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Sceau du paraige de Saint-Martin Le paraige de Saint-Martin se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Ce sceau rond est simple et fragmentaire : la légende n'est plus lisible. Elle est connue par d'autres empreintes : "+ Sigillum illorum de Sancto Martino", soit "Sceau de ceux de Saint-Martin". Aucun filet ne sépare la légende du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : les trois besants d'or sur fond rouge. Les besants sont des représentations de pièces d'or et tirent leur nom de Byzance. Ici, ces pièces sont frappées d'une croix.
Plusieurs familles reprennent l'emblème du besant sur leurs propres armes, par exemple les Roucel et les Louve.
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Sceau du paraige de Porsaillis Le paraige de Porsaillis se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau rond de 59 mm. Dans le champ, il porte l'emblème de la tour noire sur fond d'or. La tour comprend une porte cintrée et deux fenêtres en forme de quadrilobes. La légende en latin se lit « S[igillum] parentele de Porta Salie », c'est-à-dire « sceau du paraige de Porte salée ».
De l'emblème de la tour découlent les armes de plusieurs familles de paraiges, seule (les Raigecourt, les Faulquenel, les Hungre) ou associée à d'autres éléments des armes des paraiges (les Gronnais, les de Vy, les Baudoche).
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Grand sceau de la communauté de Metz La municipalité utilisait ce sceau pour donner valeur légale aux actes les plus solennels qu'elle produisait : les atours, les lettres de paix et autres chartes à valeur perpétuelle. Il s'agit d'un sceau rond de 80 mm de cire brune. La face avant (empreinte du sceau) représente le martyre de saint Étienne, patron de la cathédrale. Étienne, premier martyr chrétien, est à genoux en costume de diacre. Il tend les mains vers le ciel où apparaît la colombe du saint Esprit. Ses bourreaux sont à une échelle plus petite et portent le chapeau juif (Judenhut). Sa légende, rapportée par Auguste Prost, était : + SIGILLVM S. STEPHANI DE COMVNITATE METENSI (sceau de saint Étienne de la communauté de Metz).
La face arrière du sceau porte aussi une empreinte, le contre-sceau. Elle représente l'apôtre saint Paul tenant le livre et l'épée, il est oblong de 64 mm de haut et de 46 mm de large. L'usage du contre-sceau n'est pas systématique entre les XIVe et XVIe siècles. La légende se lisait ainsi : + SANTVS . POVLVS . APOSTOLVS (saint Paul apôtre)
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Marguerite de Toul (14..-1480)
Marguerite de Toul, fille de Werry de Toul et de Idette Bouchatte, se marie en premières noces à Nicolle Paillat. Veuve avant 1448, elle convole en secondes noces avec Nicolle Roucel de Vésigneul. Elle meurt veuve le 20 août 1480.
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Nicolle Roucel de Vésigneul, dit l'aîné (14..-1475)
Nicolle Roucel de Vésigneul, fils d'Henri et de Collette de Heu, occupe un rôle important dans le gouvernement de la cité, élu à de nombreuses reprises sept des trésoriers pour le paraige du Commun. Il épouse Marguerite de Toul à une date inconnue avant 1448. Il meurt veuf le 14 octobre 1475, très âgé. Il lègue à sa fille Georgette l'hôtel de Philippe Le Gronnais (alors appelé hôtel des Roucel).
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Jean Jallée dit du Champ-à-Seille (13..-1375)
Jean Jallée dit du Champ à Seille, fils de Jacomin habitait une maison au Champ-à-Seille. Il se marie à deux reprises avec une certaine Alix et avec une certaine Hertenette, à des dates imprécises. Vers la fin de sa vie, il entre dans un conflit avec Bertrand Le Hungre concernant la construction du couvent des Célestins en plein quartier marchand que raconte la Chronique des Célestins. Il meurt subitement en 1375.
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Jean Le Gronnais (14..-1535)
Jean Le Gronnais est le seul fils connu de Maheu Le Gronnais et de son épouse Marguerite Georges. Il mène une carrière très active au sein du gouvernement de la cité, particulièrement en tant que treize juré. Il épouse le 24 novembre 1494 en premières noces la riche héritière Alixette Perpignant, dame de Luttange, alors âgée de 15 ans. Les époux vivent dans l'hôtel Le Gronnais, qu'Alixette a hérité à la mort de son père. Veuf en 1505, il se remarie le 15 juin 1507 avec Barbe Le Gronnais, issue d'une branche cousine de la famille. Mais le mariage est de courte durée, Barbe décède en 1508 durant l'épidémie qui affecte la cité. Jean s'engage au service de François Ier contre Charles Quint. Cela entraîne la confiscation de son château de Luttange par Charles Quint : comme duc de Luxembourg, l'empereur reprend le fief de son vassal rebelle. Jean meurt le 16 mai 1535. Son corps est inhumé dans l'église Saint-Martin-en-Curtis.
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Maison de Jean Jallée
Cette maison donnait sur le Champ-à-Seille. Elle a été détruite en 1375 et ne nous est connue que par les textes. Le riche Jean Jallée accueille chez lui Robert de Bar, le duc fait prisonnier par les Messins en avril 1368. Robert essaye de s'évader de chez son hôte et est transféré par la cité dans une autre maison. Deux ans avant, Bertrand le Hungre avait acheté une grange voisine pour y accueillir une chapelle : il y installe des moines Célestins en 1370. La Chronique des Célestins raconte que peu après, Jean Jallée entre en conflit avec Bertrand et son projet de couvent en plein quartier marchand. Le 15 août 1374, pendant que les moines chantent la messe de l'Assomption, Jean invite chez lui des ménestrels pour donner un concert de trompettes et tambours, pour troubler l'office. Peu de temps après, il meurt brutalement. Bertrand rachète alors sa maison en 1375 et la fait détruire pour agrandir le couvent : on y construit le réfectoire et la cuisine.
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Georgette Roucel (14..-1483)
Georgette est la seule fille connue de Nicolle Roucel de Vésigneul. Elle hérite de l'hôtel de Philippe Le Gronnais, alors désigné comme l'hôtel des Roucel. Elle se marie avec Gérard Perpignant dont elle est la seconde épouse vers 1481. Elle meurt peu de temps après le 27 août 1483.
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Alixette Perpignant (1479-1505)
Au décès de son père Gérard, Alixette est la seule enfant encore en vie. Unique héritière, elle acquiert l'hôtel de Philippe Le Gronnais (alors appelé Hôtel des Roucel) et le château de Luttange. Elle se marie à 15 ans, quelques jours seulement après la mort de son père, avec Jean Le Gronnais le 24 novembre 1494. Elle meurt le 23 décembre 1505 et son corps est inhumée à l'église Saint-Martin-en-Curtis.
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Gertrude Le Gronnais (14..-1510)
Gertrude Le Gronnais est la fille de Renaud Le Gronnais dit le Jeune et de Isabelle Bataille. Elle se marie en premières noces avec Gérard Perpignant le 14 novembre 1491. Mais au moment du décès de Gérard en 1494, les époux vivent déjà séparés. Veuve, elle convole en secondes noces avec Philippe III Desch. Elle meurt le 26 août 1510, laissant Philippe veuf, lequel se remarie avec Agnès d'Abrienne.
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La Grande maison (hôtel de Gournay) Le vaste bâtiment situé 9 rue du Grand Cerf (appelée au XVe et XVIe siècle « rue des Gronnais ») est aujourd'hui appelé Hôtel de Gournay ; dans son état actuel, il date des XVIe-XVIIIe siècles ; seul son portail est classé monument historique. Il s'agissait auparavant d'un des principaux hôtels patriciens de Metz : à l'angle, la rue des Parmentiers était appelée « rue derrière la Grand'maison ».
Selon le baron d'Hannoncelles (tome II, p. 82), cet hôtel appartient au XIVe siècle à la famille Falcotte (ou Faccol) puis devient la demeure de Bertrand le Hungre et de sa famille. En 1475, Pierre Baudoche et son épouse Bonne de la Marck y habitent.
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Gérard Perpignant (14..-1494)
Gérard Perpignant, fils de Jean Perpignant et d'Alixette de Tournay, apparaît inscrit dans plusieurs paraiges : Jurue, le Commun et Outre-Seille. Mais c'est au paraige d'Outre-Seille qu'il mène sa carrière municipale. Il épouse en premières noces Jennette Renguillon le 22 janvier 1468. Devenu veuf en 1481 et toujours sans descendance, il convole en seconde noces avec Georgette Roucel qui meurt le 27 août 1483. Il se remarie une troisième fois avec Gertrude Le Gronnais le 14 novembre 1491. Au décès de Gérard le 4 novembre 1494, les époux vivaient séparés.
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Faultrier, Gaston de, « Luttange »
Faultrier, Gaston de, « Luttange », Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, 1864, p. 111-118.
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Château de Luttange Le château est à plan carré avec quatre tours aux angles. Trois sont rondes ; la dernière est un donjon carré situé à l'angle nord-est auquel on accède par un escalier et une poterne bien conservés, classés monument historique). En 1864, un fossé existait encore, franchi par un pont en face du donjon. Les tours datent du XIVe siècle. Une galerie souterraine reliait les deux tours nord. Les courtines, entre les tours, ont peut-être été détruites lors des guerres du XVIIe siècle. Les façades nord et est datent l'une du XVIIIe siècle, l'autre du XIXe siècle. Sur les faces sud et ouest ont été replacés des éléments XVIe siècle du château de Daspich à Florange : une échauguette, un oriel et une bretèche.
Luttange était aux limites du pays de Metz : ce fief luxembourgeois est resté longtemps aux mains d'une famille de seigneurs, les Luttange, tantôt alliés, tantôt ennemis des paraiges. En 1366, le sire Geoffroy de Luttange, en conflit avec la cité, est exécuté devant la cathédrale. Entre 1424 et les années 1530, le château est aux mains de Guillaume Perpignant et de ses descendants, jusqu'à Jean Le Gronnais, veuf d'Alixette Perpignant, qui meurt sans descendance. Le fief est confisqué par Charles Quint qui le donne à un de ses familiers, le sculpteur Jean Monet.
Le château accueille aujourd'hui un centre d'escape game.
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Bardiès-Fronty, Isabelle, « Hôtel de Philippe Le Gronnais »
Bardiès-Fronty, Isabelle, « Hôtel de Philippe Le Gronnais », dans Musées de Metz : Dossiers d’œuvres, Metz, 2007.
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Barbe Le Gronnais (14..-1507)
Barbe Le Gronnais est l'une des quatre fille de Michel Le Gronnais et de Jacomette Bataille. Elle épouse Jean Chaverson en 1493 ou avant. Elle meurt, le laissant veuf, le 4 octobre 1507. Barbe et son mari apparaissaient en donateur sur des vitraux des Récollets, connus par des relevés modernes.
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Chabert, François-Michel, « Les rues de Metz. Rue Lasalle»
Chabert, François-Michel « Les rues de Metz. Rue Lasalle», L’Austrasie, 1860, p. 57-62.
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Hôtel de Philippe Le Gronnais Cet hôtel s'élevait place Saint-Martin, en face de l'église du même nom. Lors de la destruction de l'immeuble, la façade a été démontée et remontée dans la cour du musée de la Cour d'Or, en face du grenier de Chèvremont.
L'entrée sur la cour se fait à gauche de la façade par une porte et un grand porche. Le bâtiment lui-même compte deux étages. Les ouvertures du rez-de-chaussée n'ont pas été conservées, sauf la belle porte du côté gauche. Au premier étage, deux séries de trois hautes fenêtres s'ouvraient peut-être sur une salle d'apparat. Le deuxième étage est ouvert de six fenêtres plus petites. Cette belle maison est un exemple rare de construction civile de la fin du XIIIe siècle qui peut être rattaché à son propriétaire, le puissant financier Philippe le Gronnais (mort en 1314).
Les propriétaires du XVe siècle sont bien documentés : l'hôtel est alors appelé hôtel Roucel, du nom de cette famille de paraiges. L'hôtel est sans doute passé aux mains des Roucel par le mariage de Henri Roucel à Marguerite Le Gronnais dit Volgenel au début du XVe siècle. À la mort de Nicolle Roucel dit de Vésigneul, leur fils, il passe en héritage à Georgette Roucel, femme de Gérard Perpignant seigneur de Luttange, maître-échevin en 1477. Il passe ensuite en héritage à leur fille Alixette Perpignant, femme de Jean Le Gronnais.
Lors du siège de 1552, le couvent de Saint-Symphorien est détruit : l'abbé acquiert la maison pour reloger sa communauté. L'hôtel est alors appelé « la Grand’maison de feu messire Jehan le Grosnay, sise devant l’église Saint-Martin ». Elle devient le noyau du nouveau Saint-Symphorien. Elle échappe à la destruction quand le couvent est supprimé en 1768 et transformé en maison de correction puis en prison.
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Pundt, Marianne, « Der Metzer Bürger Philippe Le Gronnais († 1314): Zwischen Geld, Glaube und Gemeinde »
Pundt, Marianne, « Der Metzer Bürger Philippe Le Gronnais († 1314): Zwischen Geld, Glaube und Gemeinde », Porträt einer europäischen Kernregion. Der Rhein-Maas-Raum in historischen Lebensbildern, Trêves, 2005, p. 101-109.
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Pundt, Marianne (19..-)
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Philippe Le Gronnais dit le Riche (12..-1314) Philippe Le Gronnais est un des principaux financiers messins au début du XIVe siècle. Nous connaissons peu de détails sur sa vie personnelle. Il meurt en 1314. Par testament, il répare en partie son activité d'usurier, condamnée par la papauté. Son fils Collard ne le pardonne pas au frère Ferry d'Epinal et le fait assassiner.
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Jean Chaverson (14..-1514)
Jean Chaverson est le fils aîné de Joffroy Chaverson. Il épouse Barbe Le Gronnais à une date inconnue. Elle meurt en octobre 1505, le laissant veuf. Il hérite de la terre de Montoy et du titre de sénéchal et chambellan héréditaire de l'évêché de Metz par sa mère, unique héritière des Grognat. Il meurt le 5 novembre 1514. Son corps est inhumé au couvent des Cordeliers (cloître des Récollets), avec son fils Joachim qui meurt quelques années après lui, en 1522. Il donne des vitraux aux Récollets, connus par des relevés modernes : il apparaissait en donateur avec sa femme Barbe, devant saint Michel et la Vierge.
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Château de Montoy
Le château de Montoy, situé à Ogy-Montoy-Flanville, appartient à la fin du Moyen Âge aux familles des paraiges, les Baudoche, Grognat, puis Chaverson. Le château appartenait au tournant du XVe siècle à Nicolle Grognat, exécuté lors de la Rébellion de la Commune en juin 1405, puis à son fils Nicolle Grognat dit le bon Jouteur. Il donne le château en dot à sa fille unique héritière, Jennette, qui épouse Joffroy Chaverson. À la mort de Joffroy en 1472, il passe aux mains de son fils Jean.
Michel Chaverson hérite du château à la mort de son père Jean Chaverson en 1514, bien que son frère Joachim qui meurt en 1522 se dise également seigneur de Montoy. Joachim avait-il reçu le château en héritage en 1514, puis à sa mort en 1522 sans descendance le château de Montoy serait passé à son frère Michel ? Quoi qu'il en soit, peu de temps après, le château est détruit en 1518 par Franz von Sickingen et ses troupes, alors en guerre contre la cité. Michel Chaverson fait donc reconstruire le bâtiment et le lègue à sa fille Philippe, mariée à Robert de Heu. Montoy devient à cette époque un lieu important de l'église protestante dans le Pays messin. Le château passe ensuite aux mains de Catherine de Heu, leur fille et unique héritière, qui l'apporte en dot à son époux, Claude de Vienne. Nicolle, leur fille, vend alors le château en 1618, qui passe par plusieurs propriétaires au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
Le bâtiment d'aujourd'hui est largement issu des reconstructions du XVIIIe siècle. Il ne reste que quelques éléments architecturaux de l'ancien château du XVIe siècle, dont la tour ronde dans le prolongement de l'aile sud.
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Evrard de Trémaugon, Le songe du verger (Nancy, BS, inc. 120)
Lyon (Rhône)