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Maison, 1 en Jurue : la synagogue médiévale? Cette maison des XIIe et XIIIe siècles, aujourd'hui démolie, a fasciné les érudits messins du XIXe siècle, qui ont voulu y voir la synagogue des Juifs de Metz au Moyen Âge. La maison comprenait alors deux étages et conservait des salles décorées d'arcatures romanes. Elle était située entre cour et jardin et de deux accès, en Jurue, côté cour, et rue d'Enfer, côté jardin. La cour était équipée d'un puits.
En 1845, Émile Bégin identifie la maison comme une synagogue mais reproduit comme tribune des femmes l’étage de la chapelle Saint-Genest, qui est située au 3 en Jurue. En 1856, Georges Boulangé plaide pour situer la synagogue au n°1 : « l’ancienne synagogue existe encore intégralement et sert aujourd’hui d’atelier à un coutelier, au fond de la cour de la maison portant le numéro 1 de la rue Jurue ».
De fait, la communauté juive de Metz, mentionnée à partir de 888, est importante aux XIe et XIIe : les écoles rabbiniques des régions voisines accueillent des « sages lorrains » (Hakmei Lotar), dont le plus célèbre est rabbi Gershon ben Yehuda, qui enseigne à Mayence jusqu'à sa mort en 1040. Mais la puissance juive disparaît au tournant du XIIIe siècle, quand le pouvoir des paraiges s'affirme. Quand les archives sont conservées, à partir du XIIIe siècle, plus aucune présence juive n'est attestée en Jurue, nom qui signifie pourtant la rue des Juifs. Une synagogue a forcément existé, mais Jean-Luc Fray conclut que rien ne prouve qu'elle ait été située au n°1 de la Jurue.
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Étuves du Tombois
Selon les relevés de Frédéric Ferber, Metz possède à la fin du Moyen Âge 16 à 20 établissements de bains chauds, qui sont des lieux d'hygiène mais aussi des lieux de sociabilité. On y vient pour prendre un bain d'eau chaude ou seulement un bain de vapeur. La moitié des étuves sont situés sur la Moselle et l'autre sur la Seille, comme l'étuve du Tombois, située en Chandellerue. Était-elle mixte, ou les deux sexes y étaient-ils séparés, comme c'est de plus en plus le cas à la fin du Moyen Âge? La documentation ne permet pas de le dire. Les tenanciers, « stuveurs », travaillent souvent en couple, comme ceux que Philippe de Vigneulles met en scène dans un de ses contes, où la « stuveresse » trompe son mari avec un moine du quartier.
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Maison des Lombards
Cette maison occupait l'angle de la Jurue (n°29) et de la rue de la Fonderie, actuelle rue de l'Abbé-Risse (n°1). Du XIVe siècle à 1514, elle est connue comme "maison des Lombards". En 1430 y habitait Perceval de Fraxinel, banquier de Verceil Lombardie qui vivait du prêt.
Côté Jurue, la maison a conservé des fenêtres trilobées, une devanture d’échoppe avec un arc en anse de panier et une porte d’entrée Renaissance. Côté cour, on remarque des arcs surbaissés et un escalier de style classique.
Une peinture murale a été mise à jour au XXe siècle sur le mur d'une des trois pièces du rez-de-chaussée, aux armoiries non identifiables.
Un plafond peint a été découvert à la fin du XIXe siècle dans une autre des trois pièces.
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Maison, 28 rue de la Chèvre
Cette maison reconstruite au XVIIIe siècle avait conservé plusieurs vestiges médiévaux : une façade sur cour du XIIIe siècle, un tympan sculpté sur la porte, et un plafond peint qui avait été réutilisé. La maison a été détruite en 1964 pour céder la place à une école primaire. Le tympan, très dégradé, a rejoint en partie le musée, tout comme les éléments du plafond.
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Hôtel Baudoche dit hôtel du Passe-Temps L'hôtel Baudoche est fondé Pierre Baudoche entre 1486 et 1488, selon la chronique de Philippe de Vigneulles. Il est composé de nombreux corps de logis. Situé sur l'île du Pontiffroy, au bord de la Moselle, il s'agit d'une maison de plaisance destinée, comme son nom l'indique, aux loisirs. D'autres hôtels longeaient la Moselle comme l'hôtel Bonne-Aventure et l'hôtel Vide-Bouteille. Sur la façade du Passe-Temps était gravée l'inscription suivante :
Passe-Temps pour gens solacier,
Est nommée ceste maison,
Qui par avant longue saison,
Se nommait le moulin Grangier
Les chroniques rapportent plusieurs visites de princes à Metz, logés à l'hôtel Baudoche. Le roi des Romains Maximilien de Habsbourg y loge le 27 septembre 1498. Les duchesses de Lorraine en font de même : Philippe de Gueldres en 1498 et Renée de Bourbon-Montpensier en 1523. À la mort de François Baudoche, petit-fils de Pierre, en 1558, l'hôtel sort du patrimoine familial. En 1560, il appartient à Jean de Morbach, un échevin de Sierck. L'hôtel prend alors le nom de maison de Morbach. Claude de Chastillon qui réalisent plusieurs gravures de bâtiments remarquables de la ville représente le Passe-Temps tel qu'il était en 1610, nous donnant un aperçu de l'ampleur du complexe.
Il est par la suite acheté par Paul Ferry en 1637 et revendu en 1650. Après 1690, l'édifice en ruines est démembré et les bâtiments sont détruits entre 1737 et 1757. II est détruit au début du XIXe siècle. Il n'en reste plus aujourd'hui qu'une tour visible sur le site du Lycée Fabert, et une cheminée monumentale déposée au musée de la Cour d'Or.
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Grange des Antonistes
La Grange des Antonistes était un grenier à céréales construit au début du XIVᵉ siècle par la commanderie Saint-Antoine, l'implantation messine de l'ordre religieux des Antonins, qui gérait un hôpital.
Située rue des Piques, en contrebas de la cathédrale, cette imposante structure cubique est dotée de créneaux et de fenêtres trilobées. Elle est une des trois granges médiévales conservées à Metz, avec le grenier de Chèvremont et la grange du Saint-Esprit. Au fil des siècles, elle a connu diverses modifications, notamment aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, et a été utilisée à des fins variées, y compris comme entrepôt municipal. Classée monument historique en 1994, elle est aujourd'hui une propriété privée accueillant des entreprises locales.
Les Antonistes de Metz (ou Antonins) étaient une communauté religieuse hospitalière sous le patronage de Saint Antoine l'Ermite. Cet ordre suivait la règle de Saint Augustin et se consacrait notamment à l’assistance aux pauvres et aux soins des malades atteints d'ergotisme, (le mal des ardents ou feu de Saint-Antoine).
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Grande maison de Jurue puis maison du Doyen L'histoire de ce bâtiment connu comme l'ancien hôtel de la famille de la Court connaît une trajectoire mouvementée aux XIVe et XVe siècle. La famille de la Court est un lignage messin qui est particulièrement lié au paraige de Jurue. En effet, en 1267, Jean de la Court (†1288) y possède 5 maisons localisés devant la cour de Sainte-Croix en Jurue. La maison qu'on désigne comme la « Grande maison de la Place Jurue » appartient à la fin du XIIIe siècle à Guillaume de la Court, un chanoine de la cathédrale et frère de Jean. C'est dans cet hôtel praticien qu'un autel dédié à sainte Catherine est fondé par Poince Ruèce, veuve de Nicolle de la Court (neveu de Guillaume) et par Alixette sa fille. L'autel est par la suite transféré à une date inconnue avant 1344 à l'église Sainte-Croix. Elles fondent également en 1321 l'hôpital Pontiffroy.
La maison paraît ensuite avoir passé à Amiette de la Court, fille de Nicolle et de Poince, puis en dot à son époux Jean Le Hungre. Lors du partage des biens de Jean Le Hungre en 1337 par sa veuve Amiette et par son frère Jean de la Court, la « Grand maison que fut Willame de la Court sur la Place en Jurue » passe finalement aux mains de Guillaume Le Hungre, fils d'Amiette et de Jean. On perd ensuite la trace des propriétaires de la maison pendant près d'un siècle.
Avant 1440, la cité l'achète et la transforme pour abriter l'administration des impôts. Cette acquisition s'inscrit dans une suite d'achats par la ville pour installer différentes commissions spécialisées, comme les Sept de la Maletôte qui ne peut plus œuvrer au Palais des Treize faute d'espace. À partir de 1379, ils travaillent dans une maison en location. Quelques années plus tard, la ville décide d'acquérir finalement les maisons et bâtiments dans lesquels les différentes septeries sont installées. C'est ce qui semble avoir été le cas pour la « Grande maison de Jurue » selon Pierre-Édouard Wagner.
On l'appelle désormais l'hôtel de la Bulette, car c'est là que sont rédigés les contrats concernant les propriétés : à la fin de la rédaction de chaque acte, une gouttelette de cire (nommée bulette), servait alors de validation. Mais la maison abrite aussi les services de l’enregistrement de la maltôte, un impôt extraordinaire, qui s'appliquait à des biens de consommation courante, vin, bière, cire... L’hôtel de la Bulette est aussi, plus souvent, appelé « la maison du Doyen », ou encore « la Maison de la Ville », « la maison des prisonniers ». En effet, les magistrats s’étaient réservé l’utilisation des caves ; une partie est aménagée en prison accueillant le plus souvent des prisonniers de guerre, placés sous la garde d’un « doyen des prisonniers » ; ce poste de concierge étant généralement confié au doyen des sergents des Treize. L’hôtel devient définitivement une prison en 1507 et le reste jusqu'en 1792.
En 1931-1934, le bâtiment est démoli pour laisser place à l’hôpital Sainte-Croix. Seule la porte à bossages baroques est conservée et remontée rue des Récollets. La façade que l’on voit aujourd’hui est une réplique de la façade médiévale
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Grenier de Chèvremont Le Grenier de Chèvremont est un exemple remarquable de l'architecture civile médiévale à Metz. Dans les années 1430-1440, plusieurs grandes villes du Saint-Empire construisent de vastes greniers municipaux (Bâle, Cologne, Strasbourg) alors que le refroidissement climatique augmente les risques de famines. Il s'agit de nourrir la population en cas de mauvaises récoltes, et de disposer d'une réserve monnayable les bonnes années. Metz suit leur exemple : en 1456, la cité achète la maison de Jean Staiffenel le Clerc pour agrandir une grange qu'elle possède au lieu-dit Chèvremont. Les travaux effectués entre 1457 et 1459 permettent de construire un vaste grenier de cinq étages et de 16,5 x 31 m. La structure est adaptée au poids des stocks de grain : les arcs du rez-de-chaussée soutiennent les colonnes qui s'élèvent sur 4 étages. En 1536, un contrefort extérieur est tout de même ajouté sur la rue. L'édifice se distingue par ses « murs-écran » et ses nombreuses ouvertures, qui permettent une aération optimale des stocks de grains et de farine. Classé monument historique en 1924, le Grenier de Chèvremont fait aujourd'hui partie des Musées de la Cour d'Or et abrite, au rez-de-chaussée, une collection de statuaire religieuse médiévale.
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Maison des têtes La Maison des têtes a été construite entre 1518 et 1529 au 33 en Fournirue : les dates étaient inscrites sur un écu au linteau de l'escalier. Elle doit son nom aux cinq bustes sculptés qui figuraient sur sa façade. Le plan de la maison est celui des principaux hôtels particuliers messins depuis le Moyen Âge : une maison bloc à deux étages avec une galerie au premier, l'étage noble, et une tour d'angle abritant un escalier à vis. Mais par son décor, cette maison était peut-être le plus bel exemple de décor Renaissance du début du XVIe siècle à Metz.
La maison est démolie en 1974 lors de la construction du centre Saint-Jacques. Sa façade a été reconstituée en 1976,mais au n°51 en Fournirue. Les bustes qui y figurent sont des reproductions. À la fin du XVIe siècle, la Maison des têtes était la demeure de l'orfèvre Jean Aubry et a pu être construite par un de ses ancêtres. La façade et l'escalier de la maison étaient ornés de nombreuses sculptures Renaissance. Quatre des bustes ont été déposés et vendus en 1913, sont aujourd'hui conservés au musée de la Cour d'or qui les avaient rachetés en 1973. Le cinquième buste est lui conservé au Museum of Fine Arts de Boston. Une autre sculpture de tête, qui ornait la cour, est au musée de la Cour d'or. Deux dernières têtes sculptées ont disparu et ne sont plus connues que par des relevés de l'archéologue Wilhlem Schmitz à la fin du XIXe siècle.
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École rabbinique (1619-1847)
Une communauté juive se réimplante à Metz à l'époque moderne lors de l'occupation française. Elle installe ses bâtiments religieux en Basse-Saulnerie en 1619. La synagogue a été détruite en 1847, l’école rabbinique en 1853. Des sculptures provenant de l'école rabbinique sont encore conservées.
Selon un témoignage oral recueilli par Auguste Migette, les bâtiments auraient occupé le premier emplacement du couvent des Carmes, après 1254 et avant 1275. Le décor intérieur qu'il dessine est un bon témoignage de l'habitat du XIIIe siècle, qui a été ici préservé jusqu'au XIXe siècle.
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Palais épiscopal
Le palais de l'évêque de Metz était situé près de la cathédrale, au coeur de la cité : il a donné son nom à la rue du Palais. Après le début du XIVe siècle, les évêques résident dans leur résidence de Vic-sur-Seille, mais le palais leur sert lors de leurs séjours en ville. Il est aussi utilisé lors de grandes cérémonies et pour accueillir les princes de passage..
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Salle aux devises (hôtel de Gargan) Dans ses carnets, Auguste Prost a conservé la description d'une salle de l'hôtel de Gargan construite par le chanoine Nicolle Desch. Cette salle d'apparat, à l'étage, était divisée par une rangée de colonnes ornées de chapiteaux sculptés, de devises latines et d'armoiries.
Le programme est à la fois familial et moralisateur. Les emblèmes (des guimbardes) et les armoiries sont ceux de la famille Desch et de ses alliances. Les devises sont des proverbes dénonçant l'oisiveté :
- « Panem otiosa non habebit » / « celle qui est oisive n'aura pas de pain » ;
- « Qui non laborat, non manducet » / « qui ne travaille pas ne mangera pas » ;
- « nihil difficile volenti » / « rien de difficile à celui qui veut ».
D'autres sont des citations de la Bible :
- « Jugum Domini Suave et onus eius [leve] » / « le joug du Seigneur est facile à porter, son fardeau est léger » (Mt, 11, 30) ;
- « Qui perseveraverit salvus erit » / « celui qui persévérera sera sauvé » (Mt 24, 13) ;
- « Non coronabitur nisi qui certaverit » / « on ne reçoit la couronne que si l'on respecte les règles » (Tim., 2, 5).
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Auberge de la Tête d'Or
Cette auberge est mentionnée du XIVe au XVIIe siècle ; ses bâtiments s'étendaient de la rue de la Tête d'Or, qui en a gardé le nom, jusqu'à la rue des Bons-Enfants. A partir de la fin du XVe siècle, les chroniques mentionnent régulièrement le séjour de riches étrangers et d'ambassadeurs dans cette auberge, qui est donc alors une des principales de la ville.
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Porte Sainte-Barbe La porte Sainte-Barbe était une des principales entrées fortifiées de Metz, construite au début du XIIIe siècle voire dans les dernières années du XIIe siècle. Elle s'ouvrait du côté du nord, au bout de la rue en Ayest, donnait sur le Pont Rengmont qui traversait la Seille et conduisait aux routes du nord vers Trêves et du nord-est, dit le Haut Chemin.
Au XIIIe siècle, la porte est appelée porte de Parnemaille du nom du faubourg situé de l'autre côté de la Seille. Elle prend le nom de porte du pont Rengmont au XVe siècle, puis de porte Sainte-Barbe au XVIe siècle, à cause de la popularité du pèlerinage à Sainte-Barbe, sanctuaire situé sur le Haut Chemin.
Comme la porte des Allemands, la porte Sainte-Barbe est régulièrement modernisée aux XIVe-XVIe siècles. Elle était initialement composée de deux tours protégeant une ouverture. Dès 1385, elle est doublée d'un ouvrage avancé sur la rive droite de la Seille, transformant le pont Rengmont en un pont fortifié (baile). Au XVe siècle, les deux tours sont découvertes pour aménager des plate-formes de tir, puis des canonnières sont percées.
En 1552, la construction du Retranchement de Guise en arrière de la porte la condamne à servir de carrière de pierres. Les derniers vestiges sont détruits en 1904.
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Retranchement de Guise
Entre la Seille et l'actuel boulevard Paixhans, l'ancien quartier du Grand Meix était un quartier de faible densité, traversé par la rue en Ayest, qui débouche sur la porte Sainte-Barbe. En 1552, le duc de Guise, gouverneur pour le roi de France, met la ville en défense et rase le quartier pour construire une zone bastionnée, appelée le retranchement de Guise. Les travaux entraînent la destruction de la paroisse Saint-Hilaire-le-Grand et des églises des soeurs Colette et des frères Baude. En 1902, la démolition du retranchement permet d'exhumer un certain nombre de vestiges de ces églises, souvent sans qu'on puisse les rattacher à l'une ou l'autre.
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Maison de Bibra
Au milieu du XVe siècle, le noble allemand Philippe de Bibra épouse une Messine, Isabelle Desch, et construit une maison de plaisance juste à la sortie de la ville, sur la route d'Allemagne, à côté de la porte des Allemands. En 1542, les ambassadeurs des Etats protestants d'Allemagne y sont hébergés et négocient pour entrer en ville : il s'agit d'obtenir la liberté de culte pour les Protestants messins. Leur entrée en ville provoque une panique.
La maison est démolie lors du siège de 1552.
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Hôtel Le Gronnais, 63 rue Mazelle Cet ancien hôtel, dont on ignore les propriétaires précis, a été détruit vers 1971, selon le témoignage de l'association Renaissance du Vieux Metz (Bulletin Renaissance du Vieux Metz n°6). La grande pièce comprenait une cheminée monumentale de 2m de marge et de 3,30 m de haut, décorée d'une frise gothique flamboyant et d'un écu supporté par des griffons : elle avait été dessinée par Wilhelm Schmitz à la fin du XIXe siècle. La cheminée pouvait dater de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, comme plusieurs autres connues à Metz.
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Hôtel de Jacques Grognat
Selon la chronique de Jacques Desch, Jacques Grognat avait son hôtel devant l'église Saint-Ferroy. Lors de la commune de 1326, les hôtels patriciens sont pillés. La Commune décide de démolir celui de Jacques Grognat, qui échappe à la mort en quittant Metz en secret.
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Hôtel des Baudoche
Au XVIe siècle, la famille Baudoche possède entre autres maisons un hôtel en face de l'église Saint-Martin. En 1506, l'hôtel Baudoche est relié la chapelle Saint-Nicolas, de l'autre côté de la rue, par une galerie aérienne.
En 1552, les religieux de Saint-Symphorien achètent la maison pour y reloger leur couvent. Au XIXe siècle, le couvent devient une prison et la rue Lasalle est élargie : l'hôtel disparaît avec la chapelle et les maisons du quartier.
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Cimetière Saint-Louis
Les humbles ne bénéficient pas d'une sépulture personnelle dans un sanctuaire : ils sont être inhumés de façon anonyme dans un cimetière paroissial, ou au cimetière Saint-Louis, grand espace situé en dehors de l'enceinte urbaine.
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Pont des Grilles de la Moselle
Le pont des Grilles, construit en 1360, complète les fortifications de Metz en protégeant le cours de la Moselle du côté aval. Il s'agit d'un pont couvert, constitué de quatre arches défendues par trois tours. Les arches contiennent des herses que l'on peut monter et descendre, fermant ainsi le cours de la rivière. le pont était aussi appelé « Rhinpont » (c'est-à-dire Pont du Rhin), car il se dressait au « Rhinport » (le port du Rhin) : l'aval de la Moselle permet de rejoindre la vallée du Rhin. Il était encore appelé « pont des Basses Grilles ».
Comme il ne permettait pas le passage des véhicules, le pont est démoli en 1745 et reconstruit. A cette occasion, on découvre une inscription commémorative de sa construction en 1360, que plusieurs érudits messins ont copiée.
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Place de Chambre La place de Chambre est située en contre-bas de la cathédrale : c'est une des trois grandes places médiévales de Metz, la seule qui soit située dans la cité antique, alors que le Champ-à-Seille et la place du Change sont le centre du faubourg marchand qui apparaît au XIIe siècle. Elle tire son nom soit de la « Camera » (chambre) de l'évêque, puisque le quartier était à l'origine sous son autorité, soit de l'hospice tenu par les frères de Saint-Jean, qui accueillait pèlerins et voyageurs entre la place et la Moselle.
En Chambre se tient un marché hebdomadaire des produits alimentaires. La place accueille quelques grands événements ; en 1485, 6000 spectateurs s'y pressent pour une pièce de théâtre, le Jeu de Sainte-Barbe. En 1492, quand la cité veut faire du supplice de Jean de Landremont un acte exemplaire, elle l'organise sur la place.
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Place du Change La place du Change est une des trois grandes places de Metz, avec le Champ-à-Seille son voisin et la place de Chambre. Aujourd'hui appelée place Saint-Louis, elle a gardé la moitié de ses maisons anciennes. Celles-ci témoignent de l'essor de Metz hors des murs romains : la place est allongée car les maisons sont construites le long de la muraille antique, côté campagne. La place était donc dans les faubourgs, avant d'être intégrée dans l'enceinte des années 1220. Elle était alors entièrement entourée de maisons. Elle formait avec la place voisine, le Champ-à-Seille, le coeur commercial de la cité, car c'est là que se tenaient les marchés hebdomadaires. Les changeurs se sont installés sur la place, lui donnant son nom. De très nombreux événements urbains, fêtes, théâtre, joutes, se sont tenus place du Change.
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Maison de Perrin Mortel
La famille Mortel possédait plusieurs bâtiments sur le côté nord de l'église Saint-Simplice, maisons, remises et embarcadère sur la Seille, documentés à partir de 1303. À la fin du XIVe siècle, la maison de Perrin Mortel était située « derrière les changes », c'est-à-dire les étaux des changeurs de la place Saint-Louis. Alixette, fille de Perrin Mortel, vend la maison et ses dépendances au curé de Saint-Simplice en 1390. Le site est occupé à l'époque moderne par le presbytère de la paroisse.
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Hôtel Saint-Livier L'hôtel Saint-Livier dresse encore sa tour au sommet de la colline Sainte-Croix, monument historique et lieu de mémoire, témoin du bâti ancien de la cité et de ses légendes. Il a longtemps été considéré comme une maison romane, dont la tour rappelait l'architecture « italienne » des palais de Metz ; ce souvenir s'ajoutait à la légende médiévale qui en faisait la maison de saint Livier, le chevalier martyr, très populaire à Metz. Les études archéologiques et historiques récentes permettent de rendre cette maison à l'histoire et de la comprendre comme un « objet évolutif ».
La façade gauche présente de nombreux détails d'architecture romane. Une étude archéologique a montré que ces éléments étaient des remplois d'un bâtiment du XIIe siècle dans des murs gothiques. On peut considérer que la reconstruction a voulu préserver l'aspect ancien du bâtiment, peut-être déjà auréolé de légendes : la maison Saint-Livier possédait une valeur patrimoniale dès l'époque gothique, sans doute à cause du souvenir de saint Livier. Mais celui-ci s'étendait-il à toute la maison ? Pierre-Edouard Wagner a montré qu'au XVe siècle, deux bâtiments sont indépendants : la maison de Saint-Livier et ses fenêtres romanes au nord, l'hôtel au sud, qui comptait alors deux hautes tours. Après 1518, la famille de Raigecourt acquiert les deux maisons et en fait une vaste demeure patricienne, appelée maison de Mardigny sur le plan de 1575, d'après la seigneurie dont Anne Desch a héritée. La fresque Renaissance découverte dans le bâtiment sud peut dater de cette période.
Les bâtiments sont largement reconstruits à l'époque moderne et l'une des deux tours est démolie. L'hôtel Saint-Livier abrite aujourd'hui le Fonds régional d'art contemporain. Au XIXe siècle, Wilhelm Schmitz consacre 9 de ses 81 planches au seul hôtel Saint-Livier, témoignage unique de l'architecture profane du XIIe siècle.
En 2002, un plafond peint médiéval est découvert lors des études archéologiques : les 14" planches ont été remployées comme un plancher : son décor n'est plus lisible.