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La Belle-Croix En 1497, un aubergiste nommé Zayer construit un calvaire monumental sur la colline qui surplombe Metz au nord-est, le Désirémont : trois croix de pierre portent les statues de Jésus et des larrons, accompagnées des statues de Marie et Jean.
Quelques années plus tard, un ermite s'installe près du calvaire, dans une maison construite aux frais de François Le Gronnais.
La tradition messine assure ensuite que la distance entre la porte Sainte-Barbe et le calvaire est celle de la Via Dolorosa de Jérusalem, entre le tribunal de Pilate et le Golgotha. La Belle-Croix joue donc le rôle de substitut au pèlerinage en Terre Sainte. Au XVIIe siècle, un tableau de François de Nomé conservé au musée de la Cour d'Or représente la Crucifixion en la situant à la Belle-Croix, avec Metz à l'arrière-plan.
Le fort de Bellecroix a été construit sur l'emplacement du calvaire, seule la toponymie rappelle son existence : à l'époque moderne, le nom de la « Belle Croix » a fini par remplacer celui de Désirémont pour désigner la colline.
Lors de la construction du fort, le calvaire est démonté et installé dans l'église des Carmes ; il est détruit à la Révolution avec l'ensemble des oeuvres du couvent.
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La Grange Daniel
La Grange Daniel est un gagnage situé à Montigny-Lès-Metz, qui tire son nom de la famille Daniel qui la possédait au XIVe siècle. Cugnin Daniel l'aman la cède par testanebt en 1376 à l'une de ses deux filles, Catherine, mariée à Nicolle Drouin. Aux XVI et XVIIe siècle, elle est appelée la Grange-aux-Agneaux, mais il est possible que ce nom soit une déformation du nom de la famille qui la possédait (Daniel, Agnel, Agniel, Agneau). Elle est possédé en 1404 par Nicolle Drouin, alors veuf. On y élève alors 5 chevaux et 10 bovins.
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La Grange-aux-Dames Ce gagnage, un domaine agricole, appartient à Jacques Bertrand en 1404. C'est l'abbaye de Sainte-Croix qui lui avait vendu en 1392. Le domaine compte alors un troupeau de 20 vaches. Jacques Bertrand vend le fief à Jacques de Métry. Au début du XVIe siècle, il est en possession des Desch et devient alors une résidence noble proche de Metz. Le bâtiment est détruit en 1984 ; l’usine Haganis de traitement des déchets est construite sur le site.
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La Grange-aux-Ormes
La Grange-aux-Ormes est un gagnage situé dans le pays de Metz, au sud de la ville près de Marly. Si le château actuel date du XVIIIe siècle, il existait un bâtiment plus ancien construit par les religieux de Notre-Dame-des-Champs avant 1187. En 1321, le gagnage est sous la suzeraineté du comte de Bar qui l'engage pour 300 deniers à un certain Collignon, citain de Metz. Quelques décennies plus tard, en 1404, il est passé aux mains des de Vy. A partir de 1409, il devient une propriété de la cathédrale de Metz et intègre le temporel de l'évêché de Metz. Le fief est cédé à la famille d'Apremont, qui l'engage à plusieurs familles des paraiges messins. En 1500, il est engagé aux Chauvain ; puis le domaine est définitivement vendu par Claude d'Apremont aux Le Gronnais.
Rien ne subsiste du château médiéval. Le parc et jardin à l'arrière du château a été reconverti en golf en 1991, appartenant à Pierre Bogenez.
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La Haute Bévoye
Deux gagnages étaient situés sur l'ancien chemin entre Metz et Peltre, la Haute Bévoye et la Basse Bévoye. La Haute Bévoye, sur une colline, est une ferme-château documentée dès le début du XIVe siècle. En 1404, elle appartient à "Jehan Xaippey", c'est-à-dire Jean de Raigecourt, dit Xappel ; on y élevait alors 12 bovins et 8 chevaux. En plus d'un logis du XVIIIe siècle et de bâtiments d'exploitation, le plan du château médiéval reste lisible, quatre ailes en rectangle entourées d'un fossé ; deux ailes et trois tours rappellent l'état initial.
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Maison-forte d'Aubigny
En 1404, Jean de Vy possède la terre d'Aubigny, près du village de Colombey aujourd'hui disparu. Son métayer y élève un troupeau de vaches. Au XVIe siècle, la maison-forte est une possession des Roucel, après un jeu d'alliance entre les familles de Vy et Baudoche.
En 1564, à la mort d'Androuin Roucel, un conflit de succession éclate entre les petites-nièces et le petit-neuveu d'Androuin, mort sans descendance. Philippe Roucel, avait hérité de son père Warin Roucel d'une moitié de la maison-forte d'Aubigny, alors que les deux filles de Livier Roucel, Anne et Marguerite, cherchaient à recevoir l'autre moitié que possédait Androuin Roucel.
L'actuel château, inscrit aux Monuments historiques, date des XVIe-XVIIIe siècles ; c'est une demeure privée.
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Maison-forte de Bratte
Au début du XVe siècle, la maison-forte de Bratte est tenu par Pierre Renguillon, qui l'a tient par son mariage avec Halwis de Vatimont. Elle est attestée à partir du début du XIVe siècle comme un fief du comté de Bar. Ses vestiges sont intégrés dans une exploitation agricole. Le pigeonnier et l'étable sont modernes, mais le donjon rectangulaire de 20 m. sur 16 de côté et de 7 m. a conservé sa disposition de maison-tour : salle avec grande cheminée au rez-de-chaussée, étage noble habité et greniers au 2e étage.
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Maison-forte de Louvigny (ban Bazin) Il y avait au XVe siècle trois maisons-fortes à Louvigny, car le village était divisé en trois bans seigneuriaux. Il semble que le ban Bazin appartenait en 1387 à Nicole Mortel, qui la cède ensuite à Jean de Jametz. En 1396, Jean Dieu-Ami acquiert le ban en gagière et le possède en 1404. Par sa fille Perrette, la maison-forte passe ensuite dans la famille Le Gronnais. Claudine ou Claude Le Gronnais, épouse de Christophe d'Orjeault, en hérite de son père Michel. Le couple fait reconstruire le bâtiment qui avait été endommagé par la guerre de 1490. Un cartouche daté de 1536 permet de dater l'achèvement des travaux. La maison-forte est alors une place de défense dotée de canonnières et une demeure de plaisance dont il reste quelques décors peints. Le site sert de poste de commandement allemand pendant la Première guerre mondiale et subit de graves dommages, à cause notamment de la construction de blockhaus. La maison-forte est restaurée par une association dans les années 1990 et inscrite aux Monuments historiques, puis à nouveau abandonnée.
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Maison-forte de Port-sur-Seille
Cette maison-forte est reconstruite dans la première moitié du XVe siècle par Philippe de Norroy, seigneur de Port-sur-Seille. Capturé à la bataille de Bulgnéville au service du duc de Lorraine René d'Anjou, il est rançonné par les Bourguignons et n'a pas les moyens de terminer les travaux. En 1431, il engage à la cité de Metz un tiers du château et un quart du village, à tenir en indivision avec lui. En 1444, la cité y entretient un châtelain à la tête d'une garnison : tout en appartenant encore à ses seigneurs, la maison-forte est intégrée à la défense du pays de Metz, dont elle protège la frontière sud, à 10 km à peine de la ville ducale de Pont-à-Mousson.
Les combats de 1914-1918 dévastent le site, dont il ne reste plus que les bases des courtines, et une grande tour carrée, qui comprend deux caves, une grande pièce d'apparat de 100 m² au rez-de-chaussée et les ruines de deux étages.
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Maison-forte de Villers-Laquenexy
La maison-forte de Villers-Laquenexy, située à quelques kilomètres au sud-est de Metz, est possédée au début du XVe siècle par des Messins. En 1404, alors qu'elle appartient à Thiébaut Le Gronnais et à Collin Paillat, elle est attaqué par les troupes de Philippe Ier comte de Nassau, alors en guerre contre les Messins.
On retrouve sa trace près de 40 ans plus tard. En 1444, alors qu'elle appartient désormais à Nicolle Louve, la maison-forte est prise d'assaut par les écorcheurs. C'est Thiébaut, fils de Nicole Louve, qui en hérite. Puis sa fille, Perrette, l'amène en dot à son époux, François Le Gronnais. Le bâtiment passe dès lors aux Gronnais : à leur fils Renaud, puis leur petit-fils Nicolas et leur arrière-petit-fils Renaud. La demeure reste ainsi aux mains des Gronnais jusqu'au XVIIe siècle, moment où elle finalement acquise par la famille Goussaud. Le bâtiment est fortement endommagé pendant un raid aérien en novembre 1944, avant d'être complètement rasé en 1953.
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Nomeny, la Cour des Serrières
Le puissant château de Nomeny était une possession de l'évêque de Metz sur la route menant au Saulnois. Mais la seigneurie a été partagée : sous le château, deux maisons-fortes sont présentes au milieu du bourg. La maison-forte appelée la Cour des Serrières, qui a complètement disparu, était située tout près de l'église ; elle appartenait au cours du XVe siècle à la famille de Serrières : à Pierre de Serrières dit l'Aîné, puis à son fils Jean dit Huttin de Serrières, puis à Claude de Serrières, sa fille qui devient dame du lieu. En raison de son mariage avec Antoine de Serrières, la cour des Serrières passent aux Norroy, aux mains de son fils Claude.
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Nomeny, la Cour du Voué
Le puissant château de Nomeny était possession de l'évêque de Metz sur la route menant au Saulnois. Mais la seigneurie a été partagée : sous le château, deux maisons-fortes sont présentes au milieu du bourg. La maison-forte appelée la Cour du Voué était située dans une rue menant de la Seille au château ; elle appartenait au début du XVe siècle aux familles messines des Corbé puis aux Serrières. Marguerite Corbé, riche héritière du patrimoine familial à la mort de son père Jean Corbé, se marie avec Pierre de Serrières dit l'aîné qui prend le titre de voué de Nomeny. Son fils Jean dit le Huttin en hérite, puis son fils Conrad de Serrières.