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Sceau du paraige de Porte-Moselle Le paraige de Porte-Moselle se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau rond de 78 mm, figurant un écu burelé de huit pièces (une succession de bandes horizontales). La légende de cet exemplaire n'est que partiellement lisible, mais Auguste Prost rapporte qu'elle se lisait ainsi : + S . DE . PORTE . MVZELLE.
Un délicat filet perlé la sépare du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : un burelé d'or et d'azur, c'est-à-dire des bandes horizontales jaunes et bleues, au nombre de huit. Plusieurs hommes de paraiges, pour signaler leur appartenance à leur paraige, reprennent le burelé sur leurs propres armes, par exemple les Desch, les Chaverson, les Dieu-Ami, les Grognat.
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Sceau du paraige d'Outre-Seille Le paraige se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau scutiforme (en forme d'écu, triangulaire) de 67 mm de haut par 54 mm de large. Cette empreinte est simple et fragmentaire. Aucun filet ne la sépare la légende du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : les chevrons, bleus sur fond d'or, ici au nombre de quatre. De la légende, on ne lit plus que les lettres "SI..M ... BO.." Auguste Prost rapporte la légende du sceau : + SIGILLVM . DE . MALEBOCHES (sceau des Malebouche). Les Malebouche étaient l'une des familles associées au paraige d'Outre-Seille au XIIIe siècle, mais qui disparaît vers le tournant du XIVe siècle.
Plusieurs familles reprennent l'emblème des chevrons sur leurs propres armes pour signaler leur appartenance sociale aux paraiges, tels quels comme les Noiron, ou bien en les associant à d'autres meubles héraldiques, comme les Baudoche ou les Dieu-Ami.
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Sceau du paraige de Saint-Martin Le paraige de Saint-Martin se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Ce sceau rond est simple et fragmentaire : la légende n'est plus lisible. Elle est connue par d'autres empreintes : "+ Sigillum illorum de Sancto Martino", soit "Sceau de ceux de Saint-Martin". Aucun filet ne sépare la légende du champ, qui porte un écu aux armes du paraige : les trois besants d'or sur fond rouge. Les besants sont des représentations de pièces d'or et tirent leur nom de Byzance. Ici, ces pièces sont frappées d'une croix.
Plusieurs familles reprennent l'emblème du besant sur leurs propres armes, par exemple les Roucel et les Louve.
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Sceau du paraige de Porsaillis Le paraige de Porsaillis se dote d'un sceau au XIIIe siècle. Il s'agit d'un sceau rond de 59 mm. Dans le champ, il porte l'emblème de la tour noire sur fond d'or. La tour comprend une porte cintrée et deux fenêtres en forme de quadrilobes. La légende en latin se lit « S[igillum] parentele de Porta Salie », c'est-à-dire « sceau du paraige de Porte salée ».
De l'emblème de la tour découlent les armes de plusieurs familles de paraiges, seule (les Raigecourt, les Faulquenel, les Hungre) ou associée à d'autres éléments des armes des paraiges (les Gronnais, les de Vy, les Baudoche).
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Grand sceau de la communauté de Metz La municipalité utilisait ce sceau pour donner valeur légale aux actes les plus solennels qu'elle produisait : les atours, les lettres de paix et autres chartes à valeur perpétuelle. Il s'agit d'un sceau rond de 80 mm de cire brune. La face avant (empreinte du sceau) représente le martyre de saint Étienne, patron de la cathédrale. Étienne, premier martyr chrétien, est à genoux en costume de diacre. Il tend les mains vers le ciel où apparaît la colombe du saint Esprit. Ses bourreaux sont à une échelle plus petite et portent le chapeau juif (Judenhut). Sa légende, rapportée par Auguste Prost, était : + SIGILLVM S. STEPHANI DE COMVNITATE METENSI (sceau de saint Étienne de la communauté de Metz).
La face arrière du sceau porte aussi une empreinte, le contre-sceau. Elle représente l'apôtre saint Paul tenant le livre et l'épée, il est oblong de 64 mm de haut et de 46 mm de large. L'usage du contre-sceau n'est pas systématique entre les XIVe et XVIe siècles. La légende se lisait ainsi : + SANTVS . POVLVS . APOSTOLVS (saint Paul apôtre)
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Hôtel de Philippe Le Gronnais Cet hôtel s'élevait place Saint-Martin, en face de l'église du même nom. Lors de la destruction de l'immeuble, la façade a été démontée et remontée dans la cour du musée de la Cour d'Or, en face du grenier de Chèvremont.
L'entrée sur la cour se fait à gauche de la façade par une porte et un grand porche. Le bâtiment lui-même compte deux étages. Les ouvertures du rez-de-chaussée n'ont pas été conservées, sauf la belle porte du côté gauche. Au premier étage, deux séries de trois hautes fenêtres s'ouvraient peut-être sur une salle d'apparat. Le deuxième étage est ouvert de six fenêtres plus petites. Cette belle maison est un exemple rare de construction civile de la fin du XIIIe siècle qui peut être rattaché à son propriétaire, le puissant financier Philippe le Gronnais (mort en 1314).
Les propriétaires du XVe siècle sont bien documentés : l'hôtel est alors appelé hôtel Roucel, du nom de cette famille de paraiges. L'hôtel est sans doute passé aux mains des Roucel par le mariage de Henri Roucel à Marguerite Le Gronnais dit Volgenel au début du XVe siècle. À la mort de Nicolle Roucel dit de Vésigneul, leur fils, il passe en héritage à Georgette Roucel, femme de Gérard Perpignant seigneur de Luttange, maître-échevin en 1477. Il passe ensuite en héritage à leur fille Alixette Perpignant, femme de Jean Le Gronnais.
Lors du siège de 1552, le couvent de Saint-Symphorien est détruit : l'abbé acquiert la maison pour reloger sa communauté. L'hôtel est alors appelé « la Grand’maison de feu messire Jehan le Grosnay, sise devant l’église Saint-Martin ». Elle devient le noyau du nouveau Saint-Symphorien. Elle échappe à la destruction quand le couvent est supprimé en 1768 et transformé en maison de correction puis en prison.
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Stèle funéraire de Perrette Roucel (†1508) La stèle funéraire de Perrette Roucel se trouvait au couvent des Célestins, où elle a été inhumée le 18 juillet 1508. Elle se trouve aujourd'hui au Musée de la Cour d'Or.
Traduction : « Ci-devant sous la première tombe aux armes des Gronnais et des Roucel gît demoiselle Perrette Roucel, fille des feux nobles époux, sire Perrin Roucel et dame Françoise Coeur de Fer, seigneur de Talange, jadis femme de l'honoré seigneur écuyer Thiébaut Le Gronnais près de laquelle reposent aussi François et Anne leurs deux enfants. Elle décéda le 18 juillet 1508. Notre seigneur leur donne sa grâce. Amen ».
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Epitaphe de Jean Roucel (†1521) La stèle funéraire de Jean Roucel se trouvait originellement au couvent des Célestins où il était inhumé. Le bord gauche manque. On y trouve sculpté en haut à gauche les armes de Jean Roucel, de vair à trois pals de gueules au chef d'or chargé de deux tourteaux de gueules, surmontées d'un cimier.
Traduction : « Devant ce présent autel Saint-Nicolas, sous la tombe armoriée des armes des Roucel, gît le noble écuyer, seigneur Jean Roucel, qui fut en son vivant échevin du palais de Metz, fils de messire Werry Roucel, chevalier et de dame Anne de Barbey, lequel mourut le 4e jour du mois d'octobre 1521. Priez Dieu pour son âme ».
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Statue de saint Roch Saint Roch est figuré en habit de pèlerin : à son chapeau pendent des insignes de pèlerinage, dont les doubles clés de Rome. Il porte un grand bâton et un sac en bandoulière, auquel un chapelet est accroché. Roch (Montpellier v. 1350-1379) est très populaire dès sa mort : fils de patricien ayant tout quitté pour devenir pèlerin itinérant en France et en Italie, il se dévoue à soigner les malades en chemin et contracte la peste. La statue le montre relevant son habit pour montrer ses plaies, qu'un ange vient soigner. À sa droite, un chien porte un pain dans sa gueule : Roch s'était réfugié dans les bois après avoir attrapé la peste et il y aurait été nourri par un chien.
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Statue de saint Jacques Selon la tradition médiévale, l'apôtre saint Jacques est figuré comme un pèlerin. Il se tient debout, il porte dans sa main droite un livre ouvert et dans l'autre main un bourdon (bâton pour la marche) et un chapelet. Au-dessus de son manteau il porte une pèlerine fermée par un mors représentant une fleur. Sur cette pèlerine et sur le rebord de son chapeau sont cousues des enseignes en forme de coquilles, qui évoquent le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Il porte également une gourde à son ceinturon et un sac en bandoulière. C'est le costume traditionnel des pèlerins.
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Guimbarde La guimbarde est aussi appelée « trompe d'Allemagne ». Celle-ci est incomplète : entre les deux tiges de l'armature, une languette médiane en métal servait de membrane : elle produisait le son quand on la faisait vibrer. Ces petits instruments de musique étaient très populaires et très diffusés. La famille Desch avait choisi la guimbarde comme symbole. Aujourd'hui, la guimbarde est encore utilisée en musique populaire en Europe de l'Est (Roumanie, Ukraine) ou au Canada.
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Epitaphe de Guillemin de Xures (†1439) Guillemin "de Chur" meurt dans l'été 1439, au cours de l'épidémie de peste. Son nom d'origine vient sans doute de Xures, village de l'évêché de Metz : le X se prononçait « CH » dans la Lorraine médiévale. La mort de cet ami de la communauté des Célestins est également mentionnée par la chronique du couvent, à côté de celles de nombreuses autres personnes décédées dans la même épidémie et enterrées aux Célestins, dont le prieur du couvent, Nicole de Luttange.
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Epitaphe de Thiriat de Landremont (†1418) La stèle funéraire de Thiriat Howesson dit de Landremont était disposée à côté d'une image de l'Annonciation qu'il avait donné à l'église Saint-Victor. Elle commémorait donc la mémoire et l'offrande faite par ce nouveau venu à Metz, devenu assez riche pour que ses descendants intègrent le paraige du Commun.
L'épitaphe a été acquise en 1866 des héritiers d'Etienne Morlanne.
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Stèle commémorative de Thomas Richart (†1472) Cette stèle commémore la fondation d'une chapelle par Thomas Richart. Ce clerc savant, docteur en droit canonique, avait fait carrière à Rome à la chancellerie apostolique. C'est là qu'il meurt en 1472, chargeant son neveu, lui aussi appelé Thomas Richart, de fonder cette chapelle dans le collatéral gauche de l'église Saint-Étienne. Thomas a été représenté à l'extrémité de la stèle. Tête nue, il porte un surplis de chanoine et il est à genoux sur un coussin, mains jointes en prière. À sa droite en bas, un écu devait porter ses armes peintes ; à droite en haut un phylactère devait été inscrit, peut-être d'une prière.
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Epitaphe de Jean d'Ancy (†1461) Cette stèle funéraire a été placée au-dessus de la tombe de Jean d'Ancy et de sa femme Sebille, décédés la même année 1460-1461. Jean d'Ancy était en charge de l'écrit public (« écrivain ») et avait occupé la charge de receveur des deniers de la ville, chargé notamment de recueillir l'impôt destiné à payer l'énorme indemnité de guerre imposée à Metz par Charles VIII et René d'Anjou en 1445.
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Inscription des Célestins Cette plaque est un panneau indicateur : la main sculptée introduit l'inscription qui indique la direction de l'église Notre-Dame du couvent des Célestins : "L'esglixe Nostre Dame a Celaistien". La main est appelée "manicule" quand elle est dessinée sur un manuscrit pour souligner un passage important. Dans ce contexte urbain, la plaque permettait de trouver une église toute neuve accessible par une ruelle car enclavée entre les maisons du côté sud de la place du Champ-à-Seille.
L'inscription a été découverte lors de la démolition du couvent en 1864.
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Deux saintes : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Deux femmes sont debout : celle de droite est couronnée et tient une roue dans la main gauche et une épée dans la main droite. On reconnaît ainsi sainte Catherine d'Alexandrie aux attributs de son martyre. La femme de gauche n'est pas identifiée. Ce n'est pas sainte Barbe (ou Barbara) car elle tient plutôt un pot qu'une tour dans sa main gauche. Ce n'est pas non plus sainte Marie-Madeleine, qu'on ne représente pas voilée et tenant une croix dans la main droite.
Le médaillon a conservé une partie de sa polychromie : les saintes se détachent sur un fond rouge ; leurs robes sont bleues et les cheveux de Catherine blonds.
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Le couronnement de la Vierge : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Cette sculpture montre Marie comme reine du Ciel. À droite, Dieu est figuré comme un roi : barbu et cheveux long, il est assis, couronné, et tient le globe du monde dans sa main droite ; élevant main gauche, il couronne Marie, reconnue Mère de Dieu et reine du Ciel. Marie se tient à gauche : elle aussi trône et est couronnée, mais elle est tournée vers Dieu, mains jointes en prière, avec une expression d'adoration sur le visage. Il ne reste que des traces de polychromie : bleus du fond du médaillon et du manteau de la Vierge.
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La Vierge de l'Apocalypse : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre belles clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Celle-ci illustre la victoire du bien sur le mal à la fin des temps par une image tirée du livre biblique de l’Apocalypse : « Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie dans les douleurs de l’accouchement » (Apocalypse, 12, 1-2). Identifiée à Marie, la mère de Jésus-Christ, la femme est ici entourée par 26 rayons de soleil dont douze se terminent par une étoile. Marie porte une auréole et une couronne. Elle a déjà accouché et sourit : assise, elle donne le sein à Jésus. À droite, la lune est figurée par un croissant et un visage. La scène s’inscrit dans le rond du médaillon, qui a conservé une partie de sa riche polychromie : bleu du manteau de Marie, rose de sa peau, rouge du fond qui met en valeur les rayons du soleil.
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La sibylle de Tibur : clé de voûte des Célestins On a conservé quatre clés de voûte qui décoraient l'église du couvent des Célestins de Metz. Celle-ci est l'oeuvre d'un atelier messin influencé par le gothique international en vogue à la cour de l'empereur Luxembourg à Prague. Le thème est la naissance prophétisée par les païens : autour d'un autel la sibylle de Tibur annonce à l'empereur Auguste qu'un roi plus puissant que lui vient de naître. La sibylle pointe du doigt le ciel, les deux personnages ont la tête levée. La sibylle porte une guimpe (habit féminin qui cache le cou) et une couronne. On notera la finesse et la souplesse des personnages qui s'adaptent parfaitement au format rond des médaillons. On note des restes de polychromie : le fond du médaillon est bleu, le manteau de la sibylle rouge et bleu, les couronnes rouges en partie.
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Tête d'une sainte couronnée Il s'agit d'un fragment d'une statue du Petit-Clairvaux, trop fragmentaire pour être identifiée.
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Tête d'homme barbu Le thème de ce fragment d'une statue en pierre de Jaumont ne peut pas être identifié. Mais le rendu de ce portrait d'homme âgé, barbu et chauve est remarquable.
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Gaspar, le jeune roi mage Cette tête est celle d'un des trois rois mages. Au XIVe siècle, on les représente de trois âges différents : ici il s'agit du jeune roi, imberbe, qu'on appelle Gaspar.
Le buste du roi d'âge moyen (Balthazar) a aussi été retrouvé.
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Roi mage
Cette statue de roi mage, qui conserve des traces de polychromie, a été trouvée en trois morceaux. Les trois rois mages sont souvent représentés comme trois hommes d'âge différent. Celui-ci est le roi d'âge moyen, il est barbu et l'on reconnaît la couronne sur sa tête et son offrande à l'enfant Jésus dans la main droite (de l'encens ou de la myrrhe). Une autre tête trouvée sur le site appartient peut-être au roi mage jeune.
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Mains tenant un ciboire
Il s'agit d'un fragment de statue en pierre de Jaumont : une main tient un ciboire, un des vases sacrés de la liturgie chrétienne, qui contient les hosties consacrées.