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Cavalier et priant Ces deux sculptures formaient peut-être un groupe. Le cavalier est vêtu d'une cotte de maille qui lui couvre tout le corps et d'une tunique sans manches. Il porte un casque, l'écu sur la poitrine et devait tenir de la main droite une lance ou une oriflamme.
Le personnage à genoux est lui aussi vêtu comme un chevalier, il a l'épée à la ceinture mais ne porte pas de casque. Il est bien plus petit que le cavalier, ce qui permet de l'identifier comme un donateur en prière devant un saint, qui serait ici saint Georges. Dans ce cas-là, la lance disparue ne transperçait pas le dragon car elle devait pointer vers le haut : le cheval devait plutôt le piétiner.
Les deux pièces ont été collectées rue du Champé au XIXe siècle. Mais on peut les rapprocher, au moins par l'iconographie, de la description du tombeau de Maheu Ruece au couvent des Dominicains : un patricien se fait représenter sur son tombeau en chevalier, priant le saint patron de la confrérie des chevaliers du Christ.
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Ligier Richier, Crucifixion de Génicourt
L'église de Génicourt-sur-Meuse conserve un Christ en croix entouré de la Vierge et de saint Jean, disposés sur le retable du choeur. Ces trois sculptures en bois polychromé sont une oeuvre de la première période du sculpteur lorrain Ligier Richier. Il est possible de relier cette oeuvre, comme les vitraux, au mécénat de Renaud Le Gronnais et d'Alixette Remiat, ou de leur fils Nicolas Le Gronnais époux d'Anne du Châtelet,
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Corbeau sculpté de l'ancienne école rabbinique : un moine Le corbeau est une pièce d'architecture soutenant une poutre : il est typique des salles d'apparat du Moyen Âge à Metz. Le musée de la Cour d'Or conserve deux corbeaux formant une paire. Celui-ci représente un moine en buste, avec son habit de bure, sa ceinture de corde et son capuchon, le coude droit levé soutenant la poutre. Il provient de l'ancienne école rabbinique (ou « schoul ») de Metz, démolie au XIXe siècle. Selon un témoignage oral recueilli par Migette, la communauté juive de Metz aurait installé son école dans les bâtiments du premier couvent des Carmes. L'information n'est pas vérifiable, mais ces corbeaux sont un témoignage des aménagements intérieurs des maisons de Metz au XIIIe siècle.
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Armoiries de Yolande de Croy (église de Sainte-Barbe) Ce médaillon porte les armoiries de Yolande de Croy, la seconde épouse de Claude Baudoche. Il appartenait peut-être à une clé de voûte. Après la destruction de l'église, il a été replacé sur la façade de l'église actuelle, à droite de l'entrée. Deux lions ailés servent de supports d'armes ; le losange signifie que ce blason est détenu par une femme. À droite, il porte les armes de son mari, Claude Baudoche et à gauche, celle de son père, Jean de Croÿ.
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Armoiries de Claude Baudoche (église de Sainte-Barbe) Ce médaillon porte les armoiries de la famille Baudoche, en référence à Claude Baudoche, qui a reconstruit l'église Sainte-Barbe. Il appartenait peut-être à une clé de voûte. Après la destruction de l'église, il a été replacé sur le mur nord de l'église actuelle après 1826. Deux griffons servent de supports d'armes. L'écu ne contient que deux tours en chef.
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Jubé des Grands Carmes Dans les églises, le jubé séparait la nef du chœur et servait de tribune pour la lecture des Évangiles, marquant une transition entre les fidèles et le clergé. Celui de l’église des Grands Carmes de Metz était célèbre pour sa beauté : cette structure gothique flamboyante en pierre finement ajourée, était ornée de motifs trilobés, de pinacles et de décors végétaux. Admiré pour sa délicatesse, il impressionna Louis XV lors de sa visite en 1744. Arès la Révolution, il fut démonté transféré à Paris, où Alexandre Lenoir le conserva au Musée des monuments français, avant que l'impératrice Eugénie s'en empare pour sa chapelle du château de la Malmaison. La plupart des fragments sont ensuite passés en main privée et ont disparu au XXe siècle. Trois élements, une niche à baldaquin et deux portails, ont été rachetés par le musée de la Cour d'or en 1960 et ont regagné Metz. Ils y ont rejoint deux fragments de pinacle et de claire-voie restés sur place à la Révolution.
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Buste d'homme à l'antique (Maison des têtes) Ce buste en haut-relief est une des cinq sculptures qui ont donné leur nom à la « Maison des têtes » au 33 en Fournirue, et qui étaient disposés sur le tympan de la fenêtre de l'étage noble de la maison. L'homme barbu a la chevelure bouclée retenue par une bandelette nouée sur la nuque et retombant sur l'épaule droite. Le vêtement, laissant la gorge dégagée, est retenu sur l'épaule gauche par une fibule ovale. Cette représentation à l'antique illustre la passion pour l'Antiquité des propriétaires de la maison. Le style de l'œuvre est proche de celui du sculpteur Ligier Richier, à qui on l'attribue parfois. Détaché de son architecture en 1913, ce buste avait été complété d'une base additionnelle (épaules et dos) permettant une présentation isolée, à la verticale, alors que l'originale était oblique par rapport à la fenêtre.
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Buste de femme (maison des têtes) Ce buste en haut-relief était le deuxième à droite des cinq sculptures qui ont donné leur nom à la « Maison des têtes » au 33 en Fournirue, et qui étaient disposés sur le tympan de la fenêtre de l'étage noble de la maison. La femme est tourné vers le dernier personnage à droite, donnant l'effet d'un couple en pleine discussion. Sa coiffure est retenue par un bandeau que recouvre un voile laissant émerger, à la base, deux longues nattes. la gorge est protégée par une guimpe finement plissée, et que recouvre le noeud du voile, au contact de la robe. Sur l'épaule gauche, une fibule ovale.
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Buste d'un Français (Maison des têtes) Ce buste en haut-relief est une des cinq sculptures qui ont donné leur nom à la « Maison des têtes » au 33 en Fournirue, et qui étaient disposés sur le tympan de la fenêtre de l'étage noble de la maison. Il s'agit du buste central de la façade. Le personnage est vêtu à la mode française de la Renaissance : il porte un chapeau large, une veste en tulle et une cape, ainsi qu'un médaillon circulaire autour du cou. Les bustes ont été déposés et vendus en 1913 : la maison est démolie au cours des années 1970 lors de la construction du centre Saint-Jacques. Ce buste avait été vendu à un collectionneur américain ; acquis par la gallerie Blumka à New York, il est vendu en 1962 au banquier et collectionneur Richard Thornton Wilson III (1886-1977). Celui-ci a été un grand donateur du Museum of Fine Arts de Boston ; le buste fait partie des legs donnés au musée en 1983 par son fils Richard Thornton Wilson Junior. L'attribution du buste à Ligier Richier n'est pas retenue par les spécialistes européens.
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Buste de femme à l'antique (maison des têtes) Ce buste en haut-relief est le deuxième à gauche des cinq sculptures qui ont donné leur nom à la « Maison des têtes » au 33 en Fournirue, et qui étaient disposés sur le tympan de la fenêtre de l'étage noble de la maison. Cette femme était tourné vers l'homme à l'antique à sa gauche, donnant l'effet d'un couple en pleine discussion . La femme est vêtue à l'antique, un voile recouvrant sa tête. Sa coiffure savante est relevée et nouée au sommet du front, peut-être complétée de postiches sur les oreilles. Deux longues mèches retombent sur les épaules, mèches reliées par un bandeau noué sur la gorge. Une guimpe finement plissée protège la gorge. La tête, mutilée (nez) a été restaurée de manière approximative.
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Corbeau sculpté de l'ancienne école rabbinique : une religieuse Le corbeau est une pièce d'architecture soutenant une poutre : il est typique des salles d'apparat du Moyen Âge à Metz. Le musée de la Cour d'Or conserve deux corbeaux formant une paire. Celui-ci est fragmentaire : il représente une religieuse en buste, avec son voile et sa guimpe, le coude gauche levé soutenant la poutre. Il provient de l'ancienne école rabbinique (ou « schoul ») de Metz, démolie au XIXe siècle. Selon un témoignage oral recueilli par Auguste Migette, la communauté juive de Metz aurait installé son école dans les bâtiments du premier couvent des Carmes. L'information n'est pas vérifiable, mais ces corbeaux sont un témoignage des aménagements intérieurs des maisons de Metz au XIIIe siècle.
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Dédicace d'une statue (chapelle Saint-Rémy de Woippy) En mars 1952, près de Woippy, on met à jour de nombreux ossements, une statuette et un fragment d'épitaphe. Ce probable ancien cimetière était situé à proximité de l'ancienne chapelle du hameau de Saint-Rémy, aujourd'hui situé sur le ban communal de Woippy. L'inscription a été donnée au musée de la Cour d'Or. Elle commémore le don d'une « image », c'est-à-dire sans doute d'une statue.
Seule la partie gauche du texte est conservé :
« Priez pour vénérable...
en décret doyen de...
ceste ymaige et...
LX. Que Dieu per la g... »
Ces éléments autorisent à identifier le commanditaire, un chanoine « vénérable » : Jean Nicolas de Hombourg, docteur en décret, doyen du chapitre de la cathédrale, décédé en mars 1461.
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Clé de voûte : l'aigle de saint Jean Cette clé de voûte est un vestige de l'ancienne abbaye Saint-Arnoul. Elle a pu faire partie d'un ensemble associant les symboles des quatre évangélistes, l'aigle de Jean, le lion de Marc, le taureau de Luc et l'ange de Matthieu .
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Niche au chevalier Cette niche est sculptée en bas-relief : on y voit un chevalier tenant un bouclier, la lance en arrêt et les pieds tendus dans les étriers, comme s'il allait charger. L'homme porte un cimier de parade : il peut s'agir d'un tournoi plus que d'une bataille. La sculpture s'inscrit dans une niche gothique sommée d'un fleuron, qui est elle-même surmontée de trilobes et de quadrilobes.
Le bas-relief était installé sur une des maisons de la place de Chambre, aux n°6-8, où se trouvait au XIXe siècle l'Hôtel de Paris, mais qui était précédemment le site d'une maison canoniale (n°15). Après son entrée dans les collections du musée, l'oeuvre a été dessinée par Lorrain (planche 16 du catalogue manuscrit).
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Encadrement de fenêtre armorié (hôtel de Gargan) Auguste Prost a gardé la trace d'un encadrement de fenêtre ou de porte sculpté déposé dans le jardin de l'hôtel de Gargan. Les armoiries sont celles d'Isabelle Louve, femme de Jean Desch (Desch et Louve) et celles de Poince de Vy (Desch et de Vy), respectivement la grand-mère et la mère du chanoine Nicolle Desch, constructeur de l'hôtel.
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Tympan aux dragons Ce tympan sculpté était situé rue de la Chèvre, au n°28, dans une maison donnant sur la cour, détruite dans les années 1970. Il en reste trois éléments sculptés au musée de la Cour d'Or : deux dragons et un personnage aux cheveux mi-longs, en tunique, qui a pu être identifiée avec sainte Constance. Une inscription fragmentaire a été relevée au XIXe siècle au-dessus : « wi.sart.iuet...? »
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Borne de non-mitoyenneté de Mathieu Gavaie Cette inscription a été trouvée en 1905 à la porte des Allemands. Elle commémore un arbitrage des maîtres des corporations des maçons et des charpentiers sur la propriété d'un mur : Mathieu Gavaie, de Borny, se voit reconnaître la pleine propriété de son mur au détriment de son voisin Jean, dont le nom est illisible. Le texte fragmentaire est daté d'un dimanche avant la Saint-Vincent (22 janvier), une année se terminant en 23 ou 24. Le millésime changeant en mars et la Saint-Vincent tombant un dimanche en 1324, on peut l'inscription du dimanche 20 janvier 1325.
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Devise de la porte Sainte-Barbe « Si nous avons paix dedans, nous avons paix dehors » : cette inscription monumentale était placée sur la porte Sainte-Barbe, entrée principale de Metz par le nord, et faisait figure de devise municipale. Entre 1324 et 1328, la cité connaît successivement une attaque extérieure par les princes de la région (Guerre des quatre seigneurs) et une guerre civile entre le peuple et les patriciens. La devise rappelle ces moments tragiques où les paraiges expulsés de la ville sont venus l'attaquer, et enseigne aux générations futures que la peur de l'invasion étrangère doit inciter les Messins à se réconcilier entre eux. La paix sociale est gage de sécurité, car quand les partis urbains se déchirent, ils font appel aux princes voisins et menacent la franchise de la cité.
L'inscription est aujourd'hui faite de cinq morceaux.
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Gisant de l'évêque Adhémar de Monteil (†1361)
Le gisant de l'évêque de Metz Adhémar de Monteil, mort en 1361, se situe dans la chapelle Saint-Sacrement de la cathédrale de Metz, avec celui de l'évêque Thierry de Boppard. La sculpture est taillée en pierre de Jaumont. Aujourd'hui lourdement abîmée avec la tête est manquante, elle a été recomposée à partir d'éléments découverts en 1899 dans une niche de la crypte où ils avaient été utilisés comme matériaux de remplissage. Il est possible que le gisant provienne en fait du monument funéraire d'Adhémar qui était érigé dans la chapelle des évêques. Louis Boudan en fait un relevé au cours du XVIIIe siècle, alors que la tête du gisant existait toujours. Le gisant représente les armoiries d'Adhémar : une crosse cantonnée de trois croix de Toulouse, lesquelles sont soutenues par un groupe de deux animaux héraldiques, placés aux pieds du personnage.
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Borne de non-mitoyenneté de Poince Louve Comme son père Jean, Poince Louve borne sa propriété avec une inscription qui atteste que le patricien possédait les deux côtés du mur. L'inscription a été retrouvée à la Citadelle en 1901, sans qu'on connaissance précisément le site de découverte.
Traduction : « Ce mur se dresse en toute propriété (tout franchement) sur le domaine (tréfond) du seigneur Poince Louve, et il lui appartient sans que personne d'autre y ait part. »
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Borne de non-mitoyenneté de Jean Louve Cette inscription à deux faces servait de borne à la propriété de Jean Louve, appelée la grande maison d'Outre-Seille. Elle attestait que le patricien possédait les deux côtés du mur. Au XVIIe siècle, l'historien Paul Ferry voit la borne en place. Après la destruction de la maison en 1809, la borne a été encastrée dans un mur rue Mazelle, où elle a été découverte avant de rejoindre le musée en 1856.
Le même texte est gravé des deux côtés (traduction) : "Ce mur est tout à Jean Louve sans qu'autrui y ait part, et il se dresse entièrement sur sa terre".
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Gargouille à tête de moine Cette gargouille représente un moine, à la bouche béante et aux traits grotesquement contractés. Elle a été trouvé dans l'ancien couvent de Sainte-Élisabeth, établi dans les murs de l'hôtel de Raigecourt.
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Stèle de Martin de Laître
À gauche du portail principal de l'église de Lorry, a été encastrée une stèle de la seconde moitié du XIVe siècle. Elle évoque la mémoire de Martin de Laître, ancien seigneur du village, en échange de la célébration de messes et de la cérémonie des Valentins et des Valentines.
Traduction : « Priez pour l'âme de Martin de Laître qui était au moment de sa mort seigneur en partie de cette ville, et qui a donné à la communauté de cette ville 10 livres de cens pour toujours, pour le repos de son âme ».
Le seigneur du village a donc donné ses dépendants d'une rente, en échange de leurs prières. Le souvenir de Martin de Laître comme seigneur bon et généreux était encore vivant sur place au XIXe siècle, alors même que l'inscription n'était plus comprise, avant que le professeur Roch-Stéphane Bour la déchiffre en 1915. Martin serait devenu lépreux et aurait écrit un testament donnant au village la jouissance de 150 ha de bois.
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Monument de Jennette de Heu (XIVe et XVe siècles) Dans l'église Saint-Martin-en-Curtis, ce monument semble composé de plusieurs parties, d'au moins deux époques différentes. En haut, trois peintures de la vie de la Vierge ont été très restaurées.
En bas, le mur est sculptée d'une série de dix arcatures aveugles, sous lesquelles court une inscription incomplète, qui cite le nom de Jennette de Heu, femme de Jean Baudoche ; les armes des Heu et des Baudoche sont placées dans les écoinçons entre les arcatures. Ce monument de Jennette de Heu, morte avant 1373, date de la seconde moitié du XIVe siècle.
À gauche et à droite des arcatures, deux belles sculptures datent du XVe siècle. A gauche, un trompe-l'œil évoque un rideau fermé. A droite, un même rideau s'ouvre sur une niche qui représente la crèche : un groupe en haut relief polychromé est composé de Marie tenant l'enfant sur la mangeoire, entourés par des brebis. Sous la tenture fermée, une inscription gravée et rehaussée de noir sur fond rouge cite la mémoire de X, femme de Poince Le Gronnais, qui serait morte le jour de l'Ascension, 2 mai 1435, ainsi que ses enfants. Ce couple n'a pas été identifié et l'Ascension ne tombe pas un 2 mai cette année-là. Il est possible que le tombeau de Jennette de Heu ait été réaménagé pour une autre patricienne au siècle suivant.
Le monument, muré en 1726, a été redécouvert et dégagé en 1850 puis repeint abusivement. Il a été classé monument historique en 1973.
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Clés de voûte du cloître de Saint-Vincent
Le cloître de l'abbaye Saint-Vincent est reconstruit par Nicolle Le Gronnais, abbé entre 1415 et 1452. Il est détruit par un violent incendie en 1705, puis reconstruit. Du cloître médiéval, on ne conserve plus que quatre clés de voûte qui sont remployées dans la reconstruction. Trois d'entre elles sont replacées dans le nouveau cloître, aujourd'hui dans le lycée Fabert. Elles représentent le combat de Samson contre le lion, Dieu le Père et le pélican nourrissant ses petits de son propre sang (image symbolique du sacrifice du Christ).