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Niche au chevalier Cette niche est sculptée en bas-relief : on y voit un chevalier tenant un bouclier, la lance en arrêt et les pieds tendus dans les étriers, comme s'il allait charger. L'homme porte un cimier de parade : il peut s'agir d'un tournoi plus que d'une bataille. La sculpture s'inscrit dans une niche gothique sommée d'un fleuron, qui est elle-même surmontée de trilobes et de quadrilobes.
Le bas-relief était installé sur une des maisons de la place de Chambre, aux n°6-8, où se trouvait au XIXe siècle l'Hôtel de Paris. Après son entrée dans les collections du musée, il a été dessiné par Lorrain (planche 16 du catalogue manuscrit).
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Encadrement de fenêtre armorié (hôtel de Gargan) Auguste Prost a gardé la trace d'un encadrement de fenêtre ou de porte sculpté déposé dans le jardin de l'hôtel de Gargan. Les armoiries sont celles d'Isabelle Louve, femme de Jean Desch (Desch et Louve) et celles de Poince de Vy (Desch et de Vy), respectivement la grand-mère et la mère du chanoine Nicolle Desch, constructeur de l'hôtel.
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Tympan aux dragons Ce tympan sculpté était situé rue de la Chèvre, au n°28, dans une maison donnant sur la cour, détruite dans les années 1970. Il en reste trois éléments sculptés au musée de la Cour d'Or : deux dragons et un personnage aux cheveux mi-longs, en tunique, qui a pu être identifiée avec sainte Constance. Une inscription fragmentaire a été relevée au XIXe siècle au-dessus : « wi.sart.iuet...? »
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Borne de non-mitoyenneté de Mathieu Gavaie Cette inscription a été trouvée en 1905 à la porte des Allemands. Elle commémore un arbitrage des maîtres des corporations des maçons et des charpentiers sur la propriété d'un mur : Mathieu Gavaie, de Borny, se voit reconnaître la pleine propriété de son mur au détriment de son voisin Jean, dont le nom est illisible. Le texte fragmentaire est daté d'un dimanche avant la Saint-Vincent (22 janvier), une année se terminant en 23 ou 24. Le millésime changeant en mars et la Saint-Vincent tombant un dimanche en 1324, on peut l'inscription du dimanche 20 janvier 1325.
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Devise de la porte Sainte-Barbe « Si nous avons paix dedans, nous avons paix dehors » : cette inscription monumentale était placée sur la porte Sainte-Barbe, entrée principale de Metz par le nord, et faisait figure de devise municipale. Entre 1324 et 1328, la cité connaît successivement une attaque extérieure par les princes de la région (Guerre des quatre seigneurs) et une guerre civile entre le peuple et les patriciens. La devise rappelle ces moments tragiques où les paraiges expulsés de la ville sont venus l'attaquer, et enseigne aux générations futures que la peur de l'invasion étrangère doit inciter les Messins à se réconcilier entre eux. La paix sociale est gage de sécurité, car quand les partis urbains se déchirent, ils font appel aux princes voisins et menacent la franchise de la cité.
L'inscription est aujourd'hui faite de cinq morceaux.
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Gisant de l'évêque Adhémar de Monteil (†1361)
Le gisant de l'évêque de Metz Adhémar de Monteil, mort en 1361, se situe dans la chapelle Saint-Sacrement de la cathédrale de Metz, avec celui de l'évêque Thierry de Boppard. La sculpture est taillée en pierre de Jaumont. Aujourd'hui lourdement abîmée avec la tête est manquante, elle a été recomposée à partir d'éléments découverts en 1899 dans une niche de la crypte où ils avaient été utilisés comme matériaux de remplissage. Il est possible que le gisant provienne en fait du monument funéraire d'Adhémar qui était érigé dans la chapelle des évêques. Louis Boudan en fait un relevé au cours du XVIIIe siècle, alors que la tête du gisant existait toujours. Le gisant représente les armoiries d'Adhémar : une crosse cantonnée de trois croix de Toulouse, lesquelles sont soutenues par un groupe de deux animaux héraldiques, placés aux pieds du personnage.
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Borne de non-mitoyenneté de Poince Louve Comme son père Jean, Poince Louve borne sa propriété avec une inscription qui atteste que le patricien possédait les deux côtés du mur. L'inscription a été retrouvée à la Citadelle en 1901, sans qu'on connaissance précisément le site de découverte.
Traduction : « Ce mur se dresse en toute propriété (tout franchement) sur le domaine (tréfond) du seigneur Poince Louve, et il lui appartient sans que personne d'autre y ait part. »
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Borne de non-mitoyenneté de Jean Louve Cette inscription à deux faces servait de borne à la propriété de Jean Louve, appelée la grande maison d'Outre-Seille. Elle attestait que le patricien possédait les deux côtés du mur. Après la destruction de la maison en 1809, la borne a été encastrée dans un mur rue Mazelle, où elle a été découverte avant de rejoindre le musée en 1856.
Le même texte est gravé des deux côtés (traduction) : "Ce mur est tout à Jean Louve sans qu'autrui y ait part, et il se dresse entièrement sur sa terre".
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Gargouille à tête de moine Cette gargouille représente un moine, à la bouche béante et aux traits grotesquement contractés. Elle a été trouvé dans l'ancien couvent de Sainte-Élisabeth, établi dans les murs de l'hôtel de Raigecourt.
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Stèle de Martin de Laître
À gauche du portail principal de l'église de Lorry, a été encastrée une stèle de la seconde moitié du XIVe siècle. Elle évoque la mémoire de Martin de Laître, ancien seigneur du village, en échange de la célébration de messes et de la cérémonie des Valentins et des Valentines.
Traduction : « Priez pour l'âme de Martin de Laître qui était au moment de sa mort seigneur en partie de cette ville, et qui a donné à la communauté de cette ville 10 livres de cens pour toujours, pour le repos de son âme ».
Le seigneur du village a donc donné ses dépendants d'une rente, en échange de leurs prières. Le souvenir de Martin de Laître comme seigneur bon et généreux était encore vivant sur place au XIXe siècle, alors même que l'inscription n'était plus comprise, avant que le professeur Roch-Stéphane Bour la déchiffre en 1915. Martin serait devenu lépreux et aurait écrit un testament donnant au village la jouissance de 150 ha de bois.
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Monument de Jennette de Heu (XIVe et XVe siècles) Dans l'église Saint-Martin-en-Curtis, ce monument semble composé de plusieurs parties, d'au moins deux époques différentes. En haut, trois peintures de la vie de la Vierge ont été très restaurées.
En bas, le mur est sculptée d'une série de dix arcatures aveugles, sous lesquelles court une inscription incomplète, qui cite le nom de Jennette de Heu, femme de Jean Baudoche ; les armes des Heu et des Baudoche sont placées dans les écoinçons entre les arcatures. Ce monument de Jennette de Heu, morte avant 1373, date de la seconde moitié du XIVe siècle.
À gauche et à droite des arcatures, deux belles sculptures datent du XVe siècle. A gauche, un trompe-l'œil évoque un rideau fermé. A droite, un même rideau s'ouvre sur une niche qui représente la crèche : un groupe en haut relief polychromé est composé de Marie tenant l'enfant sur la mangeoire, entourés par des brebis. Sous la tenture fermée, une inscription gravée et rehaussée de noir sur fond rouge cite la mémoire de X, femme de Poince Le Gronnais, qui serait morte le jour de l'Ascension, 2 mai 1435, ainsi que ses enfants. Ce couple n'a pas été identifié et l'Ascension ne tombe pas un 2 mai cette année-là. Il est possible que le tombeau de Jennette de Heu ait été réaménagé pour une autre patricienne au siècle suivant.
Le monument, muré en 1726, a été redécouvert et dégagé en 1850 puis repeint abusivement. Il a été classé monument historique en 1973.
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Clés de voûte du cloître de Saint-Vincent
Le cloître de l'abbaye Saint-Vincent est reconstruit par Nicolle Le Gronnais, abbé entre 1415 et 1452. Il est détruit par un violent incendie en 1705, puis reconstruit. Du cloître médiéval, on ne conserve plus que quatre clés de voûte qui sont remployées dans la reconstruction. Trois d'entre elles sont replacées dans le nouveau cloître, aujourd'hui dans le lycée Fabert. Elles représentent le combat de Samson contre le lion, Dieu le Père et le pélican nourrissant ses petits de son propre sang (image symbolique du sacrifice du Christ).
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Gargouille : tête de fou Cette gargouille ornait la façade de l'hôtel de Philippe Le Gronnais, rue Lasalle. Elle représente une double tête de fou coiffé d'un bonnet aux oreilles pointues.
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Statue de sainte Ségolène
Cette statue de bois était placée au tympan du porche construit par le curé de Sainte-Ségolène, Thiébaut Minet. Sainte Ségolène est représentée en abbesse : elle tient dans sa main droite une crosse symbolisant le gouvernement de sa communauté, et dans sa main gauche un livre, symbolisant son enseignement. Sur le livre est posé un cœur, qui témoigne de l'intensité de sa foi.
Déposée lors de la démolition du porche en 1896-1898, la statue a été restaurée et la crosse, qui avait disparue, a été restituée. Elle a été classée Monument historique en 1969.
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Porche du parvis de Sainte-Ségolène La façade de l'église Sainte-Ségolène est reconstruite à la fin du XVe siècle : elle donne sur une petite cour qui sert de parvis. Début XVIe siècle, la cour est fermée par un grand porche en style gothique flamboyant. Ce portail entre rue et parvis était surmonté d'un tympan où prenait place une statue de la patronne de la paroisse, sainte Ségolène, représentée en abbesse. Cette entrée était à son tour encadrée par un grand gâble (un pignon décoratif) qui s'élevait au-dessus d'une fine galerie à claire-voie et se terminait par une croix.
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Clé de voûte armoriée Cette clé de voûte porte un écu parti : à gauche, on reconnaît les armes des Haussonville, famille de la chevalerie lorraine, et à droite, celles des Anglure, seigneurs champenois installés en Lorraine au XVe siècle. On peut identifier ces armes comme celles d'Anne d'Anglure (+1493), épouse de Balthasar d'Haussonville et mère de Jeanne d'Haussonville, abbesse de Saint-Pierre décédée en 1545.
La clé peut provenir de l'église de Saint-Pierre-aux-Nonnains, voûtée fin XVe ou début XVIe siècle, mais aussi de la galerie Est du cloître ou d'un autre bâtiment monastique construit à cette période. Au XIXe siècle, des vestiges du monastère ont été déposés dans le jardin du musée de la Cour d'Or, puis, lors de travaux, mélangés avec les vestiges d'autres églises messines détruites. On a alors perdu oublié la provenance de cette clé.
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Annonciation de Jean Le Gronnais et d'Odeliette Augustaire Jean Le Gronnais et sa femme Odeliette Augustaire ont donné un bas-relief de l'Annonciation au Petit-Clairvaux en 1426. Sous la sculpture, l'inscription commémorative était gravée en lettres peintes en noir et surmontée des écus des deux familles Le Gronnais et Augustaire.
Le monument n'est connu que par des mentions. En 1761, Henri-Marie Dupré de Geneste relève l'inscription, mais son manuscrit (Metz, Bibliothèques-médiathèques, ms. 967) est détruit en 1944. En 1866, alors que le couvent est en cours de démolition, Ernest de Bouteiller édite une partie des mentions de Dupré de Geneste (1866, p. 65). Cependant, il identifie à tort l'épouse de Jean Le Gronnais comme Odeliette de Heu, les armoiries des Heu et des Augustaires étant très semblables.
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La mort de la Vierge (XIVe siècle) La Vierge Marie est sur son lit de mort. Selon la tradition, elle s'endort pour être ensuite élevée au ciel lors de l'Assomption. Elle porte une coiffe et sourit. Elle repose sous un drap, la tête sur un oreiller à pompons. La sculpture, en assez faible relief, traite la scène de façon frontale, sans perspective. Sous le sommier subsistent des niches gothiques. La statue a pu être produite pour un portail ou un jubé ; elle a ensuite été remployée pour un monument funéraire. Selon Dieudonné, elle se trouvait sur la tombe de Perrette Brady, enterrée en 1409 aux Récollets (ms. de 1770 détruit en 1944).
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Statue de saint Roch Saint Roch est figuré en habit de pèlerin : à son chapeau pendent des insignes de pèlerinage, dont les doubles clés de Rome. Il porte un grand bâton et un sac en bandoulière, auquel un chapelet est accroché. Roch (Montpellier v. 1350-1379) est très populaire dès sa mort : fils de patricien ayant tout quitté pour devenir pèlerin itinérant en France et en Italie, il se dévoue à soigner les malades en chemin et contracte la peste. La statue le montre relevant son habit pour montrer ses plaies, qu'un ange vient soigner. À sa droite, un chien porte un pain dans sa gueule : Roch s'était réfugié dans les bois après avoir attrapé la peste et il y aurait été nourri par un chien.
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Statue de saint Jacques Selon la tradition médiévale, l'apôtre saint Jacques est figuré comme un pèlerin. Il se tient debout, il porte dans sa main droite un livre ouvert et dans l'autre main un bourdon (bâton pour la marche) et un chapelet. Au-dessus de son manteau il porte une pèlerine fermée par un mors représentant une fleur. Sur cette pèlerine et sur le rebord de son chapeau sont cousues des enseignes en forme de coquilles, qui évoquent le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Il porte également une gourde à son ceinturon et un sac en bandoulière. C'est le costume traditionnel des pèlerins.
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Inscription des Célestins Cette plaque est un panneau indicateur : la main sculptée introduit l'inscription qui indique la direction de l'église Notre-Dame du couvent des Célestins : "L'esglixe Nostre Dame a Celaistien". La main est appelée "manicule" quand elle est dessinée sur un manuscrit pour souligner un passage important. Dans ce contexte urbain, la plaque permettait de trouver une église toute neuve accessible par une ruelle car enclavée entre les maisons du côté sud de la place du Champ-à-Seille.
L'inscription a été découverte lors de la démolition du couvent en 1864.
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Deux saintes : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Deux femmes sont debout : celle de droite est couronnée et tient une roue dans la main gauche et une épée dans la main droite. On reconnaît ainsi sainte Catherine d'Alexandrie aux attributs de son martyre. La femme de gauche n'est pas identifiée. Ce n'est pas sainte Barbe (ou Barbara) car elle tient plutôt un pot qu'une tour dans sa main gauche. Ce n'est pas non plus sainte Marie-Madeleine, qu'on ne représente pas voilée et tenant une croix dans la main droite.
Le médaillon a conservé une partie de sa polychromie : les saintes se détachent sur un fond rouge ; leurs robes sont bleues et les cheveux de Catherine blonds.
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Le couronnement de la Vierge : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Cette sculpture montre Marie comme reine du Ciel. À droite, Dieu est figuré comme un roi : barbu et cheveux long, il est assis, couronné, et tient le globe du monde dans sa main droite ; élevant main gauche, il couronne Marie, reconnue Mère de Dieu et reine du Ciel. Marie se tient à gauche : elle aussi trône et est couronnée, mais elle est tournée vers Dieu, mains jointes en prière, avec une expression d'adoration sur le visage. Il ne reste que des traces de polychromie : bleus du fond du médaillon et du manteau de la Vierge.
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La Vierge de l'Apocalypse : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre belles clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Celle-ci illustre la victoire du bien sur le mal à la fin des temps par une image tirée du livre biblique de l’Apocalypse : « Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie dans les douleurs de l’accouchement » (Apocalypse, 12, 1-2). Identifiée à Marie, la mère de Jésus-Christ, la femme est ici entourée par 26 rayons de soleil dont douze se terminent par une étoile. Marie porte une auréole et une couronne. Elle a déjà accouché et sourit : assise, elle donne le sein à Jésus. À droite, la lune est figurée par un croissant et un visage. La scène s’inscrit dans le rond du médaillon, qui a conservé une partie de sa riche polychromie : bleu du manteau de Marie, rose de sa peau, rouge du fond qui met en valeur les rayons du soleil.
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La sibylle de Tibur : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Celle-ci est l'oeuvre d'un atelier messin influencé par le gothique international en vogue à la cour de l'empereur Luxembourg à Prague. Le thème est la naissance prophétisée par les païens : autour d'un autel la sibylle de Tibur annonce à l'empereur Auguste qu'un roi plus puissant que lui vient de naître. La sibylle pointe du doigt le ciel, les deux personnages ont la tête levée. La sibylle porte une guimpe (habit féminin qui cache le cou) et une couronne. On notera la finesse et la souplesse des personnages qui s'adaptent parfaitement au format rond des médaillons. On note des restes de polychromie : le fond du médaillon est bleu, le manteau de la sibylle rouge et bleu, les couronnes rouges en partie.