-
Les cloches du chapitre cathédral
Avant la Révolution, le chapitre de la cathédrale disposait de 13 cloches, dont huit étaient d'origine médiévale, même si elles devaient régulièrement être refondues quand elles étaient fêlées. Les plus grosses étaient appelées Marie, Catherine, Barbe et Pontenotte. Selon Bégin, Pontenotte aurait eu pour parrain Bertrand de Jurue, maître-échevin en 1328. Barbe était gravée aux armes d'Adhémar de Monteil, évêque de 1327 à 1361. Marie avait été fondue en 1438 selon le témoignage du chroniqueur Jean de Saint-Dizier, et Catherine en 1535. Ces quatre cloches sonnaient pour la messe du dimanche et les principaux offices. Trois autres cloches, plus modestes, sonnaient pour les petits offices. Appelées Chardaye, Meugniaye et Pomme-Gaudet, elles dataient peut-être du XVe siècle. Enfin, une huitième cloche médiévale, le Bassin d'Argent, sonnait pour l'avènement et la mort de l'évêque. Selon l'inscription relevée par Bégin, elle aurait daté de 1230 et aurait porté les noms des familles de Heu, de Cherisey, Liétals, Raigecourt, Gournay et Baudoche. Or les Heu n'étaient pas encore installés à Metz en 1230, pas plus que les Raigecourt : la cloche doit être postérieure et sa date est un souvenir historique.
Refondue en 1665, Marie sonne toujours à la cathédrale. Catherine a été refondue en 1890. Les autres ont disparues et ont été remplacées aux XIXe et XXe siècles.
-
Stèle romaine découverte en 1513 Cette stèle antique conserve le portrait et le nom d'un potier gaulois appelé Casatus ("Casato Carati / Fictiliario filii .H. P. C."). Elle provient peut-être de la nécropole qui s'étendait à l'époque romaine dans la quartier Saint-Jacques, et avait été remployée comme fondation de la muraille à la fin de l'Antiquité. En 1513, selon le témoignage des Chroniques de Philippe de Vigneulles, elle est découverte lors de travaux rue des Murs. La stèle mise à jour et 18 autres blocs sont encastrés dans le mur des maisons voisines,. En 1602, Jean-Jacques Boissard les dessine dans son recueil d'Antiquités, Antiquarum inscriptionum. On perd ensuite la trace de ces stèles, à l'exception d'une seule, celle du potier Casatus. En 1907, ultime redécouverte, sa stèle est retrouvée lors de la démolition d'une maison rue des Murs. Elle est désormais conservée au musée de la Cour d'Or, témoignage le plus ancien d'un intérêt des Messins pour la conservation des vestiges archéologiques de Divodurum.
-
Galons de mitre de Jehan Faquelo La tombe de Jean Faquelo, évêque suffragant de Metz mort en 1452, a été découverte au couvent des Récollets en 1973. On y a trouvé de nombreux fragments de tissu, dont des galons de laines, tissés au petit métier avec des fils de soie et d'argent. Sur le drap de laine on trouve deux coutures dont une joignant les deux pièces. On a identifié ces fragments avec les restes de la mitre du défunt, la coiffe témoignant de son rang d'évêque.
-
Verrière du transept sud de la cathédrale de Metz
Valentin Bousch réalise la verrière du transept sud de la cathédrale Saint-Étienne en deux étapes : la partie haute est financée par le chapitre de la cathédrale en 1521. Elle représente un soleil entouré d'anges. En 1525, Valentin Bousch commence les trois niveaux de lancettes. Le chanoine Evrard Marlier mort cette année-là, était lui-même l'exécuteur testamentaire de son oncle le chanoine Otto Savin, décédé un demi-siècle plus tôt. Grâce à ces legs, Bousch termine la verrière en 1527. L'œuvre est inspirée du peintre allemand Hans Baldung Grien (1484-1545). Deux séries de saints évêques de Metz, en haut et en bas, et une série de saintes, au milieu, sont présentés dans un décor d'architecture Renaissance.
-
Tombeau de Pierre Perrat (†1400)
L'architecte Pierre Perrat est inhumé dans la cathédrale Saint-Étienne, dans le collatéral droit. Son tombeau a disparu, mais il nous est connu par un description de Sébastien Dieudonné. L'épitaphe a été reconstitué en 1868 d’après son texte, sans le « Priez Dieu pour lui » final. Dieudonné décrit le tombeau, avec Perrat à genoux devant la Vierge de l’autel. Émile Bégin le dessine d’après ces indications :
« DESOUS CEST ALTEIT MAISTRE PIERRE PERRAT
LE MASSON MAISTRE DE LOWRAIGE DE LEGLIXE
DE SAIANS ET MASTRE DE LOVRAIGE DE LA CITEIT
DE MES ET DE LEGLIXE DE TOULT ET DE VERDUN
QUI MOURUT LE XXVe JOUR DU MOIY DE JULET LAN
DE GRACE NOTRE SIGNOUR M ET CCCC. »
« Dessous cet autel gît maître Pierre PERRAT
le maçon maître de l’ouvrage de l’Église
de séant (d’ici) et maître d’œuvre de la cité
de Metz et de l’église de Notre-Dame des Carmes
et de la grande église (cathédrale) de Toul et de Verdun
qui mourut le 25e jour du mois de juillet de l’an
de grâce de Notre Seigneur 1400 »
-
Vitraux de Thomas de Clinchamp à l'église de Fèves
Thomas de Clinchamp, verrier de la cathédrale, est intervenu à Fèves. On conserve trois vitraux anciens, des baies à deux lancettes, restaurées en 1892. Pendant l'occupation, ces vitraux sont déposés et mis à l'abri dans la cave du presbytère de Fèves. Malheureusement, les caisses sont retrouvées défoncées et certains panneaux des vitraux sont piétinés. Ils sont restauré par l'atelier Gaudin à partir de 1947.
Les vitraux sont offerts à l'église de Fèves par Lambert Pierreson, chanoine de la cathédrale de Metz. Le vitrail de la baie axiale est signé « Hoc opus fecit Thomas » ce qui permet d'attribuer l'ouvrage à Thomas de Clinchamp, auteur de vitraux à Norroy-le-Veneur, à Magny et à la cathédrale de Metz.
La baie 0 (à deux lancettes et tympan) représente l’Annonciation sur fond de damas bleu et comporte l'inscription « VERBUM CARO FACTUM EST / HOC OPUS FECIT THOMAS ».
La baie 1 présente sur le tympan sont représentés des anges qui portent les tables de la loi et sur les lancettes, on retrouve saint Vincent, le donateur, Lambert Pierresson, avec son monogramme dans un écu, et un saint Martyr. Sous les personnages figure l'inscription en lettres gothiques « Messire Lambert Pierreson chanoine de l'abbaye de Fève ». Ce vitrail a été l'objet d'une lourde restauration.
La baie 2 montre sur le tympan des anges portant des calices et sur les lancettes, saint Nicolas ressuscitant trois enfants et sainte Odile libérant son père des flammes du purgatoire.
-
Vitraux de Sainte-Barbe : Philippe de Serrières et ses filles Ces vitraux de la cathédrale Saint-Étienne (baie 7) ont été créés par Valentin Bousch pour Claude Baudoche et son épouse Yolande de Croÿ. Ils se trouvaient à l’église Sainte-Barbe avant sa destruction en 1829. Acquis par le chapitre, ils ont été restaurés et remontés dans la cathédrale en 1855, dans la chapelle Saint-Joseph, à gauche derrière le chœur.
Les personnages prennent place dans un grand édifice Renaissance blanc et or, richement décoré, orné de deux conques. À gauche, la femme à genoux devant son livre de prière est la première épouse de Claude Baudoche, Philippe de Serrières, décédée en 1504. Elle est présentée par son saint patron, l'apôtre Philippe, qui tient l'attribut de son martyre, la croix à double traverse. Derrière Philippe se tiennent ses deux filles, Claude et Bonne, l'une brune et l'autre blonde. Elles sont présentées par sainte Catherine, la sainte la plus populaire à la fin du Moyen Âge, reconnaissable à l'épée de son martyre.
-
Sceau de Gaspard II de Heu (1575) Le sceau de Gaspard de Heu porte l'écu familial (à la bande chargée de 3 coquilles. Le timbre n'est pas visible, mais seulement une partie des lambrequins.
-
Sceau de Robert de Heu (1535) Le sceau armorié de Robert de Heu, seigneur de Montoy, porte l'écu des Heu (à la bande chargée de trois coquilles). L'écu empiète sur la légende ; il est timbré d'un heaume de face à cimier (anneau) et à lambrequins.
-
Sceau de Nicolle III de Heu (1524) En 1524, le sceau de Nicolle de Heu possède une empreinte à deux faces. Le contre-sceau, de l'autre côté du sceau, est armorié (aux armes des Heu : à la bande chargée de 3 coquilles), sans timbre, et l'écu est surmonté dans le champ de 3 initiales : « N D H » (Nicolle de Heu).
-
Paire de semelles de Jean Faquelo La tombe de Jean Faquelo, évêque suffragant de Metz mort en 1452, a été découverte au couvent des Récollets en 1973. On y a trouvé, entre autres, une paire de semelles et contre-semelles, avec des fragments de soie qui peuvent appartenir aux chaussures ou aux chausses, l'habit porté par le défunt. Avec des semelles de 27 cm de long, l'évêque chaussait donc l'équivalent du 42.
-
Sceau de Nicolle III de Heu (1504) Le sceau armorié de Nicole de Heu porte l'écu des Heu (à la bande chargée de trois coquilles). L'écu est penché, empiétant sur la légende, timbré d'un heaume de profil à cimier (un anneau) et à lambrequin.
-
Bagues de Jean Faquelo La tombe de Jean Faquelo, évêque suffragant de Metz mort en 1452, a été découverte au couvent des Récollets en 1973. On y a trouvé, entre autres, deux bagues en bronze, au chaton décoré d'une perle de corail.
-
Crosse de Jean Faquelo La tombe de Jean Faquelo, évêque suffragant de Metz, a été découverte au couvent des Récollets en 1973. On y a trouvé, entre autres objets, une crosse d'évêque. La volute se termine en gueule de dragon et le champ est décoré d'une crucifixion. Le cylindre est rythmé par trois anneaux torsadés. L'échine de la crosse est décorée d'un motif végétal.
-
La collection numismatique de Nicolle IV de Heu
Nicolle IV de Heu a dressé l'inventaire de ses collections de monnaies : 47 pièces, qu'il appelle des médailles. La période antique représente 65% de la collection tandis que le reste concerne la période médiévale. Cet ensemble riche et varié illustre une véritable passion pour la numismatique et l'Antiquité. Ces médailles étaient peut-être conservées au château d’Ennery ou bien dans l’hôtel messin des Heu. Elles ont disparu et ne sont plus documentées que par leur inventaire dans le Livre des Heu.
-
Sceau de Jean Faquelo (†1452) Le frère franciscain Jean Fauquelo est nommé évêque suffragant de Metz, auxiliaire de l'évêque en titre, et reçoit le titre honorifique d'évêque de Coria. Son sceau témoigne de son parcours : il a la forme d'un sceau de clerc, en navette, dans son berceau de cire blanche. Dans une niche gothique, saint François, fondateur de son ordre, est représenté agenouillé recevant les stigmates. Sur le registre inférieur on voit l'évêque agenouillé et un écu. La légende porte : « FR. IOHANES FAKELO: DEI: GRA EPS: CAURIEN", soit "Sceau du frère Jean Faquelo, par la grâce de Dieu, évêque de Coria ».
-
Cheminée du Passe-Temps Cette cheminée monumentale ornait l'hôtel du Passe-Temps construit par Pierre Baudoche entre 1486 et 1488. Le manteau est sculpté de six écus, dont, selon les relevés de Charles Lorrain au XIXe siècle, trois étaient encore peints des armes des La Marck, des Anglure et des Baudoche. Mais son dessin montre à gauche un écu sans peinture qui ne porte pas les grelots des Anglure mais une croix engrêlée (comme celle des Lenoncourt) ; au milieu un écu parti portant la fasce et le lion des La Marck, et un autre écu parti des armes des Baudoche et d'un aigle noir sur fond d'or (non identifié).
Pierre Baudoche, qui fait construire l'hôtel du Passe-Temps en 1486, avait épousé Bonne de la Marck, dont la soeur Claude, morte avant 1489, était l'épouse de Louis de Lenoncourt.
-
Enseigne de pèlerinage : sainte Barbe Cette toute petite pièce de métal est un souvenir de pèlerinage. Sainte barbe est reconnaissable aux attributs qu'elle porte : la tour où selon la légende son père l'a enfermée, la couronne rappelant ses origines princières légendaires, et la palme, qui témoigne de son martyre. Sainte Barbe (ou Barbara) est une des saintes protectrices les plus populaires de la fin du Moyen Âge, devient la patronne du pays de Metz et le sanctuaire de Sainte-Barbe un pèlerinage populaire pour les citadins : située à 17 km de la ville, l'église pouvait faire l'objet d'un aller-et-retour dans la journée. L'enseigne a été trouvée lors des fouilles du Petit Saulcy, sous la place de la Comédie.
-
Haquebute de Mardigny Le musée de la Cour d'or conserve trois haquebutes en provenance du château de Mardigny. Cette pièce d'artillerie de petit calibre et portative est l'ancêtre du fusil. Elle pèse environ 10 kg et pouvait tirer des balles de plomb (« plommées ») de 25 à 30 mm de diamètre à une cinquantaine de mètres.
Selon un inventaire du début du XVIe siècle, la cité de Metz possédait pas moins de 162 haquebutes, qui constituaient un tiers de son artillerie.
-
Collier d'or de saint Étienne offert par Nicolle Louve
En 1448, Nicolle Louve donne au trésor de la cathédrale un collier en or pour le suspendre au cou du buste-reliquaire de saint Étienne. Le patricien s'inscrit ainsi dans les pas des empereurs de la dynastie de Luxembourg, Charles donateur du buste et Sigismond de qui il tient le collier. Le patricien Poince Grognat avait offert un premier collier en 1417. Il est possible que Nicolle Louve ait voulu faire encore mieux que lui : son collier porte une inscription beaucoup plus longue ; il semble plus élaboré, avec une croix et une louve gravée, emblème parlant de son lignage.
-
Collier d'or de saint Étienne offert par Poince Grognat
Poince Grognat donne au trésor de la cathédrale un collier en or pour le suspendre au cou du buste-reliquaire de saint Étienne. La statue était un don de l'empereur Charles IV en personne : le patricien s'inscrit ainsi dans les pas de l'empereur. Le collier était fait d'anneaux d'or allongés auxquels sont attachées deux petite plaquettes gravées des textes « F. Ponce Grognat chevalier » et « L’an MCCCCXVII donait ce coliet » (« a donné ce collier en 1417 »). Le F de la première plaquette peut être l'initiale du latin « fecit » (m'a fait faire), ou être une erreur de lecture pour le S de « seigneur ».
Au XIXe siècle, Émile-Auguste Bégin mentionne l'objet et édite les inscriptions, sans préciser sa source : ses informations sont donc invérifiables.
-
Buste-reliquaire de saint Étienne
En 1365, l'évêque Thierry Bayer enrichit la cathédrale d'un magnifique buste-reliquaire : une statue de vermeil ornée de pierres précieuses qui contient des reliques du saint patron de la cathédrale, saint Étienne, le premier des martyrs. Le buste est donné par l'empereur Charles IV de Luxembourg, qui le tenait lui-même du pape Urbain V.
Au XVe siècle, deux patriciens enrichissent le buste en offrant chacun un collier d'or : Poince Grognat en 1417 et Nicolle Louve en 1448.
-
Inscription du moulin de la Porte-aux-Chevaux En 1547, la cité reconstruit les moulins de la Porte-aux-Chevaux, à l'emplacement de l'actuel pont de la Préfecture. Une inscription commémorative y est installée ; du plomb est coulé dans les lettres gravées pour la rendre plus lisible. Composée en vers de dix syllabes (décasyllabes), elle conserve les noms des trois patriciens qui ont supervisé les travaux, et celui du constructeur.
Traduction :
« Au mois de juin de l'an mille cinq cent
quarante-sept, par avis et bon sens
d'un chevalier et de deux écuyers,
Ces beaux moulins très bons et singuliers
Pour la cité, furent tous terminés.
Le chevalier fut Michel Le Gronnais,
Androuin Roucel l'un des écuyers
L'autre Robert de Heu. Et l'ouvrier
Qui les finit cette année et saison
Était nommé maître Jean de Mousson. »
-
Sifflet en forme de cavalier Ce sifflet en terre cuite a pu servir de jouet. Le buste, troué par l'orifice du sifflet, représente un noble vêtu d'un habit de luxe et tenant une aumônière dans sa main gauche.
Plusieurs sifflets en forme de cavaliers, souvent réduits au buste du personnage, ont été retrouvés à Metz, datés de la fin du Moyen Âge.
Il a été collecté sur le site de la commanderie des Templiers, englobé après 1556 dans la citadelle des troupes d'occupation françaises.
-
Cheminée aux griffons Cette cheminée monumentale provient du couvent Sainte-Élisabeth, installée dans l'hôtel de Raigecourt au XVIIe siècle. Il s'agit probablement d'un des derniers vestiges de l'hôtel patricien. Le manteau est décoré d'une frise d'arcatures entrelacées ; un écu occupe le centre, porté par deux griffons.
La cheminée était au XIXe siècle stockée en plein air et s'est rapidement dégradée. Transportée au musée, elle a été séparée en plusieurs lots : les sculptures ont été préservées à l'intérieur, et le manteau dans le jardin où, comme le note Lorrain à la fin du siècle, il "perd chaque jour une partie de ses sculptures".