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Tombe de Thibaut de Porcelets (†1263) La tombe du chantre Thibaut (Theobaldus) a été retrouvée lors des fouilles de la xathédrale de Metz en 1914, près de la tombe de Martin Pinguet. Il s'agit probablement de celle de Thibaut de Porcelets, chanoine et chantre de la cathédrale. Clerc originaire du sud de la France, Thibaut a été impliqué dans une querelle pour l'évêché de Metz après la mort de l’évêque Jacques de Lorraine en 1260. Soutenu par le parti de Bar, Thibaut s'oppose à Philippe de Florange, candidat du du duc de Lorraine. Sous la pression, Thibaut démissionne à la mi-carême de 1261, mais ses partisans réussissent à faire annuler l’élection par le pape Urbain IV en 1263. Thibaut meurt intestat avant le 28 mai 1263, avant que Guillaume de Trainel ne soit nommé évêque en février 1264. Il pourrait être le même clerc que celui auquel Alexandre IV a tenté d’accorder une prébende en 1257. Le moine Richer le décrit comme très riche et corpulent, ce que confirment les découvertes archéologiques : un tombeau en calcaire blanc soigné, bien situé, contenant un homme de grande stature portant de riches vêtements, mais sans calice ni patène, ce qui indique qu’il n’était pas prêtre, mais diacre, comme le suggère aussi sa tenue liturgique. Un fragment de sa croix d'identité a également été retrouvé.
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Tombe de Thiébaut Minet (†1538) Le chanoine Thiébaut Minet meurt le 18 août 1538 ; il est enterré dans la cathédrale et un mausolée est construit sur sa tombe, où le défunt est représenté en prière à genoux. En 1914 lors des travaux d'installation du chauffage dans la cathédrale, sa tombe a été retrouvée et fouillée. Le chanoine était grand et gros, et le sarcophage de pierre dans lequel son corps a été déposé était trop petit pour lui : il a fallu replier les épaules pour qu'il y entre. Selon la tradition, ce prêtre a été enterré avec son calice et une croix d'identité, gravée à son nom.
Le calice, de 14,5 cm de haut, est conservé au trésor de la cathédrale ; la croix d'identité, de 20 cm de large et de haut, est conservée au musée diocésain. Les deux objets sont inscrits monuments historiques
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Tombe de Willermus li Ardenois (†1306) La tombe de Willermus, datée de 1306, a été découverte au sein de la cathédrale de Metz en 1914. Il s’agit d’un sarcophage recouvert de quatre plaques de pierre, accompagné d’une croix en plomb servant de seule indication sur l’identité du défunt. Cette croix, mesurant 20 cm de haut et 17 cm de largeur, porte une inscription gravée en sept lignes de lettres gothiques. Malgré quelques déformations, elle est globalement bien conservée. L’absence de toute mention d’un titre ou d'une fonction spécifique, comme celui de maître d’œuvre, suggère que Willermus n’occupe pas un poste officiel au sein du clergé, bien que son inhumation dans la cathédrale indique un statut particulier. Roch-Stéphane Bour affirme qu'il est probable que Willermus ait été un laïc bénéficiant d’un statut social élevé ou d’une proximité particulière avec le chapitre cathédral, mais la sépulture dans la cathédrale avec une croix d'identité fait plutôt pencher en faveur d'une occupation de chanoine.
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Tombeau d'Androuin Roucel (†1564) Androuin Roucel est inhumé aux Célestins, entre la chapelle Saint-Nicolas et l'entrée du choeur ; son tombeau est détruit mais connu par un relevé moderne. Il mesurait 1,5 toise de haut (soit environ 2,5 m. de haut). L'inscription était surmontée d'une sculpture : Androuin, à genoux, mains jointes devant un autel, contemplait la Flagellation du Christ. Au-dessus et en dessous, les 8 écus de ses ancêtres, celles du côté paternel en haut (Roucel, Heu, de Toul et Bouchatte), celles du côté maternel en bas (Barbay, Fay, Mazeroy et Thullières). L'écu des Roucel, avec cimier et supports héraldiques, sommait le monument.
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Tombeau d'Antoine et Perceval de Lignan (†1437) et d'Henri de Saint-Nazaire (1408) Ce tombeau est le plus monumental conservé aux Récollets mais il est fragmentaire. Sous un enfeu gothique orné d'un quadrilobe, est sculpté un gisant de chevalier en armure, les mains jointes et deux chiens à ses pieds. Trois hommes de la même famille étaient enterrés : Antoine de Lignan, Perceval de Lignan mort le 6 mai 1437 et leur neveu Henri de Saint-Nazaire, mort le 3 novembre 1408. Le tombeau est conservé dans la galerie ouest du cloître.
Traduction : « Ci-git honorable écuyer Perceval de Lignan, frère du dessus dit Antoine, qui quitta ce monde le 6 mai l'an 1437. Priez pour lui. Et dans la tombe à droite, git Henri de Saint-Nazaire, neveu des dessus dits, qui mourut le 3 novembre 1408. »
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Tombeau de Colignon et Jean Brady (†1373)
En 1373, Jean Brady est enterré aux Récollets : le monument funéraire est installé dans une niche peinte d'une belle Annonciation, qui est agrandie et dotée d'une inscription. Le monument et la peinture sont redécouverts en 1974.
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Tombeau de Garin le Lorrain (datation inconnue) En visitant la cathédrale de Metz au Moyen Âge, on pouvait voir le tombeau de Garin le Lorrain, le grand héros, fils du duc Hervis de Metz, traitreusement tué par ses ennemis, le clan des Bordelais. Garin est un personnage de fiction, qui apparaît dans une chanson de geste de la fin du XIIe siècle, mais, comme Roland et d'autres grands héros, il était si célèbre qu'on a voulu voir dans un tombeau déjà existant un souvenir de lui, en le prenant pour un personnage réel.
La plus ancienne attestation du tombeau date de 1342 : le duc de Lorraine ordonne aux chanoines de Nancy de prier pour Garin son ancêtre, en célébrant son anniversaire à la même date qu'à la cathédrale de Metz, le 10 février. Chaque 10 février, les chanoines célébraient donc un « obiit » pour l'âme de Garin! Jean Aubrion est le premier à nous parler du tombeau : en 1470, le prince Philippe de Savoie visite la ville, on lui montre la Mutte et Garin. Le tombeau d'un héros fait partie des « merveilles » qu'aiment les « touristes » médiévaux. Philippe de Vigneulles nous en dit un peu plus : le corps de Garin est à la cathédrale, « tout entier, en hauteur dans un cercueil de pierre » (Geste des Lorrains en prose). Dans la Chronique, il précise : le corps de Garin « est intact, en chair et en os, dans la cathédrale ». On pouvait donc voir non seulement le tombeau, mais aussi le corps (embaumé) du héros. En 1634, le père Meurisse évoque encore le tombeau, mais il sombre ensuite dans l'oubli. Au XVIIIe siècle, dom Jean François grimpe au-dessus de la porte de la sacristie, dans le collatéral gauche, pour regarder dans un cercueil de pierre suspendu à 6 mètres de haut. Il n'y trouve que des os, sans savoir qu'il s'agit sans doute du cercueil du héros légendaire.
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Tombeau de Jean de Heu, évêque de Toul et princier de Metz (†1372)
Jean de Heu, d'une famille de paraiges de Metz, est princier du chapitre de Metz et évêque de Toul. A sa mort en 1372, il élit sépulture dans la cathédrale Saint-Étienne de Metz et est enterré dans la chapelle de Notre-Dame-la-Tierce, à la jonction du bras croisillon du transept avec la nef, près de la tombe du grand évêque Bertram (†1212).
Le gisant de Jean de Heu a été découvert en 1899 en trois morceaux au moment des travaux de la crypte. L'évêque est représenté en habits épiscopaux, coiffé de la mitre, et plus grand que nature : la sculpture mesure 2,88 m de long.
En 1911, la tombe de Jean de Heu elle-même a été trouvée lors des travaux de chauffage, devant l'autel de Notre-Dame-la-Tierce.
L'épitaphe de Jean de Heu était placée sur le mur au-dessus du gisant. Elle était connue par des relevés transmis par Bégin : « dessous la marche de cet autel git révérend père en Dieu seigneur Jean de Heu par la grâce de Dieu évêque de Toul et primicier de céans qui mourut l’an 1372. Priez Dieu pour lui. » Lors des fouilles, on en a trouvé des fragments.
Le gisant a été replacé à l'emplacement de la tombe de Jean de Heu dans la chapelle de Notre-Dame-la-Tierce. Il est aujourd'hui un des trois gisants du XIVe siècle encore conservés dans la cathédrale avec ceux des évêques de Metz Adhémar de Monteil et Thierry Bayer.
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Tombeau de Jean Dieu-Ami (†1437)
La plus ancienne sépulture connue de la chapelle Saint-Georges et Saint-Éloi en l'église Saint-Maximin est celle de Jean Dieu-Ami, fils des fondateurs de la chapelle, chevalier qui meurt le 18 juin 1437.
Le monument est aujourd'hui détruit. On le connaît par les descriptions de dom Dieudonné en 1770 qui mentionne un monument en bronze en bas ou moyen relief, placé contre le mur côté sud de la chapelle. Le gisant était posé sur trois lionceaux.
Son épitaphe se lisait ainsi : « Ci-git le sire Jean Dieu-Ami, chevalier, qui trépassa de ce siècle le XVIIIe jour du mois de juin l'an mil CCCC et XXXVIII. Priez pour lui ».
En 1873, Auguste Migette tente une restitution du monument funéraire selon les descriptions détaillées de Dieudonné.
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Tombeau de Maheu Ruece (†1350) Maheu Ruece, aman de la paroisse Saint-Gengoulf décède le 28 janvier 1350 (n. s.) et est inhumé auprès de sa femme au couvent des Dominicains, « à l'arcade de communication au petit cloître ». Son tombeau, aujourd'hui détruit, est connu par une description de Sébastien Dieudonné faite en 1770 : « sous l'arcade où est l'épitaphe précitée, on voit saint Georges à cheval ayant sur son bouclier ces armoiries [dessin d'un écu à la croix blanche] et ledit Maheu est à genoux, emprès duquel ses armoiries sont dépeintes ainsi [écu aux 5 tours] ». On peut rapprocher la description du tombeau d'un groupe sculpté conservé au musée de la Cour d'Or, formé d'un grand cavalier et d'un petit chevalier à genoux.
Traduction de l'épitaphe : « Ci-gît le sire Maheu Ruece, chevalier et aman de Saint-Gengoulf, qui mourut le mercredi avant la Chandeleur l'an 1349. Priez pour lui ».
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Tombeau de Nicolle IV de Heu (†1547) Le tombeau de Nicolle IV de Heu était placé contre un mur sous le parvis à la porte de l'église des Célestins. La pierre tombale noire était disposée sous un somptueux monument classique, avec fronton triangulaire et colonnes cannelées. Une inscription funéraire et les armoiries des ancêtres du défunt y étaient disposées. Le tombeau a disparu avec le couvent des Célestins, mais il nous est connu par un dessin du peintre Louis Boudan, collaborateur de François de Gaignières (+1715), et par une description de dom Dieudonné en 1770 (éditée par Ernest de Bouteiller, p. 82), accompagnée d'un dessin très sommaire.
Les armoiries affichées mettent en valeur les ancêtres maternels du défunt, puissants barons luxembourgeois. Sur le fronton, l'écu est écartelé (divisé en quatre) aux armes des Heu et des Chinery, dont Nicolle IV descend par sa grand-mère maternelle Marguerite de Brandebourg. Un écusson posé sur le tout porte les armes de Meyssembourg, seigneurie de son grand-père maternel. Sur les côtés du monument, huit écus attestent les quatre quartiers de noblesse de Nicolle IV. Les quatre écus à droite sont ceux des grands-parents de Marguerite. Mais les écus à gauche sont ceux de ses arrière-grands-parents paternels, Nicolas Ier de Heu et Isabelle Mortel, Girardin Chevalat et Isabelle Baudoche, en excluant donc certains écus de la génération suivante, peut-être pour cacher une mésalliance (Jean-Christophe Blanchard, p. 14).
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Tombeau de Perrette Brady (†1409) Le tombeau de Perrette Brady était aux Récollets. Il a disparu, seul en subsiste une sculpture de la Mort de la Vierge. Mais Dieudonné l'a décrit en 1770. Le manuscrit subsistant conserve le texte de l'épitaphe et la description du gisant de Perrette (BMM 910, folio 299).
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Tombeau de Pierre Perrat (†1400)
L'architecte Pierre Perrat est inhumé dans la cathédrale Saint-Étienne, dans le collatéral droit. Son tombeau a disparu, mais il nous est connu par un description de Sébastien Dieudonné. L'épitaphe a été reconstitué en 1868 d’après son texte, sans le « Priez Dieu pour lui » final. Dieudonné décrit le tombeau, avec Perrat à genoux devant la Vierge de l’autel. Émile Bégin le dessine d’après ces indications :
« DESOUS CEST ALTEIT MAISTRE PIERRE PERRAT
LE MASSON MAISTRE DE LOWRAIGE DE LEGLIXE
DE SAIANS ET MASTRE DE LOVRAIGE DE LA CITEIT
DE MES ET DE LEGLIXE DE TOULT ET DE VERDUN
QUI MOURUT LE XXVe JOUR DU MOIY DE JULET LAN
DE GRACE NOTRE SIGNOUR M ET CCCC. »
« Dessous cet autel gît maître Pierre PERRAT
le maçon maître de l’ouvrage de l’Église
de séant (d’ici) et maître d’œuvre de la cité
de Metz et de l’église de Notre-Dame des Carmes
et de la grande église (cathédrale) de Toul et de Verdun
qui mourut le 25e jour du mois de juillet de l’an
de grâce de Notre Seigneur 1400 »
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Tombeau des ancêtres de Jean de Vy (1444) En novembre 1444, avant le siège de Metz, l'église Notre-Dame-aux-Champs est démolie. Jean de Vy fait alors transférer les corps de ses ancêtres au couvent des Célestins, situé à l'intérieur de l'enceinte et fondé par son arrière-grand-père Bertrand le Hungre. Un tombeau monumental est élevé, qui nomme son arrière-grand-mère Isabelle Boyleau femme de Bertrand le Hungre, ses grands-parents Catherine Le Gronnais et Jean Le Hungre, ainsi que son oncle Guillaume Le Hungre. D'autres ossements anonymes y sont également déposés.
Le tombeau, détruit comme l'ensemble du couvent des Célestins, est connu par un relevé commandé par l'érudit François-Roger de Gagnières au début du XVIIIe siècle. Haut d'environ 10 pieds (3 m), il comprenait un fronton triangulaire orné de fleurons, où étaient sculptés la Vierge à l'enfant, entourés d'anges musiciens. En dessous, sept couples étaient sculptées dans une galerie de sept niches trilobées. Deux inscriptions étaient lisibles, l'épitaphe d'Isabelle Boileau et la stèle commémorant le déplacement des corps aux Célestins.
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Torhoudt, Eric van, Gébus, Laurent, « Metz (Moselle). Hôpital Saint-Nicolas »
Torhoudt, Eric van, Gébus, Laurent, « Metz (Moselle). Hôpital Saint-Nicolas », Archéologie médiévale, tome 21, 1991, p. 282-283.
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Toussaint L'écuyer (14..-15..)
Toussaint L'écuyer est un bourgeois messin sur lequel nous avons malheureusement peu d'informations. En 1484, il épouse Henriette, une riche bourgeoise messine, veuve de Jean le Clerc, marchand. Jean Aubrion et Philippe de Vigneulles critiquent ce mariage qu'ils qualifient de « sot » puisque Toussaint ne possède pour ainsi dire pas grand chose au moment de son union avec Henriette. Une maison lui appartient en Vésigneul, où demeure en 1512 François, fils de Pierre Chavel, marchand de Metz. Il meurt à une date inconnue après 1512.
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Traduction du Canon médical d'Avicenne (Paris, BNF, LAT 6918) Metz (Moselle)
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Traitement de la goutte de Jean Desch (Paris, BNF, NAL 2335) Italie (Centre)
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Trapp, Julien (dir.), Metz à la fin du Moyen Âge (fin XIVe - milieu XVIe siècle)
Trapp, Julien (dir.), Metz à la fin du Moyen Âge (fin XIVe - milieu XVIe siècle), Milan, Éditions Silvana, 2024
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Trapp, Julien et Wagner Sébastien (dir.), Atlas historique de Metz
Trapp, Julien et Wagner Sébastien (dir.), Atlas historique de Metz, 2e édition, Metz, Éditions des Paraiges, 2015.
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Trapp, Julien, « Premier archéologue messin ou dernier témoin du passé antique de la ville ? »
Trapp, Julien, « Premier archéologue messin ou dernier témoin du passé antique de la ville ? », dans Léonard Dauphant (dir.), Metz 1500. Pouvoir et culture urbaine au temps de Philippe de Vigneulles, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2023, p. 319-336.
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Trapp, Julien, Didiot-Parisot Mylène, Sur les traces des bâtisseurs des fortifications messines de la Renaissance (1526-1527)
Trapp, Julien, Didiot-Parisot Mylène, Sur les traces des bâtisseurs des fortifications messines de la Renaissance (1526-1527), Cahiers lorrains, 2018, p. 15-22
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Trapp, Julien, Mercier, Pierre-Marie, « A-t-on retrouvé la commanderie templière de Metz ? »
Trapp, Julien, Mercier, Pierre-Marie, « A-t-on retrouvé la commanderie templière de Metz ? », Cahiers lorrains, 2008, p. 38-43.
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Trésorier
Le trésorier (thesaurarium en latin) est le cinquième dignitaire du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, avec le primicier, le doyen, le chantre et le chancelier.
Contrairement à ce que son nom indique, il n'a pas pour mission de faire attention aux revenus du chapitre, mais de surveiller le trésor de la cathédrale, c'est à dire les ornements sacerdotaux, les vases sacrés et les reliques.
Il détient l'une des trois clés nécessaire à la fermeture du trésor, les deux autres sont données aux chanoines les plus anciens. Il est grâce à son titre le seigneur de Woippy et de Lorry. Il siège dans la partie gauche du chœur de la cathédrale.
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Tribout de Morembert, Henri, « La découverte à Metz d'un plafond du XVe siècle »
Tribout de Morembert, Henri, « La découverte à Metz d'un plafond du XVe siècle », Cahiers lorrains, 1968, t. 3, p. 65-67