle stockée en plein air et s'est rapidement dégradée. Transportée au musée, elle a été séparée en plusieurs lots : les sculptures ont été préservées à l'intérieur, et le manteau dans le jardin où, comme le note Lorrain à la fin du siècle, il "perd chaque jour une partie de ses sculptures".
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Fauconneau Desch Ce canon de bronze à fût octogonal, autrefois monté sur un affut à deux roues, est appelé fauconneau. Il s'agit d'une pièce d'apparat commandée par la famille Desch, qui y a fait sculpter ses armes et sa devise, la guimbarde. Le canon est daté et signé Maître Denis, qui peut identifier le fondeur mais aussi un possesseur ultérieur. La décoration de cette arme est très riche : les anses sont en forme de dragons, la culasse porte une harpie sculptée, les côtés de l'octogone sont ornés de décors architecturaux, de feuillages et de personnages masculins et féminins. Ce canon provient peut-être de Flandre, ou plus sûrement d'Allemagne du Sud, où des ateliers spécialisés produisent de tels objets de luxe à cette époque.
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Vitrail de sainte Ségolène (cathédrale de Metz) Ce vitrail a été sans doute offert à la cathédrale de Metz par le chanoine Thiébaut Minet, par ailleurs curé de la paroisse Sainte-Ségolène. Très restauré, il est l'oeuvre du maître verrier Valentin Bousch, verrier du chapitre et de la cité de Metz dans la première moitié du XVIe siècle. Situé dans la chapelle Saint-Livier, une des chapelles du chœur, le vitrail représente le donateur à genoux à droite, dans un costume de chanoine ; à gauche, la sainte est représentée en abbesse enseignante, crosse en main et livre ouvert. Le cadre Renaissance est fait de pilastres et d'un entablement jaune d'argent et blanc.
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Fonts baptismaux de Vigneulles
Les fonts baptismaux sont contemporains de la construction de l'église de Vigneulles, due au patronage de Jean Gérard, maire du village et père de Philippe de Vigneulles. Ils ont pu être déposés dans l'église de Lorry après la Révolution.
La partie supérieure, haute de 22 cm, est moderne. La plinthe, haute de 22,5 cm, est plate. Au-dessus, le fût de 37 cm de haut est orné sur chacune de ses huit faces d'une niche en ogive. Au-dessus, le chapiteau de 19 à 24 cm de haut porte une inscription gravée sur cinq des faces. Déclarée illisible par Ernest Bouteiller au XIXe siècle, elle a été déchiffrée par Roch-Stéphane Bour en 1915 : « Priez pour Jean Gérard qui a donné la pierre et la façon, Priez pour celui qui a donné le bassin ».
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Vitrail de Jean Bataille Ce vitrail commandé par Jean Bataille est attribué à l'atelier du verrier Hermann de Munster, qui travaille dans les années 1380 au chantier de la cathédrale.
Le chevalier est vêtu comme un combattant de la fin du XIVe siècle : il porte une jaque, une veste matelassée et serrée, de couleur verte. La ceinture basse (demi-ceint) faite de plaques métalliques articulées, permet d'accrocher les gantelets de fer et l'épée. Sur la tête, le chevalier porte un bassinet dont la visière est relevée. Le cou et le bas du visage sont protégés par un camail en mailles. Le bas du corps est protégé par des cuissières et des jambières, reliées par des genouillères à ailerons. Les pieds sont chaussés de solerets à poulaine et à éperons.
À genoux les mains jointes, Jean Bataille est en prière, l'inscription autour de sa tête invoque la Vierge, qui devait être figurée sur la partie droite du vitrail d'origine : « Memento queso mei Maria mater Dei Omnipotensis » (Souviens-toi de moi, je t'en prie, Marie mère du Dieu Tout-Puissant).
Jean Bataille est identifiable à ses armes situées sur l'écu en-dessous de lui, porté par deux lions. Tous ces fragments ont été remployés ensemble au XIXe siècle pour former une baie sans cohérence (baie 9) dans l'absidiole nord de l'église Saint-Ségolène. Autour de lui, les donatrices, de différentes tailles et de différentes époques, ainsi que d'autres fragments, désignées seulement par leurs prénoms, ne sont pas identifiables.
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Grille de fenêtre Cette belle grille décorative fermait la fenêtre sur rue d'un cabinet voûté, pièce destinée à conserver des objets précieux. Selon G. Collot, il s'agit d'un « magnifique exemple de ferronnerie [...] Aux éléments internes simplement ondulés et montés symétriquement s'oppose le travail de l'encadrement : torsades plus ou moins sculptées et fleurons ».
La grille a été dessinée par l'architecte Schmitz au XIXe siècle, alors qu'elle était en place au 1, rue des Bons-Enfants. En 1966, elle été collectée, avant le quartier soit démoli et que la rue disparaisse au profit du centre Saint-Jacques. La maison elle-même avait été reconstruite au XVIIIe siècle par Louis Masson, conseiller au Parlement de Metz, et la grille avait pu être remployée dans la nouvelle construction. La maison de Philippe de Vigneulles s'élevait à proximité immédiate, mais rien ne prouve que la grille vienne de sa maison.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas Ce carreau de pavement est carré à décor géométrique (motif de losange) et provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas : personnage assis Ce carreau de pavement porte une figure blanche sur un fond rouge. Il peut s'agir d'un personnage assis dont seules les deux jambes seraient intactes. Ce carreau provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas : oiseau Ce carreau de pavement figuré représente un oiseau : on distingue les deux serres et le bec jaune, le corps vert. Il provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Carreau de poêle niche : le jeune noble Ce beau carreau de poêle a été découvert sur le site d'un atelier de potier. Il s'agit d'un carreau-niche, moulé autour d'une alvéole semi-cylindrique. Le personnage est en haut-relief sur un décor d'architecture de trilobes gothiques ornées de lancettes évidées. Le visage du personnage est jaune, et son chaperon noir. Il est représenté de face, les bras le long du corps. Son costume est celui d'un jeune noble : chaussé de poulaines, il porte un chaperon et un surcot court aux manches outrageusement longues qui lui descendent jusqu'aux mollets.
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Calice de Saint-Pierre-aux-Nonnains Ce calice en argent servait à célébrer la messe. Il a été trouvé dans un sarcophage d'un clerc enterré dans la chapelle sépulcrale qui se trouvait au nord-est de l'église Saint-Pierre.
La tombe a été découverte lors des fouilles de l'archéologue allemand Reusch, en 1942-1944. Les vestiges de la chapelle ont été détruits pour ouvrir un passage entre Saint-Pierre-aux-Nonnains et l'auditorium de l'Arsenal.
Le calice est à coupe hémisphérique, avec une base en pavillon de trompette et un anneau à mi-hauteur du pied.
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Fragment de carreau de pavement de Saint-Nicolas Ce carreau de pavement est carré à décor géométrique (motif de losange) et provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil.
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Carreau de pavement de Saint-Nicolas : couple dansant Ce carreau de pavement provient des fouilles de l'hôpital Saint-Nicolas. Sa technique, la céramique glaçurée, illustre le luxe de l'établissement d'accueil. Le carreau représente peut-être une scène courtoise, un couple dansant.
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Haquebute de Mardigny Le musée de la Cour d'or conserve trois haquebutes en provenance du château de Mardigny. Cette pièce d'artillerie de petit calibre et portative est l'ancêtre du fusil. Elle pèse environ 10 kg et pouvait tirer des balles de plomb (« plommées ») de 25 à 30 mm de diamètre à une cinquantaine de mètres.
Selon un inventaire du début du XVIe siècle, la cité de Metz possédait pas moins de 162 haquebutes, qui constituaient un tiers de son artillerie.
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Serpentine de Mardigny Cette serpentine est une pièce d'artillerie de moyen calibre. Elle se charge par la gueule et pouvait tirer des boulets en métal de 8 cm de diamètre à une distance comprise entre 1 et 2 km. Cette pièce est renforcée par de nombreux anneaux. Deux tourillons permettaient de la fixer. Près de la culasse a été gravé l'écusson de la cité de Metz. Le canon provient donc de l'arsenal de la ville. Au XVe siècle, le château de Mardigny appartenait au chapitre de la cathédrale, mais la cité y entretenait une garnison dotée d'artillerie.
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Cheminée au chien Cette cheminée monumentale est faite d'un manteau crenelé ; une frise sculptée est ornée d'un chien, sans doute un lévrier, et de deux écus. Autrefois peints, ils ont perdu leur polychromie qui permettait d’identifier leurs propriétaires. Ils devaient figurer les deux familles d'un couple : les écus sont inclinés de façon à laisser apparaître les liens noués autour d’une moulure finement sculptée, qui par son relief, donne l’illusion d’une tringle. Au centre du manteau, le chien attaché à un arbre par une chaîne remarquablement travaillée est un symbole de fidélité.
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Cheminée de la ferme Saint-Ladre Le manteau de la cheminée est crénelé ; trois écus sont accrochés à une tringle sculptée en trompe l’œil par un lien évoquant une lanière de cuir. Les écus peuvent être ceux des gouverneurs de l’hôpital. Celui de gauche porte quatre bandes horizontales, pouvant appartenir à la famille des Withier. Celui du centre a un aigle bicéphale où l’on distingue des traces de polychromie rouge : ce sont les armes des Brady, famille propriétaire du domaine de la grange. À droite, l’écu à la bande oblique chargée de trois coquilles peut être celui des Heu.
La cheminée provient d'une dépendance de la ferme Saint-Ladre, qui appartenait à l'hôpital Saint-Nicolas de Metz. En 1867, l’administrateur des hospices donne au musée le manteau de la cheminée et sa taque datée de 1590. Au musée, la cheminée a été reconstituée à partir du manteau, en le complétant par des flancs et une hotte.